x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 21 septembre 2011 | Le Patriote

Amadou Soumahoro (Secrétaire général par intérim du RDR) : “Le RHDP n’ira pas en désordre”

© Le Patriote Par Aristide
Sommet de l`Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie): De retour à Abidjan, le Président Alassane Ouattara échange avec le Président Bédié
Lundi 14 mars 2011. Abidjan. Photo: le Président Alassane Ouattara chez le Président Henri Konan Bédié, président de la conférence des présidents du RHDP
Le secrétaire général du RDR, le ministre Amadou Soumahoro croit fermement que le RHDP donnera une majorité parlementaire au président de la République, Alassane Ouattara afin qu’il tienne ses promesses faites aux Ivoiriens. C’est pour quoi, dans cette interview, il a rassuré que les partis membres de cette coalition politique iront ensemble aux législatives. Il s’est en outre prononcé sur les questions brulantes de l’heure notamment sur l’opération d’assainissement du pays menée par le gouvernement pour offrir un environnement sain aux populations ivoiriennes.
Le patriote : M. le secrétaire général, vous avez organisé les 3 et 4 septembredernier, un séminaire au siège de votre parti, le premier du genre après l’accession au pouvoir d’Etat de votre candidat. Trois semaines après, quel en est le bilan?
Amadou Soumahoro : Le bilan est largement positif. Étant entendu que ce séminaire a permis aux militants du RDR, après l’élection présidentielle, de se retrouver et de faire un peu le point à mi-parcours, puisque nous ne sommes pas encore au bout du chemin de la vie de notre parti. C’est vrai que l’objectif essentiel était de mettre en œuvre les recommandations du secrétariat général, qui demandait au secrétaire général de commettre des délégations pour aller remercier nos militants et tous les Ivoiriens, puisque il n’y a pas eu que les militants du RDR qui ont voté pour le Président Ouattara. Il s’agissait de dire merci à tous les Ivoiriens qui ont investi leur confiance en notre candidat aussi bien au premier tour qu’au second tour. Ce séminaire nous a permis de nous retrouver à tous les niveaux. Et aussi de nous assurer de l’état de santé du parti. Je peux affirmer que contrairement à d’autres partis politiques – vous savez en général en Afrique ou même ailleurs, lorsqu’un parti d’opposition accède au pouvoir, il y a un certain relâchement des militants – les militants du RDR, au contraire, comme s’ils avaient conscience que la bataille n’était pas terminée, comme s’ils étaient tous préoccupés par le fait que le président de la République avait besoin d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale, sont déterminés. Nous avons constaté au cours de ce séminaire que tous les militants étaient en éveil, de la base au sommet, comme s’ils avaient conscience qu’il fallait que nous gagnions les élections législatives. Cela fait plaisir de voir que l’état de santé du parti est au beau fixe. Je vous assure que le RDR se porte bien.

LP : Comment préparez-vous justement les élections législatives?
AS : Nous les préparons dans la sérénité, comme nous avons préparé la présidentielle. Nous les préparons aussi avec une détermination pour les gagner. Nous les préparons avec un esprit collectif par rapport à nos frères du RHDP. Vous comprendrez que sérénité, détermination et esprit collectif, c’est l’atmosphère dans laquelle le RDR prépare ces législatives. Nous sommes déterminés à faire en sorte que le président Alassane Ouattara repose sa politique sur une majorité politique qui soit l’émanation de la base. A partir de ce moment, il pourra mettre en œuvre la politique ambitieuse et audacieuse qu’il a promis aux Ivoiriens. Vous savez qu’il a pris beaucoup d’engagements pendant la campagne électorale. Il a demandé aux Ivoiriens de lui donner cinq ans pour transformer notre pays. Je peux vous rassurer que le président tiendra parole. Mais, pour l’y aider, il a besoin d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale. Une majorité qui lui permettra d’opérer ses reformes indispensables pour la reconstruction de notre pays. Vous savez que nous avons pris ce pays pratiquement en lambeaux, avec toutes les infrastructures brisées, saccagées, pillées. Ce n’est pas facile mais, nous faisons confiance au président pour l’accompagner. Face à ces enjeux, nous préparons ces législatives dans la sérénité, mais aussi dans la détermination, parce que sans cela, nous faiblirons. Or, au stade où nous sommes, nous ne devons pas du tout être gagnés ni par le découragement, ni par le désespoir. C’est sans faiblesse que nous préparons ces élections avec à l’horizon cette victoire et enfin, nous les préparons au sein du RHDP. Ensemble avec nos alliés, nous travaillons. Nous nous concertons. Nous nous organisons. Cela donne l’impression que chacun travaille de son côté, non. Le RHDP travaille en collectif. Cela ne peut être autrement lorsqu’une alliance aussi forte que celle-là vous a fait gagner une élection présidentielle. Il nous revient de conforter cette alliance. Et c’est ce que nous faisons tous les jours.

