Culture / Caravane des Arts et de la Culture pour la réconciliation nationale : Les organisateurs trouvent insuffisant le budget

Voir le Président de la République, Alassane Ouattara, arborer une tenue akan – centre de la Côte d’Ivoire. Le Premier ministre Soro Guillaume, dans une tenue traditionnelle de la région de l’ouest du pays. C’est ce que prévoit, dans sa stratégie, le commissariat général de la Caravane des Arts et de la Culture pour la réconciliation nationale. Qui, par la voix de son commissaire général, Alain Tailly, a présenté le projet hier vendredi 30 septembre, au Palais de la culture Bernard Dadié, salle Jean-Marie Adiaffi. Cette revalorisation et réappropriation des valeurs culturelles ivoiriennes à travers ses costumes, est une orientation du module «patrimoine» dont Miss Zahui est le chef dudit projet sectoriel. L’ambition, précise Alain Tailly, est «d’inviter le gouvernement à arborer nos costumes traditionnels». Il en est de même pour l’ensemble des populations que le ministère de la Culture et de la Francophonie (porteur du projet) souhaite voir porter les costumes traditionnels lors de la «Journée du costume», prévue le 15 novembre 2011, date de clôture (à Abidjan) de la caravane. Dont la première phase est le lancement le 20 octobre prochain à l’Espace Anoumabo du palais de la culture de Treichville. La caravane, quant à elle, partira d’Abidjan le 27 septembre. En plus de trois (3) communes à Abidjan, ce sont au total cinq (5) villes qui serviront de pôles régionaux : Lakota, Abengourou, Séguéla et Duékoué. A travers les médias et des capsules audio, il est prévu que dix (10) millions de personnes soient sensibilisées par les messages de la réconciliation nationale. Objectif : que la paix soit consolidée. «Ce sera la contribution du secteur de la culture à la réconciliation», a traduit le commissaire général Alain Tailly. Qui indique qu’il s’agit de mettre en place «ce qui a été déformé». C’est-à-dire «reconstruire la culture mais, avant tout, reconstruire l’homme». Pour Alain Tailly, cette contribution de la culture à la mission de réconciliation nationale a pour vocation, à travers les arts, de rassembler et rapprocher. «Les cultures favorisent la reconnaissance – alliances interethniques – et peuvent constituer le ciment pour la réconciliation», a noté le commissaire général du projet caravane. Il sera par ailleurs question pour lui et son équipe de poser des actions de type social. A savoir la réhabilitation communautaire et des domiciles saccagés pour permettre aux populations de regagner leurs domiciles ; l’opération don de sang ; le planting d’arbres dans la région de Séguéla. Si la caravane est, de l’avis du commissaire général, une «initiative très importante», il mentionne d’autres programmes (projets) du ministère de la Culture et de la Francophonie. Dont le programme «Saine de vie» piloté par Zié Coulibaly (pour une proximité avec les populations), Vacances culture (initiative ancienne revisitée sous la forme du projet de la réconciliation avec pour cible la jeunesse), le Salon international des arts plastiques, etc.

Budget pas suffisant, effort suffisant !

Le budget alloué par le gouvernement au ministère de la Culture et de la Francophonie – au titre de la Caravane des Arts et de la Culture pour la réconciliation nationale – est de cent-cinquante millions de francs Cfa (150.000.000). Un budget «pas tout à fait suffisant», a souligné Alain Tailly, pour déployer «comme souhaité» tout le dispositif prévu. Pour lui, le «montant peut être énorme mais, les charges ne le sont pas». Cependant, il y a des possibilités de financement «supplémentaire», précise Alain Tailly qui salue, par ailleurs, «l’effort que fait le gouvernement» pour que puisse se tenir la Caravane des Arts et de la Culture pour la réconciliation nationale.

Koné Saydoo