A partir de la seconde moitié du 20ème siècle avec des fortunes diverses , l’Afrique s’est engagée plus ou moins résolument dans la voie vers le constitutionnalisme et la démocratie après des décennies de régime autoritaire, mono partisan militaire ou superficiellement pluraliste .
Depuis plus d’une décennie , avec une accélération sans précédent , des messes électorales sont célébrées annuellement sur le continent . Hier, c’était en Guinée ; le Niger et le Tchad. Les dernières élections viennent de se tenir en Côte d’Ivoire et au Bénin. Partout , les élections sont considérées comme le thermomètre permettant de mesurer la température démocratique du régime et comme un signal du progrès accompli sur la voie vers le constitutionnalisme et la démocratie. Face à la crise quasi généralisée de gouvernance démocratique ayant conduit à la contestation souvent armée du régime à travers les rebellions et autres coups d’Etat , les élections sont souvent envisagées comme une solution, un mécanisme pacifique et démocratique de résolution des conflits et de crises politiques . D’aucuns les perçoivent comme une panacée aux crises politiques africaines , étant parfois assimilées à la démocratie elle -même . Ainsi, par exemple , les élections ivoiriennes, censées sortir la Côte d’Ivoire de l’impasse ont au contraire plongé le pays dans le chaos.
Pourtant, elles étaient attendues de tous, responsables politiques
du pouvoir comme de l’opposition. Les élections figuraient parmi les objectifs fondamentaux des Ivoiriens à la suite du dialogue inter-ivoiriens sous les auspices du président Blaise Compaoré, pour mettre un terme au conflit armé en Côte d’Ivoire . Mais, ils sont nombreux ceux qui pensent qu’elles ont causé plus de torts qu’elles n’en ont résolus. Tout le processus a été émaillé de violences et des confrontations entre les différents protagonistes politiques.
Loin d’être une solution aux conflits, les élections sont devenues des facteurs des nouvelles crises politiques en Afrique, dans les pays dits sous-développés . Elles ont contribué à l’aggravation de la crise née du coup d’ Etat manqué du 19 septembre 2002 . C’est la face cachée des élections et de la démocratie elle – même. La période post électorale peut ainsi ressembler à la période pré- électorale ou être pire que celle-ci au point de remettre en cause le bien fondé des élections .
ELECTIONS ? CONSTITUTIONNALISME ET DEMOCRATIE
Même si la réalité politique est différente , presque toutes les constitutions africaines consacrent l’une des règles cardinales du constitutionnalisme et de la démocratie . Elle prévoient en effet que la constitution est la loi suprême du pays avec le pouvoir judiciaire chapeauté par une Cour constitutionnelle ou une cour suprême de justice pour en assurer le respect par tous et sanctionner toutes les autres règles ou les actes des gouvernants
qui ne s’y conformeraient pas… La promotion des principes et des Institutions démocratiques , de la participation populaire et de la bonne gouvernance figure également au nombre des objectifs et des principes de l’UA ( Union Africaine ) . Le dernier principe de l’UA est particulièrement important en ce qu’il consacre la « condamnation et le rejet des changements inconstitutionnels de gouvernements ». Contrairement à la démocratie africaine dite de la « palabre » qui voyait les membres des petites communautés se réunir sur une place publique pour prendre, sans intermédiaire , les décisions fondamentales sur l’organisation ou le fonctionnement de la cité ou de la société dans ce qu’il était considéré comme une démocratie directe , la démocratie dans nos Etats modernes est plutôt une démocratie participative ou indirecte . Le gouvernement est élu à des intervalles réguliers pour un mandat déterminé par les citoyens adultes dans un Etat . Le suffrage est universel et secret. C’est dire que les élections entretiennent des rapports avec la démocratie.
Cependant, ils ne sont pas synonymes. Parmi les penseurs locaux, les plus importants éléments de la démocratie sont les élections et le multipartisme généralement assimilés à la démocratie elle-même.
Diomandé Fatim
Depuis plus d’une décennie , avec une accélération sans précédent , des messes électorales sont célébrées annuellement sur le continent . Hier, c’était en Guinée ; le Niger et le Tchad. Les dernières élections viennent de se tenir en Côte d’Ivoire et au Bénin. Partout , les élections sont considérées comme le thermomètre permettant de mesurer la température démocratique du régime et comme un signal du progrès accompli sur la voie vers le constitutionnalisme et la démocratie. Face à la crise quasi généralisée de gouvernance démocratique ayant conduit à la contestation souvent armée du régime à travers les rebellions et autres coups d’Etat , les élections sont souvent envisagées comme une solution, un mécanisme pacifique et démocratique de résolution des conflits et de crises politiques . D’aucuns les perçoivent comme une panacée aux crises politiques africaines , étant parfois assimilées à la démocratie elle -même . Ainsi, par exemple , les élections ivoiriennes, censées sortir la Côte d’Ivoire de l’impasse ont au contraire plongé le pays dans le chaos.
Pourtant, elles étaient attendues de tous, responsables politiques
du pouvoir comme de l’opposition. Les élections figuraient parmi les objectifs fondamentaux des Ivoiriens à la suite du dialogue inter-ivoiriens sous les auspices du président Blaise Compaoré, pour mettre un terme au conflit armé en Côte d’Ivoire . Mais, ils sont nombreux ceux qui pensent qu’elles ont causé plus de torts qu’elles n’en ont résolus. Tout le processus a été émaillé de violences et des confrontations entre les différents protagonistes politiques.
Loin d’être une solution aux conflits, les élections sont devenues des facteurs des nouvelles crises politiques en Afrique, dans les pays dits sous-développés . Elles ont contribué à l’aggravation de la crise née du coup d’ Etat manqué du 19 septembre 2002 . C’est la face cachée des élections et de la démocratie elle – même. La période post électorale peut ainsi ressembler à la période pré- électorale ou être pire que celle-ci au point de remettre en cause le bien fondé des élections .
ELECTIONS ? CONSTITUTIONNALISME ET DEMOCRATIE
Même si la réalité politique est différente , presque toutes les constitutions africaines consacrent l’une des règles cardinales du constitutionnalisme et de la démocratie . Elle prévoient en effet que la constitution est la loi suprême du pays avec le pouvoir judiciaire chapeauté par une Cour constitutionnelle ou une cour suprême de justice pour en assurer le respect par tous et sanctionner toutes les autres règles ou les actes des gouvernants
qui ne s’y conformeraient pas… La promotion des principes et des Institutions démocratiques , de la participation populaire et de la bonne gouvernance figure également au nombre des objectifs et des principes de l’UA ( Union Africaine ) . Le dernier principe de l’UA est particulièrement important en ce qu’il consacre la « condamnation et le rejet des changements inconstitutionnels de gouvernements ». Contrairement à la démocratie africaine dite de la « palabre » qui voyait les membres des petites communautés se réunir sur une place publique pour prendre, sans intermédiaire , les décisions fondamentales sur l’organisation ou le fonctionnement de la cité ou de la société dans ce qu’il était considéré comme une démocratie directe , la démocratie dans nos Etats modernes est plutôt une démocratie participative ou indirecte . Le gouvernement est élu à des intervalles réguliers pour un mandat déterminé par les citoyens adultes dans un Etat . Le suffrage est universel et secret. C’est dire que les élections entretiennent des rapports avec la démocratie.
Cependant, ils ne sont pas synonymes. Parmi les penseurs locaux, les plus importants éléments de la démocratie sont les élections et le multipartisme généralement assimilés à la démocratie elle-même.
Diomandé Fatim