Un attaquant fait toujours bouger le tableau d’affichage positivement. Il est adulé et reste la cible première des recruteurs. Pour le gardien de but, c’est l’inverse. Lorsqu’il a le malheur de commettre une bévue, il est rapidement voué aux gémonies. Généralement, c’est lorsqu’ils font des erreurs qu’on parle des gardiens de but. Or leur rôle est essentiel. Mais le poste de gardien, est-ce ingrat ou gratifiant ?
Dernier rempart, le gardien de but est avant tout le dernier défenseur. Une erreur de sa part et c’est la sanction immédiate. «Lorsqu’un attaquant manque une occasion immanquable, on ne lui met jamais sur le dos un mauvais résultat comme on le ferait avec un gardien de but. C’est un rôle ingrat, un rôle de l’ombre, mais sans gardien, pas de défense… », tient à rappeler le gardien de la JCAT, Komenan Sylvain. Mieux, il jure que « c’est le gardien de but qui est sensé avoir la lourde tâche de placer, recadrer, motiver une défense ». Cela n’est pourtant pas évident pour nous supporters, mais sur le terrain le gardien, c’est le « boss ». Dans notre championnat national, les talents se comptent sur le bout des doigts. Il y a Daniel Yeboah à l’Asec mimosas, Cissé Abdul Karim à l’Africa, Sangaré Badra Ali au Séwé de San-Pedro, Gnada Ousmane à l’AFAD, Komenan Sylvain et c’est tout… Le reste de la troupe ne sait pas toujours se montrer efficace lorsqu’il s’agit de gérer une défense ou de s’employer à sauver les filets. Un spécialiste jure que le bon gardien le devient par option et non par imposition. L’actuel gardien de l’Africa Sports, Cissé Abdul Karim raconte comment il est devenu gardien. « J’avais une grande admiration pour le gardien de but portugais, Victor Bahia. Il me fascinait. Et dans mon quartier (Cité Fairmont), je n’arrêtais pas de l’imiter. J’ai intégré le centre de formation de Copa barry en 2000 et l’aventure a commencé… ». Abordant le chapitre de l’ingratitude dont seraient victimes les gardiens de but, Cissé Abdul Karim lâche : « il arrive que le gardien soit confronté à des choses mais c’est le métier. Il y a des hauts et des bas. Le plus important est de travailler et de ne pas se prendre la tête ». Avant de conclure : « mon modèle reste et restera Copa Barry ».
Toldo : « Je veux changer
de nationalité… »
Quant au gardien de but, numéro 2 de l’Asec, Sanogo Moussa dit Toldo, il est noir de colère en ce moment. Il a la nette impression que son travail n’est pas reconnu. Joint, hier, au téléphone, il a fulminé avant de cracher : « je veux changer de nationalité… ». La raison est simple. Et il s’explique : « Zahoui a livré sa liste, il y a 48 h et mon nom n’y figure pas… Ce sont toujours les mêmes qui sont appelés ». Ça, c’est un autre débat… Ce qui est intéressant chez ce garçon au gabarit de basketteur américain, c’est qu’il est à la fois joueur de champ et gardien. « C’est feu Mama Ouattara qui m’a transformé en gardien en 2002-2003. Lors d’un match, avec la sélection junior, le gardien titulaire Angban Vincent s’était blessé et il n’y avait personne. Comme j’étais le plus grand de taille, il m’a demandé d’aller dans les buts. Durant le match, j’ai fait quelques bons plongeons et enlevé des ballons chauds. Après, Mama Ouattara m’a encouragé… Aujourd’hui, je veux changer de poste. D’ailleurs, j’ai deux CV. Un comme gardien et un autre comme attaquant… ». A l’instar de Sanogo Moussa, le gardien de la JCAT, Komenan Sylvain, semble regretté d’être gardien de but. « En Afrique, notre métier n’est pas mis en valeur et c’est difficile de voir les recruteurs nous draguer contrairement aux joueurs de champ. Si c’était à refaire, je ne serais pas devenu gardien », se désole-t-il. Comme on le voit, les « sauveurs de filets » ne sont pas heureux de leur statut. Malgré tout, ils tenteront toujours d’empêcher le ballon d’atteindre leurs filets.
