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Politique Publié le lundi 12 septembre 2011 | Le Patriote

Probable boycott des élections législatives : Pourquoi les arguments du FPI ne tiennent pas

Si l’on s’en tient aux propos tenus par ses responsables ces derniers temps, le Front populaire ivoirien risque d’être absent aux prochaines élections législatives. Pour justifier leur volonté de boycotter les législatives, les caciques de l’ancien parti au pouvoir brandissent deux arguments: le manque d’équilibre dans la composition du bureau central de la Commission électorale indépendante et l’insécurité. Pour la première question, les camarades de Laurent Gbagbo estiment que, depuis que le changement s’est opéré en Côte d’Ivoire, la composition de la CEI ne reflète plus la configuration réelle des forces politiques en place sur l’échiquier politique national. Le secrétaire général du FPI, Sylvain Miaka Oureto, dans une interview qu’il a accordée vendredi dernier à la radio de l’Opération des nations unies en Côte d’Ivoire, est revenu sur cette exigence. Pour lui, il faut nécessairement une rencontre avec les autorités actuelles pour dégager des règles consensuelles en ce qui concerne l’organisation des prochaines élections. Pis. Il soupçonne les nouvelles autorités de vouloir d’une « assemblée monocolore». «La CEI a été composée sans nous associer, encore moins sans prendre en compte nos préoccupations, parce que nous n’avons pas été reçus (NDLR : par le chef de l’Etat). Nous avons fait connaître nos préoccupations, mais ces préoccupations n’ont pas été prises en compte», a accusé le secrétaire général du FPI. Cette préoccupation a été également soulevée par le porte-parole des cadres du FPI en exil, le Dr. Assoa Adou. Pour lui également, il n’est pas question que le FPI participe à des élections où selon lui, le RHDP occupe presque tous les sièges au sein de la Commission centrale de la CEI. En réagissant ainsi, les barons du FPI espèrent ramener le RHDP et ses alliés sur la table des négociations. Car, dans leur entendement, la composition actuelle de la CEI ne donne pas suffisamment de garanties pour des élections législatives justes et transparentes. Le FPI, pour une fois encore, est en train de susciter un débat qui n’en est véritablement pas un. Car vu sous cet angle, le préalable soulevé par Miaka Oureto et ses amis ne tient pas la route. D’abord parce que la composition actuelle de la CEI est l’œuvre du FPI lui-même. Car cette composition héritée des accords politiques de Linas Marcoussis et de Pretoria ont été endossés par l’Accord politique de Ouagadougou dont le FPI est l’un des principaux signataires. Ensuite, l’organisation des élections en Côte d’Ivoire, offre suffisamment de garantie pour qu’un groupement ou un parti politique, fut-il largement représenté, ne puisse frauder. L’exemple de l’élection présidentielle est encore là pour rassurer tous ceux qui ne sont pas encore guéris de la phobie de fraude avérée ou imaginaire. La CEI fait son travail de collecte des voix avec les représentants des candidats. Les procès verbaux, après avoir été visés par les représentants des candidats, sont distribués à tous les partenaires nationaux et internationaux clé intervenant dans le processus électoral. Cette première étape franchie, le Conseil constitutionnel prend le relais pour vérifier si la sincérité du scrutin n’a pas été entachée. Puis vient enfin la certification du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies. Peut-on envisager un seul instant dans un tel système qu’un parti ou un regroupement politique, fut-il majoritaire au sein de la commission centrale de la CEI, puisse changer le verdict des urnes en son compte ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, l’élection présidentielle montre qu’une telle éventualité serait difficile à réaliser. Si le FPI a vraiment gagné dans les urnes, il serait difficile au RHDP d’intervertir les résultats. Car, dans un tel système, il faudra être vraiment fort pour prendre tout le monde à défaut. Surtout l’ONU qui certifie les élections en dernière position. A moins que le FPI et ses alliés aient des doutes sur la crédibilité de l’organisation planétaire. Dans ce cas, on aura beau faire droit à toutes leurs exigences qu’ils trouveront toujours à redire. Car, il n’y a pas plus incrédule que celui qui refuse de croire. En ce qui concerne la sécurisation des élections législatives, le FPI dénonce qu’il n’y a pas de sécurité. Le fédéral du FPI à Prikro va jusqu’à dire que les militants de son parti ne peuvent plus porter des tee-shirts à l’effigie de Laurent Gbagbo. Comment se fait-il que des militants du FPI font des meetings et des réunions sans être inquiétés ? Le FPI peut-il croire un seul instant que les Forces républicaines de Côte d’Ivoire se hasarderaient à traquer tous ceux ou toutes celles qui clameront haut et fort leur appartenance à l’opposition ? Le mensonge est trop gros pour qu’un Ivoirien vraiment lucide puisse y croire. La Côte d’Ivoire n’est plus en état de belligérance. Les anciennes forces en conflit ont, depuis, fait leur unité. Pas besoin de faire comme si on pourchassait et tuait les partisans de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Les élections législatives prochaines se feront dans un climat apaisé et sécurisé. Le président de la République et le gouvernement s’attèlent à cela. Alors, que le FPI arrête de se faire peur. A vrai dire les cadres du parti de Laurent Gbagbo savent pertinemment qu’ils seront laminés aux prochaines législatives. Aussi, pour prévenir leur prochaine débâcle qui montrerait aux yeux des Ivoiriens et de la communauté internationale leur réelle représentativité en Côte d’Ivoire, ils brandissent des arguments fallacieux pour refuser d’aller aux élections. Mais c’est peine perdue. Car le disque du mensonge et de la diversion est vraiment rayé.
Jean-Claude Coulibaly
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