Tous sont unanimes. Il faut tout mettre en œuvre pour offrir une majorité confortable au président de la République à l'Assemblée nationale afin de lui permettre de gouverner sans encombre. Mais les partis membres du Rhdp, le Pdci et le Rdr en particulier, tout en se déclarant favorables à une certaine collaboration dans la conquête des sièges du futur parlement, ne sont pas moins jaloux de leur indépendance et de leurs intérêts. Dans ces conditions, peut-on vraiment s'attendre à une compétition sereine entre les partis ? Que vaut la règle de principe quand les modalités de sa mise en œuvre ne sont pas clairement définies ?
Autrement dit, que signifie l'accord des partis à se mettre ensemble pour affronter les élections législatives capitales si à quelques mois de ces échéances, l'on ignore tout ou presque des critères de choix des candidats du Rhdp ?
Depuis quelques semaines, les élections législatives sont devenues l'un des thèmes majeurs de l'actualité politique en Côte d'Ivoire. Un rendez-vous que le Rhdp ne veut pas rater. Pour les Houphouétistes qui ont remporté avec brio la récente élection présidentielle en s'unissant derrière le candidat Alassane Ouattara comme un seul homme, il s'agit aujourd'hui de transformer l'essai. Pour mettre fin au débat sur la majorité socio-politique en Côte d'Ivoire, question cruciale remise en scelle par la crise post-électorale récente. Pour le Rhdp, il s'agit d'enterrer définitivement le Fpi par une victoire éclatante aux urnes. Point donc question de laisser le parti de Laurent Gbagbo qui vient d'animer son premier meeting après la crise post-électorale la possibilité de se faufiler dans les fissures d'une éventuelle division. Il faut donc aller en rangs serrés. Sur le principe, les premiers responsables du Pdci-Rda, du Rdr, de l'Udpci et du Mfa sont d'accord. Et pourtant.
Jeu de mots dangereux
Avant d'aller à la conquête du fauteuil présidentiel, le Rhdp s'est réuni à Paris et ses présidents ont convenu d'une stratégie de conquête bien précise. Chaque parti présentera son candidat et au second tour, le candidat le mieux placé bénéficiera d'un report de voix systématique. Le mécanisme a bien fonctionné quoique présentant quelques risques.
Pour les élections législatives, la stratégie demeure encore brumeuse en dépit de la bonne volonté affichée de part et d'autre. Les partis politiques sont plus préoccupés par les questions internes de choix de leurs candidats dans les différentes circonscriptions que par le souci de savoir comment les candidats du Rhdp aux législatives seront désignés. D'ailleurs, le directoire du Rhdp qui se réunit chaque semaine ne communique pas sur le sujet. Le Pdci, le Rdr et leurs alliés s'occupent, chacun, de ses oignons. En attendant d'aller à ce qu'il est convenu d'appeler "l'harmonisation" entre les partis.
Mais au juste, comment va se faire cette harmonisation ? Qui va la présider ? A partir de quand va-t-on la faire ? Autant de questions essentielles qui demeurent actuellement sans réponse.
Ce que l'on sait en revanche, c'est que les candidats potentiels sont déjà dans le bain de la campagne. Ils s'activent sur le terrain, prise de contact, opération de charme, dénigrements souterrains, recherches de fonds de campagne. Tout y passe. Et déjà, l'on peut noter que la tâche n'est pas aisée pour les partis qui doivent choisir. Que ce soit le Pdci ou le Rdr, les ambitions sont les mêmes : remplir le parlement de ses députés. Face à une telle situation, l'on peut craindre que le désir d'aller en rangs serrés aux élections ne soit mis à mal par les ambitions personnelles et le manque de clarté qui préside actuellement la collaboration entre les partis du Rhdp. Or il aurait été heureux par exemple que la conférence des présidents du Rhdp se réunisse assez rapidement pour clarifier les règles de jeu. Les élections arrivent à grands pas. Il faut que les choses soient claires dans la tête de tout le monde. Tenez, dans une ville comme Bouaké où le Pdci enregistre plus de 20 candidats, où le Rdr et les Forces nouvelles ont également des prétentions. Sur la base de quoi va-t-on départager les candidats pour faire une liste d'union Rhdp ? Peut-on éviter un cafouillage qui semble programmé ? Le Fpi, pour ceux qui ne le sauraient pas, n'est pas mort. Le parti respire encore et pourrait bien profiter des ambitions mal contrôlées des partis du Rhdp.
