Les juristes parleront de flagrant délit. D’autant que la scène qui s’est déroulée, hier, dans le village de Ngorominanko à quelque 15 kilomètres de Yamoussoukro, était à la fois ahurissante et pitoyable. Une brigade mobile de gendarmes a été prise, la main dans le sac, par le ministre des Transports, Gaoussou Touré en partance pour Abidjan, après avoir pris part aux états généraux de la mer qui ont eu lieu du 15 au 17 septembre dans la capitale politique. Si la position des gendarmes n’était pas discutable, l’action qu’ils menaient sur ce tronçon, était par contre contraire à leur mission. Puisqu’à l’arrivée de la délégation ministérielle au barrage mobile, les forces de la gendarmerie, pièces de véhicules en mains, avaient créé un bouchon en arrêtant systématiquement les gros camions de marchandises qui venaient des pays de l’hinterland. Une méthode bien ficelée pour racketter les opérateurs économiques. Tenant la liste de tous les barrages légaux en main, le ministre est descendu de son véhicule de commandement pour interpeller les forces de l’ordre. «Votre mission est d’appréhender les véhicules suspects, d’assurer la fluidité de la circulation et non d’entraver les activités économiques», a pesté Gaoussou Touré. Dans l’immédiat, les hommes en tenue ont libéré tous les camions avant de regagner leurs véhicules stationnés sous un hangar de fortune. Selon le ministre, le gouvernement mettra tout en œuvre pour lever les barrages illégaux et autres entraves à la libre circulation des biens et des services. Des hélicoptères pourraient être utilisés à cette fin.
C.C.E.
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