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Politique Publié le vendredi 9 septembre 2011 | Notre Voie

Kouadio Kablan Jean-Baptiste, Secrétaire national chargé des fédérations FPI du Moyen-Comoé : “La CEI n’est pas une structure fiable pour organiser les élections”

© Notre Voie Par DR
Activités des partis politiques : Le FPI organise son 1er meeting après la crise post-électorale.
Dimanche 04 septembre 2011 - Place Inch`allah (Koumassi) : A l`initiative du député Jules Yao Yao, le FPI (Front Populaire Ivoirien) organise son premier meeting.
Jean-Baptiste Kouadio Kablan, Secrétaire national chargé des fédérations de la région du Moyen-Comoé, a exprimé ses sentiments pour la nouvelle fonction au
niveau du FPI et a fixé sa priorité dans un entretien accordé au quotidien Notre Voie.
Notre Voie : Vous venez d’être nommé Secrétaire national chargé des fédérations
FPI de la région du Moyen-Comoé. Je suppose que c’est avec beaucoup de joie que
vous avez accueilli cette décision.

Kouadio Kablan Jean-Baptiste : Oui en effet. C’est avec beaucoup de plaisir et de joie que nous nous exprimons suite à notre nomination à la tête des trois fédérations, à savoir, Abengourou, Bettié et Agnibilékrou. Mais aussi avec beaucoup d’appréhension parce que le travail et la mission ne sont pas faciles compte tenu de ce que le pouvoir en place veut museler le FPI. Nous comptons sur nos camarades et la population et sur une équipe dynamique prête pour faire revivre le Front populaire ivoirien dans le Moyen-Comoé. C’est avec optimisme que nous aborderons notre nouvelle fonction.

N.V : Quelles sont vos priorités ?

K.K.J.B : Nous allons faire l’état des lieux de nos différentes fédérations. Après cette étape, nous irons sur le terrain pour rencontrer nos militants avant de faire un programme de tournée pour sensibiliser et remercier les populations pour le soutien qu’ils nous ont apportés pendant les élections présidentielles. Malheureusement, les forces armées de la France, de l’ONU et des pro-Ouattara ont chassé du pouvoir le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo par un coup d’Etat.


N.V : Pensez-vous que votre mission sera facile quand on sait que certains de vos
militants ont encore peur de sortir ?

K.K.J.B : Nous savons que la tâche est délicate. Mais nous saurons compter sur
la volonté de ceux qui nous encadrent et qui ont accepté de travailler avec nous.
Nous pensons qu’en s’appuyant sur la réalité du terrain, notre tâche sera facile, vu
les résultats aux élections présidentielles. Malgré toutes les difficultés, telles que les
exactions et la chasse aux pro-Laurent Gbagbo, nous allons vaincre la peur pour
aller vers nos militants pour les remobiliser et les encourager à reprendre le combat
parce que le FPI n’est pas encore mort. Ce qui est important pour nous, c’est d’être sur le terrain.

N.V : Le Président Laurent Gbagbo et son épouse ont été inculpés. Comment expliquez-vous cette décision judicaire ?
K.K.J.B : C’est clair que l’Etat de droit n’a pas été respecté. Pour inculper un député,
il faut d’abord lever son immunité parlementaire. La loi dit qu’il faut passer par
l’Assemblée nationale. C’est ce qui n’a pas été fait pour le député d’Abobo, Simone
Ehivet. Même l’inculpation de Laurent Gbagbo est ridicule d’autant plus que ceux
qui l’ont jugé n’ont pas la compétence juridique. Un président de la République est
d’office un membre du Conseil constitutionnel ce qui lui donne une immunité mais en
plus, en tant que chef d’Etat, il ne peut être jugé que par la Haute cour de justice. Or
celle-ci n’est pas encore mise en place. Mais comme depuis le 11 avril 2011, aucune
loi n’est respectée en Côte d`Ivoire, la justice marche à l’envers. Ce qu’il faut savoir,
c’est que ce qui se passe en Côte d`Ivoire est la suite de la guerre que nous vivons
depuis 2002.

N.V : Ouattara et ses hommes s’attèlent à organiser les élections législatives.
Youssouf Bakayoko, Président de la CEI, vient même de remplacer certains
commissaires appelés à d’autres fonctions. Quel commentaire?
K.K.J.B : C’est vrai, le pouvoir veut organiser les élections législatives. Nous, au Fpi,
prenons nos dispositions pour que s’il est question d’y participer, nous ne soyons pas
surpris. Vous n’ignorez pas que nous avons fait beaucoup de revendications. Nous
attendons la suite. La CEI, tel que composée, ne reflète plus la réalité du terrain.
Avant, elle comptait en son sein le MJP, le MPIGO et le MPCI. Maintenant que les
responsables de ces mouvements sont devenus des militaires à part entière, ils ne
doivent plus faire partie de la CEI. Sur les 31 membres le pouvoir a à lui seul 27
membres, c’est vraiment ridicule. Nous savons que les dés sont déjà pipés. Dans
sa composition actuelle, la CEI n’est pas une structure fiable pour organiser les
élections. Or dans certains pays, quand on arrive à ce stade de la compétition, le
pouvoir a 50% et l’opposition 50%. Si nous devons aller aux élections, il faut que la
CEI soit revue. En principe, le gouvernement ne doit plus donner de l’importance à
ces trois mouvements qui ne sont pas des partis politiques.

N.V : L’insécurité est grandissante à Abengourou. En tant que député sous-
préfecture, que voulez-vous que le pouvoir fasse concrètement ?
K.K.J.B : Nous voulons que le Président Alassane Ouattara procède à
l’encasernement des FRCI devenues FANCI et qui sont versées sur toute l’étendue
du territoire comme des magnans dans la brousse. Ces hommes en treillis occupent
les 11 000 villages que compte la Côte d`Ivoire. Nous déplorons les braquages et
les attaques à mains armées dans notre région. Si on veut aller à la réconciliation,
cela doit se faire sans les armes. Si on doit aller aux élections, il faut désarmer les
militaires qui sont sur le terrain. C’est pourquoi, nous demandons au gouvernement
de confier la sécurité des biens et des personnes aux gendarmes et policiers plutôt
que de la laisser aux mains de ceux qui ignorent la discipline militaire et dont le souci
est de remplir leurs poches. Si rien n’est fait, le gouvernement Soro qui veut relancer
l’économie ivoirienne et réussir la réconciliation ira tout droit à l’échec.

Entretien réalisé par Marcelline Boneton
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