Guy-Florentin Yaméogo
Dernier rempart, le gardien de but est avant tout le dernier défenseur. Une erreur de sa part et c’est la sanction immédiate. «Lorsqu’un attaquant manque une occasion immanquable, on ne lui met jamais sur le dos un mauvais résultat comme on le ferait avec un gardien de but. C’est un rôle ingrat, un rôle de l’ombre, mais sans gardien, pas de défense… », tient à rappeler le gardien de la JCAT, Komenan Sylvain. Mieux, il jure que « c’est le gardien de but qui est sensé avoir la lourde tâche de placer, recadrer, motiver une défense ». Cela n’est pourtant pas évident pour nous supporters, mais sur le terrain le gardien, c’est le « boss ». Dans notre championnat national, les talents se comptent sur le bout des doigts. Il y a Daniel Yeboah à l’Asec mimosas, Cissé Abdul Karim à l’Africa, Sangaré Badra Ali au Séwé de San-Pedro, Gnada Ousmane à l’AFAD, Komenan Sylvain et c’est tout… Le reste de la troupe ne sait pas toujours se montrer efficace lorsqu’il s’agit de gérer une défense ou de s’employer à sauver les filets. Un spécialiste jure que le bon gardien le devient par option et non par imposition. L’actuel gardien de l’Africa Sports, Cissé Abdul Karim raconte comment il est devenu gardien. « J’avais une grande admiration pour le gardien de but portugais, Victor Bahia. Il me fascinait. Et dans mon quartier (Cité Fairmont), je n’arrêtais pas de l’imiter. J’ai intégré le centre de formation de Copa barry en 2000 et l’aventure a commencé… ». Abordant le chapitre de l’ingratitude dont seraient victimes les gardiens de but, Cissé Abdul Karim lâche : « il arrive que le gardien soit confronté à des choses mais c’est le métier. Il y a des hauts et des bas. Le plus important est de travailler et de ne pas se prendre la tête ». Avant de conclure : « mon modèle reste et restera Copa Barry ».
Toldo : « Je veux changer
de nationalité… »
Quant au gardien de but, numéro 2 de l’Asec, Sanogo Moussa dit Toldo, il est noir de colère en ce moment. Il a la nette impression que son travail n’est pas reconnu. Joint, hier, au téléphone, il a fulminé avant de cracher : « je veux changer de nationalité… ». La raison est simple. Et il s’explique : « Zahoui a livré sa liste, il y a 48 h et mon nom n’y figure pas… Ce sont toujours les mêmes qui sont appelés ». Ça, c’est un autre débat… Ce qui est intéressant chez ce garçon au gabarit de basketteur américain, c’est qu’il est à la fois joueur de champ et gardien. « C’est feu Mama Ouattara qui m’a transformé en gardien en 2002-2003. Lors d’un match, avec la sélection junior, le gardien titulaire Angban Vincent s’était blessé et il n’y avait personne. Comme j’étais le plus grand de taille, il m’a demandé d’aller dans les buts. Durant le match, j’ai fait quelques bons plongeons et enlevé des ballons chauds. Après, Mama Ouattara m’a encouragé… Aujourd’hui, je veux changer de poste. D’ailleurs, j’ai deux CV. Un comme gardien et un autre comme attaquant… ». A l’instar de Sanogo Moussa, le gardien de la JCAT, Komenan Sylvain, semble regretté d’être gardien de but. « En Afrique, notre métier n’est pas mis en valeur et c’est difficile de voir les recruteurs nous draguer contrairement aux joueurs de champ. Si c’était à refaire, je ne serais pas devenu gardien », se désole-t-il. Comme on le voit, les « sauveurs de filets » ne sont pas heureux de leur statut. Malgré tout, ils tenteront toujours d’empêcher le ballon d’atteindre leurs filets.
Guy-Florentin Yaméogo