Le Syndicat national patronal des couturiers, des tailleurs, des stylistes et des modélistes de Côte d’Ivoire (Synapct-Ci) est à la croisée des chemins. Un comité ad hoc, présidé par Tidiane Traoré, exige de la présidente, Miss Kouadio, l’organisation d’un congrès pour renouveler les instances dirigeantes. Cette dernière ne l’entend pas de cette oreille.
Il va y avoir du bruit dans le secteur. Plongé dans une léthargie depuis plus d’une décennie, le Syndicat national patronal des couturiers, des tailleurs, des stylistes et des modélistes de Côte d’Ivoire (Synapct-Ci) se cherche une nouvelle jeunesse. Porté sur les fonts baptismaux à l’aube des années 1980, le Synapct a été dirigé depuis sa création jusqu’en 1997, par Tidiane Traoré – le président fondateur des célèbres Cours et cabinet T. Tidiane. En 1998, après un Congrès tenu à Yamoussoukro, les 28 et 29 mars, Miss Kouadio, de son vrai nom Bléhon Claudine Kouadio, est élue présidente du Bureau exécutif du Synapct en remplacement de Tidiane Traoré. «Les acteurs du secteur, qui avaient fondé leurs espoirs sur la nouvelle présidente, formée à l’école de Tidiane Traoré, vont vite déchanter», explique un membre du syndicat qui a requis l’anonymat. Elue pour cinq ans, selon ce que prévoient les statuts du syndicat, accuse-t-il, «elle ne daignera pas organiser un congrès à l’issue de son mandat (qui a pris fin en 2003) pour procéder au renouvellement des instances dirigeantes». Une situation qui, aux yeux de l’ancien président, Tidiane Traoré, a sclérosé le Synapct au point de rendre les professionnels ivoiriens inexistants aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Au cours d’une réunion tenue le mardi 2 août, à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, au Plateau, un comité ad hoc a été mis sur pied à l’effet de «ressusciter» le syndicat. «A l’unanimité, tous les tailleurs confectionneurs des dix communes d’Abidjan dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire ont sollicité que monsieur Tidiane Traoré reprenne la présidence du syndicat en main», indique la déclaration finale de cette rencontre, dont une copie a été expédiée à Miss Kouadio. Les membres du comité ad hoc présidé par Tidiane Traoré appellent «Kouadio Claudine, présidente sortante du Bureau exécutif du Synapct Ci à organiser dans les plus brefs délais, le prochain congrès en vue de faire le bilan de sa gestion et de procéder au renouvellement des instances». Faute de quoi, martèlent-ils, «le comité ad hoc se réserve le droit d’agir pour préserver les droits des syndicalistes».
La réaction de Miss Kouadio
Dans une correspondance datée du 14 septembre, Miss Kouadio rejette du revers de la main tous les griefs de ses anciens camarades et accuse Tidiane Traoré de «faux et usage de faux», «usurpation de titres à plusieurs occasions», «activisme susceptible de porter atteinte à l’ordre public». Interrogée sur l’interpellation du comité ad hoc, elle répondra : «Je ne reconnais pas le comité ad hoc dont vous parlez». Pour elle, il n’existe aucun problème au sein du syndicat qu’elle dirige depuis 1998. «Le syndicat se porte très bien, je n’ai aucun problème ni avec les sections de l’intérieur, ni avec les membres du Bureau exécutif», s’est-elle défendue. Avant d’indiquer que la priorité des professionnels du secteur ne réside pas dans l’organisation d’un quelconque congrès mais dans la prise en compte de leurs difficultés. «Tout le monde sait ce que nous avons vécu en Côte d’Ivoire. Organiser un congrès n’est pas un souci pour nous», estime Miss Kouadio. Celle-ci soutient qu’un candidat qui a été battu aux urnes ne peut pas être président d’un comité ad hoc. «Nos textes ne prévoient pas cela», a-t-elle martelé. Le comité ad hoc, qui indique avoir informé le ministère de l’Intérieur de ce que le mandat de Miss Kouadio a pris fin depuis mars 2003 n’entend pas baisser les bras. Chaudes empoignades en perspectives.