LP : Comment se fera dans ce cas, le choix des candidats?
AS : Les choix des candidats ne se feront pas dans le secret. Nous sommes en démocratie. Les gens ne comprendront pas que nous nous cachons pour choisir des candidats. Les textes fondateurs du RHDP stipulent que les partis membres de l’alliance doivent mettre ensemble leurs efforts et concevoir une stratégie positive pour gagner les élections ensemble et gouverner ensemble. Je ne comprends pas pourquoi les gens sont étonnés de voir les partis membres du RHDP s’organiser chacun à son niveau. C’est notre stratégie. Voyez-vous, au premier tour de l’élection présidentielle, chaque parti a présenté son candidat. C’était conçu comme cela. Et au deuxième tour, conformément à l’accord que nous avons signé, nous avons fait bloc autour du candidat le mieux placé. C’est la même dynamique pour préparer les élections législatives. Chaque parti s’organise, mais tout en s’organisant, nous sommes en rapport constant avec nos partenaires. Une fois le travail fait individuellement, nous nous rencontrerons pour faire des aménagements. Ce qui est tout à fait normal. Au niveau de chaque parti, en ce qui concerne le RDR, le travail se fera à la base. D’ailleurs très bientôt, nous allons demander à tous nos militants, tous nos sympathisants qui sont intéressés de se présenter sous la bannière de notre parti de le faire connaître à notre parti. A partir de ce moment, les bases vont discuter et remonter les accords qu’elles auront conclus à la direction du parti. C’est à partir de ce moment que nous consacrerons les accords s’il y en a. S’il y a en a pas nous arbitrerons. Ce qui est le rôle de la direction du parti. Une fois ceci fait, nous nous retrouverons avec nos frères du RHDP qui ont certainement travaillé dans le même esprit et nous arbitrerons circonscription par circonscription.

LP : Concrètement, comment va se faire cet arbitrage ?
AS : L’arbitrage est simple. Ça se passera d’abord par la concertation. Parce que le RDR est un parti de consensus et de compromis. Rien n’est possible sans le consensus et sans le compromis. Dans toute société, s’il n’y a pas de consensus, s’il n’y a pas de compromis, si les uns et les autres campent sur leur souveraineté, la vie devient impossible. Chacun doit y laisser du sien, comme nous l’avons fait durant ce combat long, périlleux de notre parti. N’oubliez pas qu’en 1993, lorsque le premier secrétaire général du RDR, Djeni Kobena, a décidé de créer ce parti, c’était la philosophie de base. Il fallait créer un parti qui allait se situer au centre, c’est ce que nous avons fait en créant le RDR. Le RDR est un parti du centre dont la philosophie, le socle et la démarche reposaient sur la modération, le consensus et le compromis. Ce sont des valeurs que nous avons défendues. Ce sont des valeurs auxquelles nous croyons encore aujourd’hui. Toute la démarche, tout le sens de la politique du président de la République, n’est que la politique du compromis. L’arbitrage consistera à demander aux uns et aux autres de rechercher cette voie pour qu’ensemble nous tombions d’accord sur les différentes personnalités qui vont se dégager. Cela aura l’avantage de réduire les frustrations dans nos rangs.

