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Politique Publié le mercredi 14 septembre 2011 | Le Mandat

Après la remise des actes du séminaire-KKB, (président de la Jpdci) : “Le Pdci a perdu la présidentielle, il faut en tirer les leçons”

© Le Mandat Par DR
Pré campagne du PDCI - KKB, le président de la JPDCI à Bocanda
Dimanche 13 Septembre 2010. Gare routière de Bocanda. Clôture de la tournée du président national de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin (KKB)
Un mois après la tenue du séminaire de la jeunesse du Pdci-Rda, les actes de cette rencontre compilés dans un document ont été remis au président du parti, Henri Konan Bédié, à travers son secrétaire général, Pr Alphonse Djédjé Mady. Nous avons approché le leader de la jeunesse dudit parti, Kouadio Konan Bertin dit KKB qui décline les grands axes de ce document.

Président, vous avez remis, avant-hier, les actes du séminaire que la jeunesse du Pdci a organisé. Peut-on savoir ce que contient ce document ?
Merci ! Cela fait exactement un mois que nous avons tenu notre séminaire à Grand-Bassam. Un mois donc après, nous avons restitué les actes du séminaire, à la demande du président Henri Konan Bédié, au secrétaire général Alphonse Djédjé Mady, entouré pour la circonstance de quelques aînés du parti. Il y a eu les recommandations, les conclusions du séminaire qui ont été largement diffusés dans la presse. Mais, ce lundi 12 septembre dernier, il s’agissait des actes du séminaire qui traitent des sujets délicats au sein du parti. C’est pourquoi, nous avons estimé que la primeur devrait revenir au Président du parti, parce que notre intention n’est pas de semer le désordre dans le parti.

Quelles sont les raisons fondamentales de ce séminaire ?
Nous avons fait ce séminaire pour apporter notre part de lumière sur les causes de notre échec au premier tour de la dernière présidentielle, en octobre 2010. Parce que cet échec est un événement majeur dans la vie de notre parti. Ce n’est donc pas à banaliser. Mais, notre part de lumière ou de vérité n’est pas forcément la vérité absolue. C’est pourquoi, il faut entourer tout ceci d’un minimum de précaution politique pour que notre démarche serve à consolider la vie du parti et non à affaiblir le Pdci-Rda. Je peux vous rassurer, je le dis et je le répète. Tout ce qui est contenu dans ce document nous engage. En dehors de ce qui y est écrit et y est inscrit tout le reste n’est qu’hallucination, divagation.

Est-ce pour cela qu’on dit que vous voulez mettre le président Bédié à la retraite ?
Au Pdci-Rda, je vous le dis droit dans les yeux, et le moment viendra, je le dirai à qui veut l’entendre, personne ne peut me faire de leçon de fidélité, ni d’endurance ni de constance. J’ai été éduqué dans le moule de la fidélité et de la constance. Je l’ai suffisamment démontré dans les moments de braise. Et je ne me bats pas pour des intérêts personnels, ni égoïstes. En 1999, tous ceux qui ont traité Bédié de vieux, de dépassé, ce sont eux qui jouissent aujourd’hui de l’action de Bédié. Si Bédié est revenu d’exil, c’est par la volonté des pauvres comme nous, qu’il a eu le temps de proposer aux postes où ils sont et dont ils jouissent abondamment. Déjà en 1999, ils traitaient Bédié de vieux, quand je me battais pour qu’il revienne et qu’il prenne le Pdci-Rda. Je ne suis pas à ce stade-là. Les gens aiment personnaliser les débats.

Qu’est-ce que vous reprochez à l’organisation actuelle du Pdci pour que vous organisiez un séminaire pour faire des propositions ?
Nous nous reprochons tous, sinon, nous nous demandons si oui ou non, nous avons perdu les élections. Nous sommes allés en campagne pour gagner et non pour perdre les élections. Quand on perd, on s’asseoit pour tirer les leçons de la défaite.