M’Bah Aboubakar
Il va y avoir du bruit dans le secteur. Plongé dans une léthargie depuis plus d’une décennie, le Syndicat national patronal des couturiers, des tailleurs, des stylistes et des modélistes de Côte d’Ivoire (Synapct-Ci) se cherche une nouvelle jeunesse. Porté sur les fonts baptismaux à l’aube des années 1980, le Synapct a été dirigé depuis sa création jusqu’en 1997, par Tidiane Traoré – le président fondateur des célèbres Cours et cabinet T. Tidiane. En 1998, après un Congrès tenu à Yamoussoukro, les 28 et 29 mars, Miss Kouadio, de son vrai nom Bléhon Claudine Kouadio, est élue présidente du Bureau exécutif du Synapct en remplacement de Tidiane Traoré. «Les acteurs du secteur, qui avaient fondé leurs espoirs sur la nouvelle présidente, formée à l’école de Tidiane Traoré, vont vite déchanter», explique un membre du syndicat qui a requis l’anonymat. Elue pour cinq ans, selon ce que prévoient les statuts du syndicat, accuse-t-il, «elle ne daignera pas organiser un congrès à l’issue de son mandat (qui a pris fin en 2003) pour procéder au renouvellement des instances dirigeantes». Une situation qui, aux yeux de l’ancien président, Tidiane Traoré, a sclérosé le Synapct au point de rendre les professionnels ivoiriens inexistants aussi bien sur la scène nationale qu’internationale. Au cours d’une réunion tenue le mardi 2 août, à la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire, au Plateau, un comité ad hoc a été mis sur pied à l’effet de «ressusciter» le syndicat. «A l’unanimité, tous les tailleurs confectionneurs des dix communes d’Abidjan dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Côte d’Ivoire ont sollicité que monsieur Tidiane Traoré reprenne la présidence du syndicat en main», indique la déclaration finale de cette rencontre, dont une copie a été expédiée à Miss Kouadio. Les membres du comité ad hoc présidé par Tidiane Traoré appellent «Kouadio Claudine, présidente sortante du Bureau exécutif du Synapct Ci à organiser dans les plus brefs délais, le prochain congrès en vue de faire le bilan de sa gestion et de procéder au renouvellement des instances». Faute de quoi, martèlent-ils, «le comité ad hoc se réserve le droit d’agir pour préserver les droits des syndicalistes».
La réaction de Miss Kouadio
Dans une correspondance datée du 14 septembre, Miss Kouadio rejette du revers de la main tous les griefs de ses anciens camarades et accuse Tidiane Traoré de «faux et usage de faux», «usurpation de titres à plusieurs occasions», «activisme susceptible de porter atteinte à l’ordre public». Interrogée sur l’interpellation du comité ad hoc, elle répondra : «Je ne reconnais pas le comité ad hoc dont vous parlez». Pour elle, il n’existe aucun problème au sein du syndicat qu’elle dirige depuis 1998. «Le syndicat se porte très bien, je n’ai aucun problème ni avec les sections de l’intérieur, ni avec les membres du Bureau exécutif», s’est-elle défendue. Avant d’indiquer que la priorité des professionnels du secteur ne réside pas dans l’organisation d’un quelconque congrès mais dans la prise en compte de leurs difficultés. «Tout le monde sait ce que nous avons vécu en Côte d’Ivoire. Organiser un congrès n’est pas un souci pour nous», estime Miss Kouadio. Celle-ci soutient qu’un candidat qui a été battu aux urnes ne peut pas être président d’un comité ad hoc. «Nos textes ne prévoient pas cela», a-t-elle martelé. Le comité ad hoc, qui indique avoir informé le ministère de l’Intérieur de ce que le mandat de Miss Kouadio a pris fin depuis mars 2003 n’entend pas baisser les bras. Chaudes empoignades en perspectives.
M’Bah Aboubakar