LP : Qu’allez-vous faire si le consensus ne marche pas
AS : Si le consensus ne marche pas, je vous vois venir, il y a d’autres voix démocratiques comme les primaires. Même si primaires ne sont pas le socle de notre politique, pas du tout. Nous nous battrons, ceci prendra le temps que ça prendra, ceci demandera l’effort que cela demandera. Nous ferons en sorte que le compromis l’emporte sur l’organisation des primaires. Vous savez, quand vous organisez des primaires dans un même parti, le candidat battu devient l’adversaire le plus dangereux. Il est le ver dans le fruit pour le candidat investi. Il est même courtisé et utilisé par l’adversaire contre vous. Pour réduire ces effets, nous nous battrons pour que le consensus règne et le compromis commande.

LP : «Pour les législatives, nous irons en rang dispersé et non en rang opposé». Ce sont les propos tenus par le président du PDCI, Henri Konan Bédié. Est-ce un pavé dans la marre du RHDP?
AS : Non, pas du tout ! A la présidentielle, nous sommes allés en rangs dispersés. Mais à l’arrivée, nous sommes arrivés en collectif. Vous me direz certainement que les législatives sont à un tour.

LP : Comment avez-vous compris cette déclaration du président Bédié ?
AS : Je comprends que chaque parti du RHDP s’organisera dans la diversité. Comme cela a été fait au premier tour. Nous n’irons pas en désordre.

LP : En plus simple?
AS : En plus simple, cela veut dire que nous irons en RHDP, en alliés, même si dans des circonscriptions, chacun présentera certainement des candidats. Mais nous n’irons pas en désordre. Mais cela veut dire quoi, encore ? Vous pouvez avoir des circonscriptions où la commune est favorable par exemple au RDR et la sous-préfecture à un autre allié du RHDP. Il est tout à fait normal que chacun y aille de son côté. Vous avez des cas de figure où l’adversaire n’est pas un danger. Dans ces circonscriptions on peut aller en triangulaire. Le RHDP, c’est le RHDP. Imaginez

LP : On assiste depuis un certains moment à une opération de déguerpissement des citoyens. Il y a eu des remous. Est-ce que cette opération ne va pas jouer négativement sur le parti aux prochaines élections?
AS : Non. Ce n’est pas une politique de déguerpissement. Appelons les choses par leur nom. C’est une politique d’assainissement de l’environnement de l’Ivoirien. Ce sont deux choses différentes. Déguerpir a une connotation négative. Ce qui n’est pas la volonté du gouvernement, ni la volonté du chef de l’Etat. Assainir l’environnement des Ivoiriens, une opération, il est vrai qui ne peut être mené sans grincement des dents, est la volonté du chef de l’Etat et du gouvernement, soutenu par le Rassemblement des républicains. Vous connaissez l’état de ce pays. Après le démarrage de cette opération, le RDR a rencontré madame le ministre chargé de la Salubrité Urbaine et au delà nous avons demandé à aller nous-mêmes sur les lieux. Vous avez dans des quartiers, des maisons qui ont été bâties sur ces caniveaux. Il y a des zones où les poteaux électriques ont été ramenés dans des concessions pour que l’éclairage public éclaire des familles et non pas les populations. Vous avez des endroits où les caniveaux d’assainissement d’eau ont été fermés. Prenez le carrefour de l’Indénié, c’est vrai que les travaux ne sont pas encore terminés, mais ce carrefour ne constitue plus un danger pour les populations. C’est à cela que le gouvernement a voulu trouver une solution. La grande majorité des Abidjanais a apprécié et apprécie cette opération d’assainissement de l’environnement.

