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Politique Publié le lundi 3 octobre 2011 | Le Temps

Yopougon / Abus de pouvoir : Les Frci font main basse sur les biens du Fpi

© Le Temps Par Emma
Opérations de pacification: patrouilles des Forces républicaines (Frci) dans les rues d`Abidjan
Mercredi 13 avril 2011. Abidjan.
Le député Alomo avait émis l’idée de la dissolution du Fpi. C’est vrai qu’officiellement, le pouvoir qui voulait montrer des dehors démocratiques à ses parrains occidentaux n’a pas mordu à l’hameçon. Mais dans les faits, loin des regards de tout le monde, les Frci, l’armée de service du Rhdp donne dans le pouvoir absolu. Ramenant de fait, la Côte d’Ivoire au temps du parti unique. Car ce qui se passe aujourd’hui est totalement une première dans l’histoire de ce pays. Aucun des régimes précédents n’a autant terroriser son opposition. Et Yopougon, le bastion traditionnel du Fpi paye un lourd tribut à cette crise. «C’est comme si quelqu’un voulait se venger de Yopougon», fait à ce propos, remarquer Zaba Zadi, le Fédéral Fpi de la commune lors d’une Ag avec ses militants. Une remarque bien à propos surtout qu’à Yopougon, le parti du président Affi est désormais sans patrimoine. Pas qu’il l’a perdu à l’occasion d’un sinistre. Mais il est aux mains de l’armée de Ouattara qui applique à la lettre, les propositions du député Alomo. Le siège de la Fédération Fpi d’Abidjan- Banco situé dans le secteur de Wassakara et acquis sous Houphouët est aujourd’hui aux mains des Frci. Ils y ont installé une base avec un bon contingent de leurs soldats. «Ils sont installés ici depuis longtemps. Ils font croire aux gens que c’était une base des miliciens. Ce qui est totalement faux. Gbagbo nous a appris le combat démocratique et non pas la loi des armes. Le Fpi ne sait pas faire la guerre et ne fera jamais la guerre. C’est nous qui avons parlé de transition pacifique en Côte d’Ivoire. Ce siège n’a jamais été une base de miliciens. Il a toujours abrité nos activités politiques.» Fait remarquer un cadre de ce parti très habitué à ce lieu. En fait, l’armée de Ouattara est dans uns logique de vainqueur. C’est pourquoi, elle fait tout selon son bon vouloir, défiant toujours les lois de la République. «Ils nous disent qu’ils ne sauront pas où loger s’ils partent de notre siège. «Si on quitte ici, on va dormir où» s’est même permis de me dire l’un d’eux, comme si c’est nous qui les avons fait venir à Abidjan», se plaint un autre cadre du Fpi. Depuis, chasseurs dozo et jeunes combattants Frci se côtoient au siège de la fédération Fpi Abidjan-banco. Mais ce n’est pas tout. Au Nouveau quartier, toujours dans la commune de Yopougon, l’espace baptisé Place de la liberté et sur lequel devait être bâti le siège national du Fpi a été transformé en un centre des Frci. Il est devenu aujourd’hui le lieu de toutes sortes d’exactions sur les populations. Des jeunes enlevés par des rapts y sont déportés pour subir les pires humiliations. «On les voit régulièrement parader ici. Si vous avez le malheur de les rencontrer sur votre route, vous en aurez pour votre compte. Ils vont vous accuser de tout, rien que pour vous rançonner.» Explique un habitant du quartier. Là-bas, la proximité avec les Frci plonge le quartier dans la terreur. L’espace clôturé par le Fpi est alors devenu un camp militaire. C’est même là qu’il y a eu les affrontements entres eux la semaine dernière. Des combats qui ont fait un mort dans une autre faction de cette armée aux milles commandants. Il n’y a pas que ces biens du Fpi qui sont occupés dans la commune de Yopougon. Dans le secteur de la cité Cié, vers la mosquée Koudouss, le Qg de campagne loué par la Ddc dirigée par le maire Gbamnan est aussi aux mains des Frci. C’est même devenu la «résidence de fonction» d’un gourou de cette armée avec plusieurs autres soldats. C’est l’une de leur base. Et les populations quasiment ahuries assistent impuissantes aux parades quotidiennes de ces soldats. «C’est quelqu’un qui est allé leur dire qu’il y a une base du Fpi ici. Ils disent que nous avons hébergé des miliciens ici. Pensez-vous que le maire Gbamnan qui avait toujours maille à partir avec ces jeunes combattants peut faire ça ?» S’interroge de ce fait un proche du maire de Yopougon. Dans la plus grande commune de Côte d’Ivoire, les Frci se sont aussi accaparé le patrimoine de l’Etat, sous prétexte qu’il appartient au Fpi. L’armée de Ouattara occupe toujours la mairie. Au point que l’administration s’est trouvée obligée de délocaliser dans un service annexe situé dans le secteur de Niangon. «Nous avons sollicité les services de l’Onuci pour leur demander de quitter les lieux. Ils nous ont toujours promis de partir, mais ils sont toujours là» Raconte un agent de la mairie. Jusque -là, la seule concession qu’ils ont pu faire, c’est de céder une partie des locaux. Quelques services de la municipalité sont alors revenus dans ces bâtiments. Les agents sont donc obligés de cohabiter avec cette armée à la gâchette très facile. La situation est la même à la Sideci, précisément à la direction technique de la mairie. Ce service est encore aux mains des Frci qui ne sont pas prêts de partir, surtout que le «Parlement», lieu de rencontres et de débats patriotiques tant craint par Ouattara, se trouve dans les environs. En réalité, loin des discours officiels, le régime a peur de Yopougon. C’est pourquoi il continue d’y maintenir ses hommes, en fermant les yeux sur tous leurs dérapages.
Guehi Brence
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