Koffi Kouao Ignace est le délégué du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) du Ghana depuis deux ans. Et depuis un an, il préside aux destinées du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) du Ghana. C’est cet homme d’Affaires, qui réside à Accra depuis 16 ans, que nous avons interrogé, mercredi 14 septembre 2011, dans la capitale ghanéenne. Il parle des pro-Gbagbo présents dans le pays de John Atta Mills. Interview.
Comment se porte le Pdci au Ghana ?
Koffi Kouao Ignace : Le Pdci se porte très bien au Ghana.
Et le Rhdp ?
K.K.I : Le Rhdp et le Pdci, c’est même père, même mère. Les deux se portent très bien. Donc, il n’y a aucun de souci.
Vous dites que le Rhdp se porte bien. Or vous avez perdu pendant les deux tours de la dernière présidentielle, au Ghana. Comment expliquez-vous cela ?
K.K.I : Vous me donnez l’occasion, aujourd’hui, de préciser certaines choses. Pendant la campagne, le Pdci était le seul parti au Ghana à faire la campagne avec un bus à l’effigie de son président, Henri Konan Bédié. Et, avec les maigres moyens que nous avions, nous avions pu sillonner que la ville d’Accra et quelques villes de l’intérieur. Nous n’avons pas pu aller dans toutes les villes où se trouvent des Ivoiriens.
Donc, vous n’avez pas eu de moyens ?
K.K.I : Oui, nous n’avons pas eu de moyens financiers. On ne peut pas faire une campagne réussie, sans moyens financiers. Avec nos maigres moyens, nous avons fait la campagne. Au second tour, quand il y a eu la coalition du Rhdp, nous avons eu 500 000 F Cfa pour la campagne pour tout le Ghana, là où nos frères de Lmp faisaient la campagne avec 25 millions de F Cfa.
Malgré cet handicap, quels ont été vos pourcentages pendant les deux tours de la présidentielle ?
K.K.I : Je ne me souviens pas exactement des chiffres. Mais, je voudrais souligner que plusieurs de militants du Rhdp n’avaient pas de carte d’électeur ni de carte nationale d’identité pour voter. C’était dû au manque d’informations.
A combien estime-t-on les militants du Pdci au Ghana ?
K.K.I : Nous sommes environ 300 qui avons effectivement une carte de militant.
Quelles sont les relations que vous avez avec les militants de Lmp présents au Ghana, avant la crise post-électorale ?
K.K.I : Au Pdci, nous avons un comportement différent des autres. Au Pdci, nous nous considérons tous comme des Ivoiriens. Donc, ce sentiment nous animant, nous avons de très bons rapports avec nos frères et sœurs de Lmp. On se côtoie, on prend des pots ensemble souvent.
Cette relation continue-t-elle avec les pro-Gbagbo qui se sont retrouvés ici, après la chute de l’ex-chef de l’Etat ?
K.K.I : Comme je vous l’ai dit, avant d’être Pdci ou Rhdp, nous sommes tous Ivoiriens. Moi, mon meilleur ami, c’est Serge Kassy. On se voit, on cause. J’ai d’autres amis dans l’opposition.
Les pro-Gbagbo qui sont au Ghana se comportent-ils bien ?
K.K.I : Nous avons quelques informations faisant état de ce que les militaires qui sont ici se révoltent souvent.
Pourquoi se révoltent-ils ?
K.K.I : C’est évident de s’énerver quand on est cloitré dans un endroit, quand on n’arrive pas à bouger, quand on n’est pas libre de ses mouvements. Quand on est habitué à dormir sous un climatiseur et qu’on se retrouve aujourd’hui sous une tente, ne demandez pas à mes frères et sœurs qui sont refugiés au Ghana d’être heureux.
Où les militaires qui se révoltent sont-ils refugiés ?
K.K.I : Récemment, on nous a fait cas de 200 militaires qui ont été reconnus parmi les réfugiés à Ampain, vers la frontière ivoirienne.
Vous avez déjà vu Blé Goudé au Ghana ?
K.K.I : Personnellement, je n’ai pas vu Blé Goudé ici. J’ai appris qu’il était là.