Akwaba SaintClair
Autrement dit, que signifie l'accord des partis à se mettre ensemble pour affronter les élections législatives capitales si à quelques mois de ces échéances, l'on ignore tout ou presque des critères de choix des candidats du Rhdp ?
Depuis quelques semaines, les élections législatives sont devenues l'un des thèmes majeurs de l'actualité politique en Côte d'Ivoire. Un rendez-vous que le Rhdp ne veut pas rater. Pour les Houphouétistes qui ont remporté avec brio la récente élection présidentielle en s'unissant derrière le candidat Alassane Ouattara comme un seul homme, il s'agit aujourd'hui de transformer l'essai. Pour mettre fin au débat sur la majorité socio-politique en Côte d'Ivoire, question cruciale remise en scelle par la crise post-électorale récente. Pour le Rhdp, il s'agit d'enterrer définitivement le Fpi par une victoire éclatante aux urnes. Point donc question de laisser le parti de Laurent Gbagbo qui vient d'animer son premier meeting après la crise post-électorale la possibilité de se faufiler dans les fissures d'une éventuelle division. Il faut donc aller en rangs serrés. Sur le principe, les premiers responsables du Pdci-Rda, du Rdr, de l'Udpci et du Mfa sont d'accord. Et pourtant.
Jeu de mots dangereux
Avant d'aller à la conquête du fauteuil présidentiel, le Rhdp s'est réuni à Paris et ses présidents ont convenu d'une stratégie de conquête bien précise. Chaque parti présentera son candidat et au second tour, le candidat le mieux placé bénéficiera d'un report de voix systématique. Le mécanisme a bien fonctionné quoique présentant quelques risques.
Pour les élections législatives, la stratégie demeure encore brumeuse en dépit de la bonne volonté affichée de part et d'autre. Les partis politiques sont plus préoccupés par les questions internes de choix de leurs candidats dans les différentes circonscriptions que par le souci de savoir comment les candidats du Rhdp aux législatives seront désignés. D'ailleurs, le directoire du Rhdp qui se réunit chaque semaine ne communique pas sur le sujet. Le Pdci, le Rdr et leurs alliés s'occupent, chacun, de ses oignons. En attendant d'aller à ce qu'il est convenu d'appeler "l'harmonisation" entre les partis.
Mais au juste, comment va se faire cette harmonisation ? Qui va la présider ? A partir de quand va-t-on la faire ? Autant de questions essentielles qui demeurent actuellement sans réponse.
Ce que l'on sait en revanche, c'est que les candidats potentiels sont déjà dans le bain de la campagne. Ils s'activent sur le terrain, prise de contact, opération de charme, dénigrements souterrains, recherches de fonds de campagne. Tout y passe. Et déjà, l'on peut noter que la tâche n'est pas aisée pour les partis qui doivent choisir. Que ce soit le Pdci ou le Rdr, les ambitions sont les mêmes : remplir le parlement de ses députés. Face à une telle situation, l'on peut craindre que le désir d'aller en rangs serrés aux élections ne soit mis à mal par les ambitions personnelles et le manque de clarté qui préside actuellement la collaboration entre les partis du Rhdp. Or il aurait été heureux par exemple que la conférence des présidents du Rhdp se réunisse assez rapidement pour clarifier les règles de jeu. Les élections arrivent à grands pas. Il faut que les choses soient claires dans la tête de tout le monde. Tenez, dans une ville comme Bouaké où le Pdci enregistre plus de 20 candidats, où le Rdr et les Forces nouvelles ont également des prétentions. Sur la base de quoi va-t-on départager les candidats pour faire une liste d'union Rhdp ? Peut-on éviter un cafouillage qui semble programmé ? Le Fpi, pour ceux qui ne le sauraient pas, n'est pas mort. Le parti respire encore et pourrait bien profiter des ambitions mal contrôlées des partis du Rhdp.
Akwaba SaintClair