Le Front populaire ivoirien (Fpi) lutte contre l’isolement politique ou la disparition de l’échiquier national au regard du bras de fer qu’il veut engager avec les nouvelles autorités. Il risque gros…
Il n’y a plus de doute à se faire sur la position du Front populaire ivoirien (Fpi) quant à sa participation aux élections législatives. Le parti déchu du pouvoir n’est pas prêt à jouer sa partition à ces échéances. La raison qu’il évoque pour justifier sa décision, c’est qu’il a un certain nombre de « conditions » à régler «d’abord» avec les nouveaux gouvernants. Ces conditions, est-il besoin de les rappeler, ne sont autres que la « recomposition équilibrée de la Commission électorale indépendante (Cei), la libération de (ses) prisonniers dont Laurent Gbagbo, le retour de (ses) exilés, le découpage électoral, la révision de la liste électorale… ». En un mot comme en mille, le Fpi refuse d’aller à l’épreuve de désignation des députés. Si rien ne changeait à sa position, c’est sans surprise qu’on ne verrait pas cette formation politique au vote prévu pour début décembre. Soit. Mais en attendant, la direction par intérim qui la dirige, laisse penser que sa position est susceptible de basculer si le chef de l’Etat accédait à sa demande d’audience, depuis 1er août dernier. D’ici-là, on s’en tient à une chose : point de Fpi aux urnes. En prenant cette décision, le Fpi s’expose à plusieurs risques. Et, il est mieux placé pour le savoir. Car, en 2000 quand il a accédé au pouvoir, son ex-allié le Rassemblement des républicains (Rdr) au sein du ‘’Front des républicains‘’ avait pratiquement affiché la même position. A la différence que le parti d’Alassane Ouattara n’était pas « désarticulé », pour cause de crise profonde. Le Rdr avait boudé les législatives pour protester contre le rejet de la candidature de son leader, Alassane Ouattara. Mais le Rdr a payé cash les conséquences de sa politique de la chaise vide dans l’hémicycle. Car, non seulement il n’a pas participé au contrôle de l’Exécutif, mais il a subi le parti au pouvoir. Vu que dans le jeu politique au sein même du parlement les lois en provenance de l’Exécutif tenu par le président de la République, Laurent Gbagbo du Fpi sont passées sans grandes difficultés. Le moins qu’on puisse dire de l’abstention, c’est qu’elle affaiblit le parti qui l’adopte. On l’a vu, le Rdr pour rattraper sa faute a dû squatter l’Assemblée nationale par le truchement des députés indépendants. Mais, cette solution n’a pas valu son pesant d’or à la ‘’case verte‘’, puisque le Fpi était toujours majoritaire allié qu’il a été aux parlementaires que l’opposition avait taxés de « députés achetés ».
Les dangers qui guettent...
De même, en voulant dicter ses « conditions », comme s’il était toujours en puissance, le parti dont hérite aujourd’hui Sylvain Miaka Oureto, l’ex-secrétaire général, risque de voir ses rangs se disperser gravement. Ils le sont déjà avec le départ en exil de ses barons, l’emprisonnement de son président-fondateur, la défection de son numéro 3, Mamadou Koulibaly suivi par bien d’autres députés. Mais n’aurait-il mieux fait d’œuvrer à sa cohésion que de se lancer dans un bras de fer avec le pouvoir ? Le parti de Laurent Gbagbo a ses raisons de s’engager dans cette voie. Mais force est de constater que le Fpi disperse ainsi les maigres forces qu’il dispose en cette période post-crise électorale. A beau tirer sur le fil, ne finira-t-il pas par le casser et à s’isoler sur l’échiquier politique national. Même s’il « compte » pour avoir réuni « 48% » de l’électorat, selon Miaka Oureto. Une chose à ne pas oublier est que ce n’est pas seuls que les ‘’frontistes‘’ sont parvenus à doter Laurent Gbagbo de ce score. Le Fpi a bénéficié de l’alliance de plusieurs partis et mouvements politiques au sein d’un groupement baptisé La majorité présidentielle (LMP). Qu’est advenu de cette force mise en place pour contrer dans les urnes le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ? Les têtes fortes (Geneviève Bro Grebé, Blé Goudé, Laurent Dona Fologo…) qui ont fait les beaux jours du ‘’camp Gbagbo‘’ sont aujourd’hui avachies. On ne dira pas que le Fpi est sans voix. Mais c’est