Et les autres leaders de la galaxie patriotique, les voyez-vous ?
K.K.I : Je vois mon frère et ami Yaké Evariste, je vois Idriss Ouattara, Serge Kassy. Il n'y a aucun souci entre nous.
Quels sont les cadres pro-Gbagbo que vous voyez ici?
K.K.I : Je vois Assoa Adou, le Procureur Tchimou, l’ancien Directeur de l’Economie, Oussou Kouassi, Ahoua Don Mello et autres.
Est-ce que ces cadres-là vous disent si oui ou non, ils veulent rentrer ?
K.K.I : Certains ont la volonté de rentrer, d’autres craignent pour leur sécurité une fois rentrés au pays. Mais, nous nous organisons pour que les Ivoiriens refugiés au Ghana puissent rentrer en Côte d’Ivoire dans la sérénité, dans la paix, dans la tranquillité. C’est pourquoi nous avons présenté un document, nous Rhdp-Ghana, à la Commission vérité, dialogue et réconciliation. Si ce document est approuvé, nous allons sensibiliser nos frères et sœurs. D’ailleurs, parmi ceux qui sont partis à Abidjan avec le colonel Boniface Konan, il y a des civils que nous avons réussi à convaincre de rentrer.
Il y a combien d’éléments ex-Fds présents au Ghana ?
K.K.I : Officiellement, le gouvernement ghanéen et le Hrc ont recensé au moins 200 éléments. Par contre, d’autres sont en ville et ils ne se sont pas fait identifier. Ceux qui sont nantis n’ont pas besoin du Hrc.
Vous confirmez les informations selon lesquelles les pro-Gbagbo préparent un coup d’Etat à partir du Ghana, pour déstabiliser le régime du président Ouattara ?
K.K.I : J’ai des échos de soi-disant coups d’Etat qui se préparent. Mais, ne mélangeons pas les choses. Parce que c’est un groupe d’individus qui a formé un parti politique, le Fpi et ils sont tous refugiés au Ghana. Ils se retrouvent souvent pour faire des réunions, mais je n’ai vu personne prendre une arme pour dire qu’il prépare un coup d’Etat. Toutefois, les bruits courent. Donc, nous surveillons les activités de ceux qui seraient tentés de faire un coup d’Etat.
Prenez-vous au sérieux ces informations de coup d’Etat ?
K.K.I : Il n’y a pas de fumée sans feu. Nous regardons, nous observons. S’il y a une situation que nous ne comprenons pas, nous savons qui aviser pour avoir des informations sûres. Je ne pense pas qu’un Ivoirien puisse souhaiter que ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire récemment puisse se reproduire. Que ceux qui veulent faire un coup d’Etat pour renverser le pouvoir en place, gardent leurs armes quelque part et viennent voir le travail qui est en train de se faire, en ce moment, en Côte d’Ivoire. Parce que ce qui n’a pas été fait en dix ans a été fait en trois mois.
A quoi faites-vous allusion ?
K.K.I : La propreté de la ville d’Abidjan, les routes qui sont refaites, l’assainissement, la pose de la première pierre du 3ème pont…Pour tout dire, ce qui ce qui n’a pas été réalisé en dix ans a été fait en trois mois à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Mais le régime de la Refondation estime qu’il n’a pas pu travailler normalement du fait de la guerre…
K.K.I : Vous parlez de quelle guerre ?
La guerre de septembre 2002.
K.K.I : Il y a eu une guerre en 2002 en Côte d’Ivoire ? Moi, si j’étais chef de l’Etat, en ce moment-là, j’allais plus travailler dans la zone où mon pouvoir s’étendait.
Donc, pour vous, rien n’a été fait en dix ans .
K.K.I : Mais en dix ans, rien n’a évolué. Avec le budget de l’Etat pendant les dix dernières années, on pouvait faire des miracles.
Qu’attend le Rhdp-Ghana du pouvoir en place ?
K.K.I : Moi, je lancerai un SOS à nos autorités. Mes militants, pour la plupart, sont des étudiants. Je souhaiterais qu’on puisse les aider à avoir une bourse d’études pour devenir des cadres de demain. Et puis, le parti a besoin d’être animé. C’est vrai, je fais avec les moyens que j’ai, avec quelques membres qui m’aident, mais ça ne suffit pas.
