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Politique Publié le vendredi 9 septembre 2011 | Le Patriote

Conclave des Forces nouvelles demain à Bouaké : Soro va dissoudre son armée

© Le Patriote Par Fatai Photorush
Fête nationale: images de la célébration de l`indépendance à Bouaké
Dimanche 7 aout 2011. Bouaké. Les populations de la capitale du centre, avec a leur tete le corps préfectoral et le maire Fanny Ibrahima, assistent à un imposant défilé militaire et des forces vives
Un conclave d’envergure pour des décisions tout aussi d’envergure. La rencontre que les Forces nouvelles, l’ex-rébellion ivoirienne convoque demain samedi, dans son ex-QG à Bouaké est attendue. Ce ne sera pas un conclave comme il y en a déjà eu. Il s’agira, pour le mouvement de Guillaume Soro, de faire sa mue. Au sens propre comme au figuré. La situation politique actuelle en effet, recommande des changements à tous les niveaux. Les arbitres du processus de sortie de crise, sont bien placés pour le comprendre. C’est pourquoi, les dirigeants des Forces nouvelles ont annoncé ce conclave. Mais la question que les observateurs de la scène politique se posent, est celle-ci: de quoi sera-t-il question lors de ces 48h de rencontre? Le Patriote est en mesure de lever un coin de voile sur les futures décisions qui seront prises à l’issue de ce grand-rendez-vous. Selon des indiscrétions, le premier responsable des FN, le secrétaire général Guillaume Soro qui sera à l’ouverture et à la clôture des travaux, prendra une décision historique. En conformité avec les réalités du moment. Il s’agit de la dissolution de la branche militaire des Forces nouvelles. Quoi de plus normal. Les patrons de la branche militaire ont été tous incorporés dans la nouvelle armée ivoirienne. A l’issue de ce conclave, l’on n’entendra plus parler des Forces armées des Forces nouvelles, ni de commandants de zones. Pas plus qu’on n’entendra parler de la centrale, cette espèce de caisse qui finançait le mouvement de Guillaume Soro.

Des décisions historiques

Voilà pour le volet militaire et économique. Reste le politique. Quel avenir politique pour ce mouvement qui a porté à bout de bras, la démocratisation de la Côte d’Ivoire nouvelle? Deux choix sautent évidemment aux yeux. Soit les Forces nouvelles se transforment en parti politique, soit elles s’érigent en une société civile forte, une espèce de groupe de lobbying pour booster le processus de sortie de crise. Exactement comme un arbitre qui reste à équidistance des chapelles politiques et qui observe le déroulement du ‘’match’’. Sur le premier point, c’est non ! Les Forces nouvelles ne se transformeront pas en parti politique comme l’ont annoncé à plusieurs reprises, les rumeurs abidjanaises. Mais, si l’appellation disparaît, ce n’est pas le cas pour les nombreux cadres et compétences dont les actions ont permis au mouvement d’acquérir ses lettres de noblesse. Ceux-ci doivent pouvoir exister dans une structure formalisée pour jouer leur partition pour le pays. C’est d’ailleurs pour cette raison que de nombreux cadres des futures ex-Forces nouvelles sont dans l’administration. Et c’est aussi pour cette raison que le RDR leur avait lancé de façon solennelle, un appel à venir poursuivre le combat avec eux. Il va donc sans dire que cet appel à eux lancé va être sérieusement discuté lors des débats. Mais attention! Cela ne veut pas dire que la branche politique ou les cadres de ce mouvement vont se fondre dans le parti des Républicains. C’est dire que l’adhésion devra se faire de manière progressive et non brutale. Dernière alternative selon les mêmes indiscrétions, beaucoup de personnes suggèrent un changement de nom étant entendu bien sûr que l’appellation ‘’Forces nouvelles’’ est en passe de devenir désuète et rappelle la rébellion. Or, la rébellion est désormais derrière nous. En tout état de cause, il appartient au conclave de décider. Comme il l’a toujours fait lorsque les Forces nouvelles ont décidé d’amorcer un tournant décisif de leur histoire. L’on se rappelle en effet qu’en 2009, juste deux années après la Primature de Guillaume Soro, une grave crise politique avait opposé Laurent Gbagbo à son nouveau chef du gouvernement. Le FPI avait ouvertement accusé Soro de saboter le processus. Toute chose qui avait provoqué le courroux des délégués des Forces nouvelles qui, dans un langage direct et clair, ont demandé au Premier ministre de quitter son poste.

A situation exceptionnelle…

Un conclave avait été convoqué le 20 avril, à Bouaké en présence du “directoire politique et des grands commandements”, afin de prendre des “décisions courageuses et historiques’’. A l’issue de la rencontre, bien que «l’appel des délégués a été bien noté», depuis son lancement le 14 avril, Soro a clairement choisi de poursuivre la mission qui lui a été confiée à la tête du gouvernement ivoirien et d’appliquer intégralement l’Accord politique de Ouagadougou jusqu’à la tenue des élections annoncées pour cette année. Pour sauver la République. Le lundi 8 mars 2010, un autre conclave s’est penché sur des questions brûlantes de l’heure. «Dans le cadre de la relance du processus de sortie de crise, le Premier ministre Soro Kigbafory Guillaume rencontrera les responsables politiques et militaires des Forces nouvelles. Cette importante séance de travail sera consacrée à la situation politique nationale et aux questions liées à la consolidation de la liste électorale et au désarmement conformément au 4ème accord complémentaire à l`accord politique de Ouagadougou», mentionnait un communiqué du secrétariat général des Forces nouvelles. Cette rencontre était liée à l` ``affaire des 429.000 enrôlés de la CEI`` qui avait en son temps, conduit à la crise ouverte entre le camp présidentiel et le Rhdp. Enfin, il y a eu cet autre conclave, celui du 31 janvier 2010 pour analyser la situation politique et sociale en Côte d’Ivoire. A ce moment précis, le FPI et ses satellites, dénonçaient les militants du RHDP, les traitant d’étrangers en pleine identification: «Les Forces Nouvelles condamnent les arrestations arbitraires, les dénonciations calomnieuses et les tentatives de tous ordres, qui visent à radier de la liste électorale définitive, à leur insu, de nombreux Ivoiriens accusés, sans la moindre preuve, de fraude à la nationalité ivoirienne. Les Forces Nouvelles, affirmant leur attachement au respect du contentieux électoral, demandent au Gouvernement d’expliquer aux populations et aux partis politiques, les procédures légales de radiation sur la liste électorale, et d’encourager les juridictions compétentes à l’application stricte de la Loi,» avait tranché le conclave qui a réaffirmé la volonté des FN de veiller au «respect du chronogramme adopté par la réunion du Cadre permanent de concertation du 3 décembre 2009», et ont appelé «à la poursuite du processus électoral et à la préservation des acquis de l’Accord politique de Ouagadougou». Comme on le constate, les différents conclaves des FN ont toujours permis de sauver des situations que les Ivoiriens pensaient quelquefois désespérées. Et comme il n’y a jamais deux sans trois, il va sans dire que le conclave de demain, sauvera la situation dans un pays désormais réunifié.
Yves-M. ABIET
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