Le régime a changé, Mamadou Koulibaly aussi dans sa vision sur les relations entre l’ancienne puissance coloniale, la France et la Côte d’Ivoire. La cérémonie d’investiture de 40 cellules de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), samedi, à Marcory, a été l’occasion pour l’auteur de ‘’la guerre de la France contre la Côte d’Ivoire’’ de surprendre son monde : «Ce n’est pas la France qui nous a envoyé la guerre. C’est la haine que nous nourrissons entre nous qui a envoyé la catastrophe», a-t-il soutenu en substance, avant d’ajouter: «il ne faut plus avoir peur de nos relations avec la France. Si on respecte la Constitution, la démocratie et si les richesses du pays sont bien réparties, il n’y aura aucun problème avec la France. Il ne s’agit pas d’insulter la France, Sarkozy et Chirac. Il s’agit de dire que nos parents ont signé des papiers quand ils étaient trois millions. Aujourd’hui, nous sommes un peu plus de 20 millions et on ne peut pas continuer avec les mêmes règles du jeu. Dites aux gens que LIDER pense qu’il faut changer les règles du jeu. Ne soyez pas complexés», a-t-il invité. Non sans jeter la pierre dans le jardin de ses anciens camarades de lutte du FPI. Selon lui, l’Ivoirien ne doit pas avoir peur des étrangers parce que, a-t-il dit, ceux-ci ne constituent pas une menace pour lui. Auquel cas, a-t-il ironisé, des Ivoiriens ne trouveraient pas refuge au Ghana, au Liberia qui sont des pays étrangers. «Si les étrangers étaient des dangers pour nous, nos frères n’allaient pas se retrouver au Ghana, au Libéria. Le Ghana, le Libéria… sont une chance pour la Côte d’Ivoire. Nous sommes fiers d’avoir des étrangers ici. Ce sont les étrangers qui achètent nos cacaos, chaque avion qui se pose contient des étrangers. Nous vivons à l’ère de la mondialisation. N’ayons pas peur des étrangers», a insisté le président de LIDER auprès de ses militants. Pour lui, il est temps de tourner le dos aux « discours qui divisent » afin de prôner les valeurs qui rassemblent et de tenir des arguments qui préoccupent les Ivoiriens. Le président de l’Assemblée nationale a dénoncé le régime présidentiel qui, à l’en croire, forge le président de la République à devenir un dictateur. «Sur la base d’un simple décret ou ordonnance, il peut faire tout ce qu’il veut. Ce type de régime rend l’exécutant puissant au point d’asservir ceux qui ont voté pour lui», a-t-il jugé. Il a proposé un régime parlementaire pour le contrôle et la limitation des pouvoirs du président.
Lacina Ouattara
Lacina Ouattara