Réalisée à Accra par SYLLA A.
Comment se porte le Pdci au Ghana ?
Koffi Kouao Ignace : Le Pdci se porte très bien au Ghana.
Et le Rhdp ?
K.K.I : Le Rhdp et le Pdci, c’est même père, même mère. Les deux se portent très bien. Donc, il n’y a aucun de souci.
Vous dites que le Rhdp se porte bien. Or vous avez perdu pendant les deux tours de la dernière présidentielle, au Ghana. Comment expliquez-vous cela ?
K.K.I : Vous me donnez l’occasion, aujourd’hui, de préciser certaines choses. Pendant la campagne, le Pdci était le seul parti au Ghana à faire la campagne avec un bus à l’effigie de son président, Henri Konan Bédié. Et, avec les maigres moyens que nous avions, nous avions pu sillonner que la ville d’Accra et quelques villes de l’intérieur. Nous n’avons pas pu aller dans toutes les villes où se trouvent des Ivoiriens.
Donc, vous n’avez pas eu de moyens ?
K.K.I : Oui, nous n’avons pas eu de moyens financiers. On ne peut pas faire une campagne réussie, sans moyens financiers. Avec nos maigres moyens, nous avons fait la campagne. Au second tour, quand il y a eu la coalition du Rhdp, nous avons eu 500 000 F Cfa pour la campagne pour tout le Ghana, là où nos frères de Lmp faisaient la campagne avec 25 millions de F Cfa.
Malgré cet handicap, quels ont été vos pourcentages pendant les deux tours de la présidentielle ?
K.K.I : Je ne me souviens pas exactement des chiffres. Mais, je voudrais souligner que plusieurs de militants du Rhdp n’avaient pas de carte d’électeur ni de carte nationale d’identité pour voter. C’était dû au manque d’informations.
A combien estime-t-on les militants du Pdci au Ghana ?
K.K.I : Nous sommes environ 300 qui avons effectivement une carte de militant.
Quelles sont les relations que vous avez avec les militants de Lmp présents au Ghana, avant la crise post-électorale ?
K.K.I : Au Pdci, nous avons un comportement différent des autres. Au Pdci, nous nous considérons tous comme des Ivoiriens. Donc, ce sentiment nous animant, nous avons de très bons rapports avec nos frères et sœurs de Lmp. On se côtoie, on prend des pots ensemble souvent.
Cette relation continue-t-elle avec les pro-Gbagbo qui se sont retrouvés ici, après la chute de l’ex-chef de l’Etat ?
K.K.I : Comme je vous l’ai dit, avant d’être Pdci ou Rhdp, nous sommes tous Ivoiriens. Moi, mon meilleur ami, c’est Serge Kassy. On se voit, on cause. J’ai d’autres amis dans l’opposition.
Les pro-Gbagbo qui sont au Ghana se comportent-ils bien ?
K.K.I : Nous avons quelques informations faisant état de ce que les militaires qui sont ici se révoltent souvent.
Pourquoi se révoltent-ils ?
K.K.I : C’est évident de s’énerver quand on est cloitré dans un endroit, quand on n’arrive pas à bouger, quand on n’est pas libre de ses mouvements. Quand on est habitué à dormir sous un climatiseur et qu’on se retrouve aujourd’hui sous une tente, ne demandez pas à mes frères et sœurs qui sont refugiés au Ghana d’être heureux.
Où les militaires qui se révoltent sont-ils refugiés ?
K.K.I : Récemment, on nous a fait cas de 200 militaires qui ont été reconnus parmi les réfugiés à Ampain, vers la frontière ivoirienne.
Vous avez déjà vu Blé Goudé au Ghana ?
K.K.I : Personnellement, je n’ai pas vu Blé Goudé ici. J’ai appris qu’il était là.
Et les autres leaders de la galaxie patriotique, les voyez-vous ?
K.K.I : Je vois mon frère et ami Yaké Evariste, je vois Idriss Ouattara, Serge Kassy. Il n'y a aucun souci entre nous.
