Si ce n’est pas de l’aveuglement, cela doit être de l’obsession. Plus de cinq mois après qu’il a été défait dans le bras de fer qu’il a engagé avec Alassane Ouattara, le nouveau chef de l’Etat, plusieurs partisans de Laurent Gbagbo ne semblent pas prêts à redescendre sur terre. Alors que leur leader s’achemine inexorablement vers les geôles de la Cour pénale internationale (Cpi) à La Haye, ces indécodables disciples du chantre de la ‘’Refondation’’ ont décidé de faire de l’élargissement de M. Gbagbo, un préalable à toute participation au débat politique national. Au-delà de son caractère irréaliste (selon plusieurs observateurs politiques), la question que suscite la revendication des frontistes est de savoir si ce sont les dirigeants capables de reprendre le flambeau qui manquent dans le parti. Les ‘’frontistes’’, veulent-ils faire croire que Laurent Gbagbo est irremplaçable à la tête du Front populaire ivoirien (Fpi), en faisant de sa libération, la condition des conditions ? Si cela est l’objectif inavoué de cette revendication à laquelle ils s’accrochent, c’est plutôt mauvais signe car, le parti risque de prendre eau de toute part. Où est donc passé le génie politique dont ils se targuaient, il y a encore quelques semaines ?
Pourtant, c’est cette revendication qui avait conduit à un premier clash entre les tenants de la libération non-négociable de Laurent Gbagbo et ceux qui militaient pour que la page de l’ancien dirigeant soit tournée, incarnés par Mamadou Koulibaly, alors président par intérim du Fpi. Mais, comme s’ils n’avaient pas encore tiré les leçons de cette autre mésaventure, des cadres de l’ancien parti au pouvoir continuent d’exiger à cor et à cri, la libération de leur chef de file. Ils vont jusqu’à conditionner la participation du Fpi aux élections locales à venir, à la remise en liberté de leur leader. « Le comité central encourage la direction intérimaire à garder le cap en vue de la libération du président Laurent Gbagbo et des autres détenus », ont-ils encore réaffirmé, samedi dernier, lors de la réunion du comité central du parti. Poursuivi par le parquet d’Abidjan-Plateau pour crimes économiques, crimes de sang et atteinte à la sûreté de l’Etat, M. Gbagbo a été formellement inculpé, le 18 août dernier, soit deux jours après son épouse, Simone, par le juge d’instruction du tribunal de Korhogo (lieu où il est placé en résidence surveillée depuis le 12 avril 2011) pour des allégations de crimes économiques. Et, selon toute vraisemblance, il sera bientôt inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Sans compter que l’épée de Damoclès de la Cpi pourrait le frapper plutôt que prévu. Le cas du Mouvement de libération du Congo (Mlc) devrait servir de leçon aux disciples du ‘’woody’’. L’entêtement de Jean-Pierre Bemba à vouloir diriger le parti depuis la prison de La Haye, est en train de mettre à mal, la cohésion du Mlc. En la matière, les Miaka Ouréto, Michel Amani N’Guessan et autres Laurent Akoun devraient méditer sur le bel exemple donné par le leader thaïlandais, Thaksin Shinawatra et sa sœur, Yingluck Shinawatra. Déclaré persona non grata dans son pays par la junte au pouvoir à Bangkok, M. Shinawatra n’a pas hésité à donner sa bénédiction à sa cadette pour qu’elle se présente à la présidentielle du 4 juillet dernier. Une élection qu’elle a remporté haut la main. Belle leçon de réalisme politique !
Marc Dossa
Pourtant, c’est cette revendication qui avait conduit à un premier clash entre les tenants de la libération non-négociable de Laurent Gbagbo et ceux qui militaient pour que la page de l’ancien dirigeant soit tournée, incarnés par Mamadou Koulibaly, alors président par intérim du Fpi. Mais, comme s’ils n’avaient pas encore tiré les leçons de cette autre mésaventure, des cadres de l’ancien parti au pouvoir continuent d’exiger à cor et à cri, la libération de leur chef de file. Ils vont jusqu’à conditionner la participation du Fpi aux élections locales à venir, à la remise en liberté de leur leader. « Le comité central encourage la direction intérimaire à garder le cap en vue de la libération du président Laurent Gbagbo et des autres détenus », ont-ils encore réaffirmé, samedi dernier, lors de la réunion du comité central du parti. Poursuivi par le parquet d’Abidjan-Plateau pour crimes économiques, crimes de sang et atteinte à la sûreté de l’Etat, M. Gbagbo a été formellement inculpé, le 18 août dernier, soit deux jours après son épouse, Simone, par le juge d’instruction du tribunal de Korhogo (lieu où il est placé en résidence surveillée depuis le 12 avril 2011) pour des allégations de crimes économiques. Et, selon toute vraisemblance, il sera bientôt inculpé pour atteinte à la sûreté de l’Etat. Sans compter que l’épée de Damoclès de la Cpi pourrait le frapper plutôt que prévu. Le cas du Mouvement de libération du Congo (Mlc) devrait servir de leçon aux disciples du ‘’woody’’. L’entêtement de Jean-Pierre Bemba à vouloir diriger le parti depuis la prison de La Haye, est en train de mettre à mal, la cohésion du Mlc. En la matière, les Miaka Ouréto, Michel Amani N’Guessan et autres Laurent Akoun devraient méditer sur le bel exemple donné par le leader thaïlandais, Thaksin Shinawatra et sa sœur, Yingluck Shinawatra. Déclaré persona non grata dans son pays par la junte au pouvoir à Bangkok, M. Shinawatra n’a pas hésité à donner sa bénédiction à sa cadette pour qu’elle se présente à la présidentielle du 4 juillet dernier. Une élection qu’elle a remporté haut la main. Belle leçon de réalisme politique !
Marc Dossa