tout comme. Puisque deux tendances, l’une modérée, qu’incarne Miaka Oureto et l’autre radicale, menée par Assoa Adou, (en exil au Ghana) tendent à se neutraliser sur la question des législatives. Or, elle est déterminante pour la simple raison qu’elle va véritablement consacrer à l’ex-parti au pouvoir de revenir dans le jeu politique. A force de crier à tue-tête ses revendications, qui semblent laisser de marbre ceux à qui elles sont adressées, le Fpi ne va-t-il pas causer l’éclatement de ses rangs ? En effet, il y a fort à parier que nombreux sont des ‘’frontistes‘’ qui veulent saisir l’occasion de la députation pour s’affirmer. Si ceux-là pensent que leur temps est arrivé, il en est de même qui pensent comme Miaka Oureto qu’il ne faut pas avoir un langage qui mette le parti en difficulté. Autrement dit, il y a des cadres de la Refondation qui aimeraient bien être députés, ministres, maires, présidents de conseils généraux, conseillers économiques et sociaux… sous Alassane Ouattara. Ceux-là pourraient se soustraire des antagonismes internes dans leurs rangs, pour faire comme les indépendants du Rdr. A l’époque, ce parti avait vu ses cadres briguer des postes électifs sous la bannière ‘’Indépendant ‘’ pour saisir leurs chances. Le Fpi n’est pas loin de subir le même sort. D’ailleurs, a-t-il le souffle suffisant pour le financement des candidats ? A la réalité, le Fpi ne pleure-t-il pas un problème de finance, sans l’avouer ? Les quels de ses cadres rescapés vont-ils, bénévolement, mettre la main à la poche, pour lui ‘’payer‘’ des campagnes électorales dignes du nom ? Voilà autant de questions que soulève la levée de boucliers du parti contre le renouvellement des députés.
Kouakou Lisa
Il n’y a plus de doute à se faire sur la position du Front populaire ivoirien (Fpi) quant à sa participation aux élections législatives. Le parti déchu du pouvoir n’est pas prêt à jouer sa partition à ces échéances. La raison qu’il évoque pour justifier sa décision, c’est qu’il a un certain nombre de « conditions » à régler «d’abord» avec les nouveaux gouvernants. Ces conditions, est-il besoin de les rappeler, ne sont autres que la « recomposition équilibrée de la Commission électorale indépendante (Cei), la libération de (ses) prisonniers dont Laurent Gbagbo, le retour de (ses) exilés, le découpage électoral, la révision de la liste électorale… ». En un mot comme en mille, le Fpi refuse d’aller à l’épreuve de désignation des députés. Si rien ne changeait à sa position, c’est sans surprise qu’on ne verrait pas cette formation politique au vote prévu pour début décembre. Soit. Mais en attendant, la direction par intérim qui la dirige, laisse penser que sa position est susceptible de basculer si le chef de l’Etat accédait à sa demande d’audience, depuis 1er août dernier. D’ici-là, on s’en tient à une chose : point de Fpi aux urnes. En prenant cette décision, le Fpi s’expose à plusieurs risques. Et, il est mieux placé pour le savoir. Car, en 2000 quand il a accédé au pouvoir, son ex-allié le Rassemblement des républicains (Rdr) au sein du ‘’Front des républicains‘’ avait pratiquement affiché la même position. A la différence que le parti d’Alassane Ouattara n’était pas « désarticulé », pour cause de crise profonde. Le Rdr avait boudé les législatives pour protester contre le rejet de la candidature de son leader, Alassane Ouattara. Mais le Rdr a payé cash les conséquences de sa politique de la chaise vide dans l’hémicycle. Car, non seulement il n’a pas participé au contrôle de l’Exécutif, mais il a subi le parti au pouvoir. Vu que dans le jeu politique au sein même du parlement les lois en provenance de l’Exécutif tenu par le président de la République, Laurent Gbagbo du Fpi sont passées sans grandes difficultés. Le moins qu’on puisse dire de l’abstention, c’est qu’elle affaiblit le parti qui l’adopte. On l’a vu, le Rdr pour rattraper sa faute a dû squatter l’Assemblée nationale par le truchement des députés indépendants. Mais, cette solution n’a pas valu son pesant d’or à la ‘’case verte‘’, puisque le Fpi était toujours majoritaire allié qu’il a été aux parlementaires que l’opposition avait taxés de « députés achetés ».