Quels sont les cadres pro-Gbagbo que vous voyez ici?
K.K.I : Je vois Assoa Adou, le Procureur Tchimou, l’ancien Directeur de l’Economie, Oussou Kouassi, Ahoua Don Mello et autres.
Est-ce que ces cadres-là vous disent si oui ou non, ils veulent rentrer ?
K.K.I : Certains ont la volonté de rentrer, d’autres craignent pour leur sécurité une fois rentrés au pays. Mais, nous nous organisons pour que les Ivoiriens refugiés au Ghana puissent rentrer en Côte d’Ivoire dans la sérénité, dans la paix, dans la tranquillité. C’est pourquoi nous avons présenté un document, nous Rhdp-Ghana, à la Commission vérité, dialogue et réconciliation. Si ce document est approuvé, nous allons sensibiliser nos frères et sœurs. D’ailleurs, parmi ceux qui sont partis à Abidjan avec le colonel Boniface Konan, il y a des civils que nous avons réussi à convaincre de rentrer.
Il y a combien d’éléments ex-Fds présents au Ghana ?
K.K.I : Officiellement, le gouvernement ghanéen et le Hrc ont recensé au moins 200 éléments. Par contre, d’autres sont en ville et ils ne se sont pas fait identifier. Ceux qui sont nantis n’ont pas besoin du Hrc.
Vous confirmez les informations selon lesquelles les pro-Gbagbo préparent un coup d’Etat à partir du Ghana, pour déstabiliser le régime du président Ouattara ?
K.K.I : J’ai des échos de soi-disant coups d’Etat qui se préparent. Mais, ne mélangeons pas les choses. Parce que c’est un groupe d’individus qui a formé un parti politique, le Fpi et ils sont tous refugiés au Ghana. Ils se retrouvent souvent pour faire des réunions, mais je n’ai vu personne prendre une arme pour dire qu’il prépare un coup d’Etat. Toutefois, les bruits courent. Donc, nous surveillons les activités de ceux qui seraient tentés de faire un coup d’Etat.
Prenez-vous au sérieux ces informations de coup d’Etat ?
K.K.I : Il n’y a pas de fumée sans feu. Nous regardons, nous observons. S’il y a une situation que nous ne comprenons pas, nous savons qui aviser pour avoir des informations sûres. Je ne pense pas qu’un Ivoirien puisse souhaiter que ce qui est arrivé à la Côte d’Ivoire récemment puisse se reproduire. Que ceux qui veulent faire un coup d’Etat pour renverser le pouvoir en place, gardent leurs armes quelque part et viennent voir le travail qui est en train de se faire, en ce moment, en Côte d’Ivoire. Parce que ce qui n’a pas été fait en dix ans a été fait en trois mois.
A quoi faites-vous allusion ?
K.K.I : La propreté de la ville d’Abidjan, les routes qui sont refaites, l’assainissement, la pose de la première pierre du 3ème pont…Pour tout dire, ce qui ce qui n’a pas été réalisé en dix ans a été fait en trois mois à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Mais le régime de la Refondation estime qu’il n’a pas pu travailler normalement du fait de la guerre…
K.K.I : Vous parlez de quelle guerre ?
La guerre de septembre 2002.
K.K.I : Il y a eu une guerre en 2002 en Côte d’Ivoire ? Moi, si j’étais chef de l’Etat, en ce moment-là, j’allais plus travailler dans la zone où mon pouvoir s’étendait.
Donc, pour vous, rien n’a été fait en dix ans .
K.K.I : Mais en dix ans, rien n’a évolué. Avec le budget de l’Etat pendant les dix dernières années, on pouvait faire des miracles.
Qu’attend le Rhdp-Ghana du pouvoir en place ?
K.K.I : Moi, je lancerai un SOS à nos autorités. Mes militants, pour la plupart, sont des étudiants. Je souhaiterais qu’on puisse les aider à avoir une bourse d’études pour devenir des cadres de demain. Et puis, le parti a besoin d’être animé. C’est vrai, je fais avec les moyens que j’ai, avec quelques membres qui m’aident, mais ça ne suffit pas.
Réalisée à Accra par SYLLA A.