x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 22 septembre 2011 | L’Inter

Frontière ivoiro-libérienne : Les mercenaires pris entre deux feux ; Qui sont-ils ? Que font-ils dans les forêts de l`Ouest ?

© L’Inter Par Emma
Le dernier bastion des patisans de Gbagbo tombe: soldats, miliciens et mercenaires libériens déposent les armes aux pieds des Forces républicaines, à Yopougon
Vendredi 29 avril 2011. Abidjan, commune de Yopougon. Des dizaines d`anciens éléments de la BAE, de la Garde républicaine, de miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens déposent les armes au cours d`une cérémonie placée sous l`égide de l`Onuci. Les généraux Philippe Mangou et Gueu Michel, ainsi que les commandants Chérif Ousmane, Morou Ouattara et Ben Laden rassurent les hommes de Eugène Djué et Magui-le-tocard...
Sale temps pour les mercenaires libériens et autres miliciens qui ont pris part aux combats en Côte d'Ivoire durant la crise post-électorale. Selon des sources militiares, après leur fuite face aux feux des Forces républicaines de Côte d'fIvoire (Frci), appuyées des forces étrangères Licorne et Onuci, ces combattants venus de l'Ouest ont trouvé refuge à la frontière entre la Côte d'Ivoire et le Libéria, précisément dans les forêts qui jouxtent les lisières des deux pays. C'est que pourchassés en Côte d'Ivoire, ils ne peuvent plus y entrer, et dans le même temps, ils ne sont pas les bienvenus au Libéria. Ces « chiens de guerre » se sont donc retranchés dans les forêts ouest, leur refuge de prédilection, d'où ils partent pour mener des attaques sporadiques dans les localités environnantes, à la recherche parfois de nourriture ou autres bien matériels nécessaires à leur survie. Il est de notoriété que ces mercenaires libériens ont servi en Côte d'Ivoire pendant la guerre post-électorale pour le contrôle du pouvoir. Ils ont combattu aux côtés des ex-Forces de défense et de sécurité (Fds), pro-Gbagbo, notamment dans la commune de Yopougon, reputée être un bastion de l'ancien chef de l'Etat. Leurs prouesses au combat, mais également les massacres que ces guerriers libériens commettaient, étaient alors appréciés ou dépréciés, selon le camp où l'on se trouve. Il leur est imputé par ailleurs de nombreux dégâts matériels et autres pillages dans la commune du maire Gbamnan Djidan, ces mercenaires devant se payer sur le théâtre des combats. L'aventure a malheureusement tourné court pour ces soldats qui avaient pour slogan « no Gbagbo, no peace » et qui étaient remarquables, dit-on, par leurs tresses et leurs torses nus, parés de rouleaux de munitions de Kalachnikov. Indésirables en terre ivoirienne, ils errent désormais dans les forêts de l'ouest. Côté Libéria, ces rescapés de la guerre civile qui a ravagé ce pays durant une dizaine d'années, sont perçus comme des fauteurs de troubles. Aussi à l'approche des élections présidentielles prévues en octobre 2011, l'Etat libérien veut-il se donner les moyens d'écarter au maximum les risques de troubles et de reprise des hostilités. En la matière, le combat contre les mercenaires et autres groupes armés constitue un réel défi à relever par l'administration Sirleaf, mais également par les pays avec lesquels le Libéria partage des frontières, notamment la Côte d'Ivoire, la Guinée, la Sierra Léone. A ce niveau d'ailleurs, les chefs d'état-major des armées du Nigéria, du Sénégal, du Burkina Faso, du Ghana, du Libéria et de la Côte d'Ivoire, se sont retrouvés le mardi 13 septembre dernier à Monrovia, la capitale libérienne, pour plancher sur les questions de sécurité à la frontière ouest. « Nous avons la sécurisation des élections au Libéria, mais également la sécurisation de la frontière que la Côte d'Ivoire a avec le Libéria. Naturellement, il a été décidé, priorité 1, qu'on sécurise les élections au Libéria qui auront lieu en octobre prochain, et priorité 2, la sécurisation tout au long des frontières. Nous avons arrêté des modalités pratiques en terme de participation et autres, des différentes forces à la sécurisation des élections au Libéria », avait expliqué le chef d'état-major général ivoirien, Soumaïla Bakayoko. Les patrons des armées de ces pays avaient été instruits, par leurs présidents respectifs, d'élaborer une stratégie commune de sécurisation de la zone frontalière entre le Libéria et la Côte d'Ivoire. Les choses vont s'accélérer à la suite de la récente attaque du village de Zriglo, dans la sous-préfecture de Taï, soldée par 23 morts, amenant l'Etat ivoirien à déployer les grands moyens. Ainsi hier mercredi 21 septembre 2011, à la tête d'une mission conjointe de prospection, composée des Frci, de l'Onuci, de la Licorne, de la police et la gendarmerie nationales, le général Bakayoko s'est rendu à Taï. « Nous sommes en train de prendre toutes les dispositions pour sécuriser l'Ouest. Ce sera une présence marquée, renforcée que nous allons exécuter. Les volumes ne seront pas moins d'un bataillon renforcé que nous allons déployer pour renforcer cette sécurité qui partira dans un premier temps de Taï jusqu'à Tabou, et dans un second temps de Taï jusqu'à Danané. Donc, c'est pour vous dire que toute la frontière sera couverte par la présence des Forces républicaines de Côte d'Ivoire, et toutes les forces y seront », a indiqué mardi dernier sur Onuci Fm, le Cema des Frci, ajoutant que du côté du Libéria, la Minul (la force onusienne ) mettra en place un dispositif de sorte à limiter cette situation d'insécurité généralisée que traverse actuellement l'Ouest. Les mercenaires et groupes armés qui pilulent dans la zone frontalière sont donc coincés.

Hamadou ZIAO
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