Une cérémonie haut en couleurs et riche en enseignements. C’est ce qui a été donné de voir à tous ceux qui ont fait le déplacement hier à Zambakro pour assister à la sortie de la 41e promotion des officiers d’active de l’Ecole des Forces armées (EFA). Avec la sortie de cette promotion, l’armée ivoirienne vient de s’enrichir de 77 nouveaux officiers. Ce sont au total 86 officiers qui ont reçu les épaulettes de sous-lieutenants en présence du président de la République, chef suprême des Armées et son homologue du Mali dont la promotion sortante porte le nom. Au cours de son intervention, le général Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali a donné de sages conseils à ses filleuls. Tout en les félicitant pour leurs nouvelles épaulettes, le général d’Armée à la retraite, n’a pas manqué de les mettre en face des nouvelles responsabilités qui les attendent. «Vous avez fait un choix périlleux, à vous d’en assumer les responsabilités et vous le ferez. En tant qu’officiers, vous rentrez désormais dans un ordre de chef qui exige quatre sens qui sont le sens de la responsabilité, de la qualité, de l’honneur et de la force ». A près avoir expliqué ce que revêtent ces vertus cardinales qui doivent guider l’officier dans sa carrière, le président du Mali a donné à ses filleuls, ce conseil qui, en son sens, doit les guider tout au long de leur carrière: «Vous portez des gants blancs. Ce n’est pas une cérémonie de mariage. Même si vous en aurez besoin pour ceux qui sont encore célibataires. Les gants blancs, c’est la candeur et l’honnêteté. C’est la probité de l’officier. Filleuls, ne salissez jamais vos gants quel qu’en soit le prix», a-t-il conseillé. A ses frères d’armes de Côte d’Ivoire, le général d’armée malien à la retraite a conseillé de s’inscrire résolument dans le processus de reconstruction d’une nouvelle armée nationale sans calcul. «Le président de la République, les autorités politiques, administratives, traditionnelles et religieuses de la Côte d’Ivoire ont lancé le vaste projet de reconstruction des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire. Ce chantier doit bénéficier de votre franche et loyale collaboration. Au service du pouvoir politique, les choses sont très claires. Nous avons décidé d’être soldats, nous avons fait notre choix. C’est de toujours rester derrière les lois républicaines. C'est-à-dire sous l’autorité du pouvoir politique», a-t-il rappelé. Pour lui, le défi qui s’offre aujourd’hui à la Côte d’Ivoire comme d’ailleurs à tous les pays africains, est celui de «bâtir l’armée de nos besoins et non de conserver l’armée de nos habitudes qui sont totalement dépassées». «L’enjeu est de nous doter d’un outil de défense mieux préparé à préserver l’intégrité de nos pays ainsi que la forme républicaine de l’Etat et de la démocratie», a-t-il fait savoir. A ce sujet, il a témoigné comment à un certain moment de l’exercice du pouvoir, il a été obligé, en dépit des réserves de ses frères d’armes, d’intégrer certains officiers de la rébellion touareg dans l’armée régulière malienne. Avant lui, le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi, a également prodigué des conseils aux nouveaux officiers et saluer la coopération ivoiro-malienne qui, pour lui, fonctionne à merveille avec la présence effective du général ATT à cette cérémonie de remise des épaulettes de la promotion de nouveaux officiers d’active qui porte son nom. La cérémonie a pris fin avec un magistral défilé de nouveaux officiers majestueusement habillés dans leur tenue d’apparat vert et de gants blancs.
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)
Jean-Claude Coulibaly
(Envoyé spécial)