Une rencontre à huis clos et au pas de course. Pendant un peu plus de deux heures d’horloge, en fin de matinée du samedi dernier, le président nigérian, Goodluck Jonathan et ses pairs, ivoirien, sénégalais, Ghanéen, libérien et burkinabé, se sont entretenus à la salle de Conférence Internationale de l’aéroport Nnamdi Azikiwé d’Abuja, du nom du premier Président de cet Etat fédéral. Arrivé à11h 08 (Gmt), le Président Alassane Ouattara, accompagné d’une forte délégation de ministres et de collaborateurs, a pris une part active à ses travaux qui concernaient au premier plan, les questions de la sécurisation de la frontière ivoiro-libérienne, de la situation des 180.000 réfugiés ivoiriens et de la sécurisation de la prochaine élection présidentielle au pays d’Ellen Johnson Sirleaf. Il faut le dire, le mini sommet d’Abuja s’est déroulé dans un climat tendu et fort militarisé, dû essentiellement aux récents attentats sanglants qui ont eu lieu dans la capitale nigériane. Dans son communiqué final, la CEDEAO a insisté sur le retour de la sécurité aux frontières ivoiriennes, la lutte contre les bandes armées qui y sévissent, la lutte contre la prolifération des armes. A ce sujet, elle a décidé de la tenue, demain à Monrovia, d’une rencontre entre les ministres ivoiriens et libériens, en charge de la Sécurité et de la Défense. Par ailleurs, la conférence a insisté sur la situation des réfugiés ivoiriens dans les villes frontalières et exigé la mise en place d’un plan de retour de ses populations dans leur village respectif. Les six Chefs d’Etat ont demandé, à cet effet à la CEDEAO et à la communauté internationale, une assistance plus accrue pour résoudre ces questions sécuritaires, pour la stabilité de la sous-région et de l’Afrique. Selon le ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, le Président Alassane Ouattara, à la suite de son Premier ministre, effectuera une visite à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, à la mi octobre. Le mini sommet a également donné des gages certains pour la tenue d’élections transparentes, démocratiques et apaisées au Liberia. Il était 15h 12 quand le président Ouattara a quitté Abuja pour Paris, la capitale française, où il doit prendre part, le 14 septembre prochain, en compagnie du président Henri Konan Bédié, à la remise du Prix Félix Houphouët Boigny pour la Recherche de la Paix de l’Unesco.
Bakary Nimaga
Envoyé spécial à Abuja
Bakary Nimaga
Envoyé spécial à Abuja