Don Mike le guru, artiste-chanteur-concepteur : “Il n’y a pas de retraite dans la nuit !”

Siéhi Iro Philippe Michel à l’état civil alias Don Mike le guru, est le concepteur de la ‘’Prudencia’’, ‘’Miss lolo’’ et le dernier en date ‘’Changement de comportement’’. Il nous parle de sa longue marche dans le showbiz ivoirien.

On vous voit de moins en moins sur scène. Comment vous portez-vous?
Je vais très bien. Si je suis de moins en moins sur scène, c’est pour mieux refaire surface. Vous savez que le pays vient de sortir d’une crise, donc les choses vont aller de plus belle.

Parlez-nous de votre dernier album?
Il date de décembre 2010 et a pour titre ‘’Changement de comportement’’ avec 7 titres dont la danse du kangourou qui est connue du grand public. Malheureusement, il n’a pas connu un grand succès compte-tenu de la crise qu’a connue notre pays.

Pourquoi ‘’changement de comportement?
‘’Changement de comportement’’ parce que je me dis qu’une personne ne peut pas passer son temps à demeurer dans les mauvaises choses. On parle de tout, notamment la fin du monde et du jugement dernier. Mais, nul ne sait quand le Christ reviendra. C’est la raison pour laquelle je demande aux gens de changer de comportement.

Comment se comporte l’album sur le marché?
Cet album n’a pas connu un grand succès à cause de la crise qu’a traversée notre pays. Mais il faut noter un bon point : j’ai été sollicité pour des spectacles. Par exemple au cinquantenaire de la Côte d’Ivoire et à deux concerts aux Etats-Unis et au Canada.

A quand le prochain album ?
Je ne compte pas faire d’album en ce moment. Etant donné que le dernier n’a pas connu un franc succès. C’est maintenant que je cherche à faire la promotion de ‘’Changement de comportement’’.

Vous êtes ancré dans les activités nocturnes. Qu’est-ce qui vous motive?
Ma vie se résume un peu au showbiz. C’est-à-dire la musique et les discothèques. C’est un milieu que j’ai embrassé depuis les années 88. Et ceci, avec mon tout premier maquis baptisé ‘’Le petit bonheur’’ qui était situé à Cocody-Mermoz au moment où j’étais encore étudiant.

Que répondez-vous aux personnes qui pensent que vous êtes âgé pour continuer cette activité ?
(Il s’énerve). Qu’est-ce qu’on appelle être âgé ? Il faut que les gens retiennent que dans le milieu de la nuit, il n’y a pas de retraite. Et puis, je ne suis pas le plus âgé à exercer dans la nuit. J’ai aussi des devanciers dans cette affaire. A savoir, Guy Kacou qui avait le ‘’Top raphia’’ à l’Hôtel Ivoire, qui est toujours vivant. Il y a Bob qui était le propriétaire du bar ‘’String’’ au Plateau. Moi, je fais partie de la deuxième génération. Je suis de la génération des Momo N’Diaye, Éric Didia, Bogolobango. Il y a ceux qui nous suivent. A savoir, Solo SS, Serge Bri, Edgar Houphouet, Ernest Patnely. Je peux dire que ce n’est pas par rapport à la nuit qu’on me traite de vieux, mais plutôt par rapport à mon genre musical qui est le coupé-décalé.

En effet, pourquoi avoir choisi cette musique ?
Je crois que, dans la vie, chaque chose a son temps. Il y a plusieurs genres musicaux en Côte d’Ivoire. Mais, si c’est depuis l’avènement du coupé-décalé que j’ai décidé de chanter, c’est Dieu qui l’a voulu. C’est de ce rythme que j’ai fait mes premiers pas dans la musique. Et puis, le coupé-décalé, c’est le mixage du zouglou. Je suis dans les discothèques, donc il faut avoir l’art de faire danser les gens et c’est ce que j’essaie de faire.

On peut dire que vous vivez de la musique alors?
Non! Je vis dans la musique et non de la musique.

Avez-vous d’autres activités en dehors de la musique ?
En dehors de la musique, je suis dans l’évènementiel et je fais aussi des animations.

Quelles sont vos relations avec les femmes?
Je n’ai pas de problème avec les femmes. Je tiens à rappeler que je suis marié, depuis bientôt, 15 ans. Et, je n’ai aucun problème avec ma famille. Après le boulot, je rentre chez moi tranquillement. Je peux dire que j’ai une bonne femme parce qu’elle me comprend… (Il est 18h et il fait une pause. Car, son épouse l’appelle)… C’est mon épouse. Elle veut savoir si elle peut m’attendre pour le dîner.

Actuellement le Burida a des difficultés. Quelle est votre regard sur cette énième crise ?
Moi, je pense que normalement il ne doit pas y avoir de problème. Etant donné qu’il y a des critères en toute chose. Je ne sais pas pourquoi les gens tournent autour du pot. Si on regarde au sein de la maison que personne n’a ces critères, c’est simple, on fait appel à candidature; c’est tout.
Interview réalisée par M.G. (stagiaire)