A vous entendre, on a l’impression que vous êtes convaincu que le Pdci n’a pas perdu les élections. Est-ce cela ?
Non. Je suis convaincu qu’on les a perdues. La preuve, on n’est pas au pouvoir. Même si c’est le Rhdp qui gouverne, le Pdci n’est pas au pouvoir. Le Pdci n’est pas allé aux élections pour qu’Alassane soit président. C’était pour que Bédié soit le Président de la République. C’est au second tour que notre alliance a pris forme. Depuis 1946, c’est la première fois qu’on nous bat à des élections. Maintenant que nous avons a été battus, nous faisons quoi ? Nous tirons les leçons. Et pour tirer ces leçons, les jeunes ont leur part de responsabilité selon leur vision de l’avenir du parti. Donc, à notre séminaire, beaucoup de points ont été abordés. Et il est heureux que le parti lui-même ait décidé d’organiser un séminaire-bilan pour réunir toutes ses composantes. Donc, nous adressons déjà, par anticipation, notre dossier à la Direction du parti pour servir déjà de trame pour tout ce qui va suivre. Donc, je le répète, le Pdci a plus de 60 ans. Il a un âge certain. Il a la chance d’avoir, en son sein, des militants de plusieurs générations. Ce n’est pas un complexe pour nous, jeunes du Pdci. Je ne tiens pas un discours opportuniste. De tout temps, depuis ma mandature, je n’ai tenu que ce discours aux jeunes de Côte d’Ivoire pour dire que le Pdci n’est pas un parti de vieux. Il y a des pratiques en interne qui tendent à faire croire à certains d’entre nous que les jeunes n’ont pas d’avenir. Je leur dis non. Mais, de toutes les façons, en politique, rien ne s’octroie, tout s’arrache. J’invite donc les jeunes de Côte d’Ivoire à venir prendre leur place au sein du Pdci-Rda.

Vous voulez prendre le pouvoir au Pdci-Rda ?
Prendre le pouvoir ? Non ! Mais, c’est normal ! Et ça ne veut pas dire qu’on chasse les vieux.

Revenons aux actes du séminaire. Peut-on savoir les grands sujets traités ?
Nous avons fait l’état des lieux. Nous avons identifié les forces et les faiblesses du Pdci-Rda, sur le plan de l’idéologue politique ; sur le plan structurel et organisationnel ; sur le plan des ressources humaines ; nous avons aussi identifié les faiblesses du Pdci-Rda par rapport aux problèmes liés aux mutations démocratiques, à la fragilité sociologique de la Nation ivoirienne ; le dysfonctionnement au sein même du parti ; la mobilisation et l’utilisation des ressources financières ; la liberté d’expression au sein du parti ; les difficultés d’ordre logistique ; l’analyse des résultats de l’élection présidentielle au premier tour. L’analyse des causes de l’échec : les conditions de l’échec présidentiel ; le choix du candidat du Pdci-Rda ; l’unité au sein du Pdci menacée ; notre alliance avec les autres partis politique au Rhdp et les Forces nouvelles ; Notre campagne électorale a-t-elle été bonne à la mesure de l’espérance des Ivoiriens? De quels moyens avons-nous disposés pour aller à une telle bataille ? Voilà globalement les sujets que nous avons traités dans ce document que nous appelons les actes du séminaire. Nous y avons fait des propositions de solutions sur tous ces plans susmentionnés. Comment, par exemple, le Pdci doit s’auto-suffire en termes de financement, comment recueillir les fonds pour que le parti vive. Ce sont des choses que les jeunes ont proposées. En tout cas, tous les sujets ont été abordés pour le rayonnement du Pdci , à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Selon vous, ce document peut-ilrelancer la machine du Pdci-Rda ?
Nous ne disons pas ça. Mais, ce document propose des pistes. Vous savez, à l’origine, le Pdci est un parti de rassemblement, un parti de masse où toutes les générations se côtoient dans l’harmonie et où chacun peut s’épanouir. Le Pdci doit retourner à ses valeurs cardinales de rassemblement, d’ouverture, de dialogue. Il y a eu trop de saignées au Pdci-Rda. Il faut donc qu’en interne, le Pdci songe à son unité, à se reconstruire pour être la locomotive de la réconciliation pour se repositionner par rapport aux combats futurs. C’est quoi l’avenir du Pdci-Rda ? Ça aussi, ça nous préoccupe.

Entretien réalisé par
GUY TRESSIA
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