Qui ne se souvient de ce soir du jeudi 25 novembre 2010, lors de son face à face télévisé avec Alassane Ouattara, lorsque Laurent Gbagbo annonçait, le triomphe au bout des lèvres et en direct, que ses forces de sécurité venaient de mettre hors d’état de nuire, une cinquantaine de rebelles armés, et portant des tee-shirts à l’effigie d’ADO, alors qu’ils venaient pour attaquer la localité de Yokoréa dans la sous-préfecture de Gboguhé? A la vérité, de simples militants RDR, réunis au sein du Mouvement des Motocyclistes pour Alassane Dramane Ouattara (MM.ADO- CI) à Daloa, partis en reconnaissance des bureaux de votes où, le jour du scrutin, ils devaient aider au déploiement des scrutateurs et représentants de leur parti, et qui ont été sauvagement battus et découpés à la machette, lors d’une embuscade, a eux, tendue par des jeunes des localités de Yokoréa et Krikoréa, se réclamant de la galaxie patriotique et de LMP. Si cette barbarie planifiée qui a fait près dune quarantaine de blessés dont une dizaine de cas très graves, n’a occasionné aucun décès, les séquelles physiques et morales restaient encore vivaces dans les esprits des victimes d’hier. S’inscrivant dans la dynamique de réconciliation prônée par leur mentor, le président Alassane Ouattara, ces derniers ont accepté de pardonner leurs bourreaux. Ainsi, dans la matinée du lundi 05 septembre, victimes et agresseurs d’hier, ont saisi l’occasion de la cérémonie d’installation de la section de Gboguhé du mouvement des Motocyclistes pour ADO (MM. ADO-CI), qui s’est tenue au centre culturel de cette localité, pour, ensemble, fumer le calumet de la paix.. Mieux, les camarades de Kpassa Bernard, le président des jeunes de Gboguhé, ont décidé de prendre leur carte de membre de motocyclistes non sans avoir appelé leurs frères Niamboua et Bété, à suivre leur exemple. «Nous sommes tous des frères que la politique a failli diviser. Le moment est venu de reconnaître nos erreurs et de nous mettre ensemble pour le bonheur de notre région.» A expliqué Kipré Alexis, leur porte-parole. Une main tendue que n’a pas hésité à accepter, Sidibé Mamadou, président du MM. ADO-CI. En attendent la célébration officielle de cette paix retrouvée, au nom de ses camarades victimes et de la réconciliation chère au président de la République, le président du mouvement alassaniste a accepté d’oublier.
D. KONATE, Correspondant
D. KONATE, Correspondant