LP : Parmi les populations qui n’apprécient pas cette opération on peut citer les petits commerçants. Quelles sont les mesures qui ont été prises pour leur permettre d’exercer leurs activités ?
AS : C’est pour cela que le RDR a eu à interpeller les maires. Nous sommes tous témoins de ce que certains de ces travaux ont été tentés par les mairies. Mais ces opérations ont connu des échecs. A partir du moment où les mairies ont échoué, je les interpelle à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de cette opération. En recasant les commerçants qu’ils avaient eux-mêmes autorisé à s’installer. Le gouvernement est dans son rôle qui n’est pas de permettre que les personnes occupent ces espaces. Il faut qu’on comprenne dans ce pays qu’il y a un gouvernement, il y a un président de la République et qu’il y a des institutions qui travaillent dans l’intérêt de la communauté. L’intérêt particulier ne peut plus prévaloir sur l’intérêt général. Quelqu’un ne peut plus prendre en otage des lampadaires pour éclairer sa famille. Personne ne peut s’installer sur un caniveau même s’il faut qu’en amont d’autres Ivoiriens en souffrent. Il appartient aux maires d’accompagner le gouvernement. L’action du gouvernement a été suscitée par des maires. On ne parle plus en termes de militants du RDR, mais d’Ivoiriens. Alassane Ouattara est le Président de tous les Ivoiriens. Ce n’est pas au RDR de communiquer sur cette action mais il revient au gouvernement et aux maires de le faire.

LP : En tant que secrétaire général du RDR, n’avez-vous pas quelques appréhensions à propos élections à venir par rapport à cette action?
AS : Pas du tout. Parce que nous savons que ce n’est pas une mauvaise politique. Nous sommes convaincus que cette action a beaucoup apporté à la population. Aujourd’hui les résultats sont satisfaisants. Les choses ont commencé à changer. Nous, nous encourageons le gouvernement à poursuivre cette politique d’assainissement.

LP : Aujourd’hui, pour revenir aux législatives, qu’est-ce qui peut permettre au RDR de les remporter ?
AS : Tout. D’abord le président Alassane Ouattara est au pouvoir depuis un peu plus de 100 jours. Je crois que les Ivoiriens regardent. Ils savent observer et comparer. Ils ont vu ce qui est en train d’être fait et ce qui a été fait. Tous voient qu’il y a du travail qui est en train d’être fait même si on est mauvaise foi. Deuxièmement, la paix et la quiétude des Ivoiriens. La liberté de circulation. Dieu créa l’oubli. Il y a quelques jours où pour aller de Cocody à Port-Bouët, il y a une dizaine de barrages. Aujourd’hui vous circulez dans Abidjan sans être arrêté, dans être contrôlé. La troisième chose, c’est l’image de la Côte d’Ivoire dans le monde. La Côte d’Ivoire retrouve aujourd’hui sa place et son prestige dans le monde. Nous voyons aussi toutes les délégations étrangères, ces diplomates, ces délégations économiques qui se bousculent aux portes du président de la République. Toutes ces choses sont les fruits d’une politique et non pas le fruit d’un claquement des doigts. Tout ceci nous laisse croire que les Ivoiriens souhaiteraient que cette politique s’approfondisse. Les Ivoiriens sont convaincus qu’il faut donner une majorité à l’Assemblée nationale au président pour qu’il poursuive cette politique.

LP : N’empêche que la cherté de la vie demeure une réalité?
AS : Je suis d’accord avec vous. Je pense que cela est lié essentiellement à l’environnement économique. Mais je pense que très rapidement cela s’améliorera. Je voudrais rappeler que la refondation a pris fin le 11 avril et qu’après cette date, les affrontements ont continué jusqu’en mai à Yopougon. Le gouvernement a été constitué en juin. Mais avec ce que j’ai décrit plus haut, je pense que le gouvernement est au travail. Je pense que si les Ivoiriens donnent la majorité au président de la République, la question du pouvoir d’achat sera aussi réglée. Vous savez aussi ce qui s’est passé en 10 ans et tout récemment avec la fermeture des banques, on peut parler d’exploit de la part du gouvernement pour le travail abattu.

Réalisé par Koré Emmanuel, Bakary Nimaga et Yves-M ABIET (coll TL)
av
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