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Politique Publié le samedi 24 septembre 2011 | Le Nouveau Réveil

Sylvain Miaka Ouretto (président par intérim du Fpi) accuse : «Les autorités actuelles ne veulent pas que le Fpi participe aux élections»

© Le Nouveau Réveil Par FN
Activités du President de la Commission dialogue, vérité et réconciliation : Charles Konan Banny reçoit Miaka Ouréto et la direction intérimaire du Front populaire ivoirien (Fpi)
Lundi 25 juillet 2011. Abidjan. Siège de la Commission dialogue, vérité et réconciliation(CDVR)
Le Secrétaire général du Fpi, Sylvain Miaka Ouretto, par ailleurs président par intérim du parti, était, hier, l’invité de la rédaction de Onuci-Fm. Il accuse, à travers cet entretien, les autorités actuelles de la Côte d’Ivoire d’empêcher le Fpi de prendre part aux échéances électorales à venir. Il avoue également que son parti est affaibli psychologiquement.

Votre parti, le Fpi, vient de décider de suspendre sa participation à la Commission électorale indépendante. Qu’est-ce qui justifie cette décision ?
Notre décision est d’évidence. Tout le monde sait que c’est la Cei qui a en charge la gestion des élections dans notre pays. Et la gestion d’une élection n’est pas une opération spontanée qu’on résout ‘’1+1=2’’. Ça doit être un processus qui comporte un ensemble d’étapes et qui font que les élections puissent être transparentes, justes et équitables. Mais il se trouve que lorsque vous prenez tous le processus, le Fpi est sous représenté dans cette commission. Sur 31 membres de la commission centrale de la Cei, le Fpi n’est représenté que par 2 personnes. En collaboration avec certains partis amis, on a pu atteindre 4 personnes. Etant donné que les décisions se prennent au sein de cette Cei, suite à des débats avant d’arriver à un consensus, vous comprenez que nous ne pouvons pas compter. Ca veut dire que les décisions qui vont se prendre seront des décisions qui nous seront imposées. Si nous sommes contre telle ou telle autre décision, l’opinion dira que nous avons participé à sa prise.

Mais la logique de la répartition des fonctions au niveau de la Cei est régie par des accords ?
Justement, ces accords parlent d’équilibre. Si cet équilibre n’est pas respecté, ça veut dire qu’on foule les accords au pied. Or nous ne sommes pas pour que les accords soient foulés au pied. Parce que notre pays sort d’une situation des plus terribles parce que les élections ont été mal gérées. Au niveau de la Cei, il ya eu des incompréhensions, des interprétations ; ils sont sortis des différents accords signés. Pour moi, au moment où il est question d’aller à d’autres élections non moins importantes comme les législatives, les municipales et les régionales, qu’on ne veuille pas encore corriger ces dysfonctionnements, ça nous dérange un tant soit peu.

Outre la Cei, le Fpi se dit également non concerné par le travail de la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Pourquoi cette décision ?
Je ne suis au fait d’une décision qu’on aurait prise de façon formelle et qui serait suivie, même si dans le principe, nous disons que la Commission dialogue, vérité et réconciliation a un objectif qui est de réconcilier tous les Ivoiriens. Et pour que cette réconciliation soit vraie, il faut que tous les problèmes soient pris à leurs racines et qu’on n’exclut pas un seul problème.

Le week-end dernier a été marqué au Fpi par une grande rencontre à Accra. Dans quelle ambiance les choses se sont déroulées ?
C’était une ambiance à la fois empreint de joie et d’émotion. De joie parce que nous avons été personnellement surpris de trouver que des camarades que nous avions perdus de vue se trouvent à Accra. Surtout qu’il y avait beaucoup de supputations. De certains, on disait qu’ils étaient en Inde, d’autres au Canada, or en réalité, ils sont à côté de nous, à moins d’une heure de vol. Mais en même temps, beaucoup d’émotion parce qu’à Accra, se trouvent beaucoup de nos compatriotes, de grands responsables qui ont assuré de lourdes charges au niveau de la gestion de l’Etat qui se retrouvent comme des bons à rien. Donc ils restent là-bas parce qu’ils ont peur pour leur vie. Ils se demandent ce qu’ils vont valoir s’ils rentrent au pays, tous leurs biens étant confisqués.

Avez-vous aujourd’hui la même vision de l’avenir du Fpi avec ces cadres qui sont actuellement hors du pays ?
Le Fpi est un parti de lutte. Nous avons lutté. Nous sommes affaiblis psychologiquement par cet état de fait mais il nous appartient de lutter pour remettre le parti en marche. Et je crois que petit-à-peti, le parti commence à lever la tête ; pourvu que les autorités actuelles acceptent de faire jouer le jeu de la démocratie. Ce sera l’essentiel. Ces derniers temps, nous constatons que de ce point de vue, il y a un peu d’amélioration. Puisque nous tenons nos réunions, nous faisons nos meetings, des camarades vont à l’intérieur du pays pour s’adresser dans leur circonscription à des électeurs et aux citoyens. Je pense que c’est déjà ça.

Le Fpi ne veut pas non plus participer aux législatives prochaines. Est-ce à dire que le parti adopte la politique de la chaise vide ? Ne craignez-vous pas que certains des membres de votre parti optent pour la candidature indépendante ?
Pour l’instant, il faut être prudent. Nous avons posé des questions de principes qui sont très claires. Ce n’est pas le Fpi qui ne veut pas participer. Mais à regarder les choses en profondeur, ce sont les autorités actuelles qui ne veulent pas que le Fpi participe aux différentes élections. Parce que quand nous appelons à ce que nous nous asseyions pour discuter en vue d’équilibrer les conditions de participation à ces élections et que les portes nous sont fermées ; pendant qu’en même temps des décisions sont annoncées. Telles que les élections législatives vont se faire d’ici le 15 décembre prochain et qu’il y parfois des éclats de voix qui laissent entendre que si le Fpi ne participe pas, on s’en fout, il va s’en dire qu’on ne veut pas que le Fpi participe. Ce n’est pas le Fpi qui ne veut pas participer. Selon les résultats des élections présidentielles tels que communiqués par les officiels de la communauté internationale, le Fpi représente au moins 46% de suffrage en Côte d’Ivoire. Cela veut dire que le Fpi est une frange importante de la population. Donc il n’y pas de raison que nous disons que nous ne participions pas. Mais si on veut faire en sorte que cette frange de la population soit réduite à une portion congrue de l’électorat en Côte d’Ivoire, alors il nous appartient de tirer les leçons et c’est ce que nous envisageons.
Propos recueillis par F.B / Source : Onuci-Fm
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