Les dangers qui guettent...
De même, en voulant dicter ses « conditions », comme s’il était toujours en puissance, le parti dont hérite aujourd’hui Sylvain Miaka Oureto, l’ex-secrétaire général, risque de voir ses rangs se disperser gravement. Ils le sont déjà avec le départ en exil de ses barons, l’emprisonnement de son président-fondateur, la défection de son numéro 3, Mamadou Koulibaly suivi par bien d’autres députés. Mais n’aurait-il mieux fait d’œuvrer à sa cohésion que de se lancer dans un bras de fer avec le pouvoir ? Le parti de Laurent Gbagbo a ses raisons de s’engager dans cette voie. Mais force est de constater que le Fpi disperse ainsi les maigres forces qu’il dispose en cette période post-crise électorale. A beau tirer sur le fil, ne finira-t-il pas par le casser et à s’isoler sur l’échiquier politique national. Même s’il « compte » pour avoir réuni « 48% » de l’électorat, selon Miaka Oureto. Une chose à ne pas oublier est que ce n’est pas seuls que les ‘’frontistes‘’ sont parvenus à doter Laurent Gbagbo de ce score. Le Fpi a bénéficié de l’alliance de plusieurs partis et mouvements politiques au sein d’un groupement baptisé La majorité présidentielle (LMP). Qu’est advenu de cette force mise en place pour contrer dans les urnes le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ? Les têtes fortes (Geneviève Bro Grebé, Blé Goudé, Laurent Dona Fologo…) qui ont fait les beaux jours du ‘’camp Gbagbo‘’ sont aujourd’hui avachies. On ne dira pas que le Fpi est sans voix. Mais c’est tout comme. Puisque deux tendances, l’une modérée, qu’incarne Miaka Oureto et l’autre radicale, menée par Assoa Adou, (en exil au Ghana) tendent à se neutraliser sur la question des législatives. Or, elle est déterminante pour la simple raison qu’elle va véritablement consacrer à l’ex-parti au pouvoir de revenir dans le jeu politique. A force de crier à tue-tête ses revendications, qui semblent laisser de marbre ceux à qui elles sont adressées, le Fpi ne va-t-il pas causer l’éclatement de ses rangs ? En effet, il y a fort à parier que nombreux sont des ‘’frontistes‘’ qui veulent saisir l’occasion de la députation pour s’affirmer. Si ceux-là pensent que leur temps est arrivé, il en est de même qui pensent comme Miaka Oureto qu’il ne faut pas avoir un langage qui mette le parti en difficulté. Autrement dit, il y a des cadres de la Refondation qui aimeraient bien être députés, ministres, maires, présidents de conseils généraux, conseillers économiques et sociaux… sous Alassane Ouattara. Ceux-là pourraient se soustraire des antagonismes internes dans leurs rangs, pour faire comme les indépendants du Rdr. A l’époque, ce parti avait vu ses cadres briguer des postes électifs sous la bannière ‘’Indépendant ‘’ pour saisir leurs chances. Le Fpi n’est pas loin de subir le même sort. D’ailleurs, a-t-il le souffle suffisant pour le financement des candidats ? A la réalité, le Fpi ne pleure-t-il pas un problème de finance, sans l’avouer ? Les quels de ses cadres rescapés vont-ils, bénévolement, mettre la main à la poche, pour lui ‘’payer‘’ des campagnes électorales dignes du nom ? Voilà autant de questions que soulève la levée de boucliers du parti contre le renouvellement des députés.
Kouakou Lisa