« Je me suis décidé à parler parce que ma conscience me taraudait et je me disais qu’il était temps de mettre fin à ces pratiques inacceptables et mettre fin aussi au côté obscur de la Françafrique. » Ces propos à la syntaxe approximative sont de Robert Bourgi, le frère de l’autre, porteur de mallettes d’argent repenti. Ils replacent dans son actualité et son ampleur la Françafrique, cette nébuleuse para-diplomatique qui organise (encore, hélas !), la relation clientéliste entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique. Longtemps on a pensé à tort que les diamants de Bokassa, le Carrefour du développement, l’Affaire Elf ou encore l’Angolagate qui comptent parmi les symboles les plus évocateurs relevaient d’un passé absolument révolu qui n’intéressait désormais que les créateurs (cinéastes, dramaturges, romanciers…) dont il nourrirait l’imaginaire.
La colère et la trahison de Bourgi révèlent les ressorts des relations France- Afrique. Bon nombre d’Africains les percevaient sous l’angle des barbouzes à la Bob Denard ; la réalité est autrement plus cruelle et plus insidieuse : les porteurs occultes des malles d’argent entre le Nord et le Sud (On aurait pu se réjouir du sens du trajet en d’autres circonstances.) Ainsi pour la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002, ce sont quelque 20 millions de dollars, soit 10 milliards de Fcfa qui auront traversé l’Atlantique. Que gagnent les dirigeants des pays pauvres du continent à financer les campagnes de leurs homologues des pays riches ?
A tout prendre, le mal est le même sur les deux rives : la France a besoin de malles transparentes, le continent noir d’élections transparentes.
Cissé Idriss. Université de Cocody
La colère et la trahison de Bourgi révèlent les ressorts des relations France- Afrique. Bon nombre d’Africains les percevaient sous l’angle des barbouzes à la Bob Denard ; la réalité est autrement plus cruelle et plus insidieuse : les porteurs occultes des malles d’argent entre le Nord et le Sud (On aurait pu se réjouir du sens du trajet en d’autres circonstances.) Ainsi pour la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 2002, ce sont quelque 20 millions de dollars, soit 10 milliards de Fcfa qui auront traversé l’Atlantique. Que gagnent les dirigeants des pays pauvres du continent à financer les campagnes de leurs homologues des pays riches ?
A tout prendre, le mal est le même sur les deux rives : la France a besoin de malles transparentes, le continent noir d’élections transparentes.
Cissé Idriss. Université de Cocody