Dans le cadre de la modernisation de l’administration judiciaire ivoirienne, le ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou Kouadio, a symboliquement procédé, hier, dans la capitale de la Paix, à la pose de la première pierre des centres d’archivage judiciaire de Bouaké et de Daloa. Bien avant, le ministre de la Justice a expliqué que la pose de la première pierre est un symbole fort qui démontre combien le pays est résolument engagé sur le chemin du développement et de la reconstruction, pour sa mémoire comme pour sa vitalité. Ce projet, a-t-il avancé, ouvre la voie sur l’important chantier de modernisation de l’administration judiciaire. Et occupe une place de choix dans le programme prioritaire du président de la République, Alassane Ouattara, qui veut doter la Côte d’Ivoire d’une justice plus performante et plus sécurisée. C’est pourquoi a affirmé le ministre Jeannot Ahoussou que son ministère travaille ardemment pour parvenir à l’archivage électronique en numérisant le service public de la justice. « Notre objectif, dans les mois à venir, est l’informatisation de tous les tribunaux et la création d’un réseau intranet qui puisse les relier. Ainsi en temps réel, nos magistrats pourront avoir accès à des bases de données fiables afin d’éclairer leurs décisions. Mieux, les justiciables pourront, eux aussi, y avoir accès, gratuitement pour s’informer et postuler pour la délivrance d’actes, tels les certificats de nationalité, les casiers judiciaires et même les registres de commerce », a dévoilé le Garde des sceaux. Jeannot Ahoussou Kouadio projette également la mise en ligne et la publication des décisions de justice ainsi que la création d’un observatoire de la justice. Financés par la Banque mondiale et exécutés par le projet d’assistance post-conflit (Papc), la construction et l’équipement de ces deux centres d’archivage de Bouaké et de Daloa, ont coûté environ 500 millions francs Cfa. Cette cérémonie, a commenté Philippe Koffi, revêt un caractère important dans la sécurisation des données d’état civil. Qui apparaît, a-t-il fait savoir, comme une impérieuse nécessité dans la recherche de solutions durables à la crise ivoirienne. A en croire le coordonnateur du Papc, les nombreuses contestations liées à la question identitaire soulevée, ces dernières décennies en Côte d’Ivoire, ne peuvent être résolues que si, en amont, l’état civil présente une fiabilité éprouvée. La fin des travaux de construction des centres d’archivages de Bouaké et de Daloa est prévue pour fin décembre 2011. Et, en ce qui concerne la carte judiciaire qui se met en place, il est prévu la construction de 15 tribunaux de première instance, de 12 nouvelles sections de tribunal, de 13 maisons d’arrêt et de correction et de 2 tribunaux de commerce, l’un à Abidjan et l’autre à Bouaké.
Denis Koné à Bouaké
Denis Koné à Bouaké