C'est un cinglant démenti que Denis Sokro Bawa, chef de village de Gnagbodougnoa a apporté pour ramener les choses dans la proportion normale, suite aux événements survenus dans son village le 29 septembre dernier. « Aucun élément des Frci (Forces républicaines de Côte d’Ivoire, ndlr) n'a attaqué le village », a démenti l'autorité villageoise que nous avons rencontrée. Elle reconnaît que le problème est parti d'une altercation entre Sylvain Djaki, un fonctionnaire du village et un militaire des Frci. L’élément des Frci a reproché au dernier de l'avoir heurté avec un vélo. La dispute a dégénéré au point que le villageois a été tabassé. Les jeunes du village, en guise de riposte, ont brûlé l'appatam des militaires, construit par de jeunes allogènes. Mais très vite, l'incident a été clos grâce à l'intervention de Diomandé Vassézé, commandant des Frci. Il a réuni militaires et civils pour leur tenir un langage de paix et de pardon. L'on croyait la parenthèse fermée lorsque, le même jour, vers 22 h, dans le quartier de Diagnoa, des habitations sont subitement pillées et / ou incendiées. Cris de détresse, appels au secours, pleurs... On ne savait pas qui attaquait encore moins les raisons de l'attaque. La population effrayée a alors trouvé refuge dans la forêt environnante. Il fallait vite se mettre à l'abri surtout que les faits se passaient pendant que la distribution du courant électrique était interrompue. C'est au petit matin que le sous-préfet a réuni tous les villageois afin de savoir les circonstances de l'attaque. Il en ressort, aux dires de Denis Sokro Bawa, que les allogènes sont à l'origine de cette attaque nocturne. Il explique que les agresseurs ont agi ainsi pour laver un double affront. D'abord, pour montrer leur désapprobation pour la destruction de l'appatam des Frci dont ils sont les constructeurs. Ensuite, ils voulaient réagir face à l'agression sur l'un des leurs par la jeunesse autochtone, après que le commandant Diomandé a ramené la paix. Tous ces griefs mis ensemble expliqueraient, selon le chef Bawa, les chaudes heures qu'ont connues ses administrés. La sécurité venue s'interposer a récupéré des machettes et des bâtons des mains des protagonistes. Heureusement, on n'a déploré aucune perte en vie humaine, même s'il y a eu quelques blessés.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa