Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) ouvre bientôt une enquête sur les crimes post-électoraux, à la demande de l’institution qu’il dirige et de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Plus rien ne retient désormais Luis Moreno-Ocampo pour investiguer sur les crimes commis lors de la crise post-électorale ivoirienne. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a eu carte blanche de la part d’un démembrement de l’institution qu’il dirige. Un communiqué émanant de cette instance juridique internationale est précis à ce sujet. « Le 3 octobre 2011, la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI) a fait droit à la requête du Procureur aux fins de l’ouverture d’une enquête sur les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour… », annonce d’emblée le 1er paragraphe de ladite communication disponible sur la toile. Elle spécifie ensuite que l’enquête va porter sur les crimes « qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010, ainsi que sur les crimes qui pourraient être commis dans le futur dans le contexte de cette situation ». La décision de la Chambre préliminaire fait suite à la demande formulée le 23 mai dernier par le procureur d’enquêter sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre enregistrés en Côte d’Ivoire après les élections présidentielles du 28 novembre dernier. « Demain, le 23 juin 2011, le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo demandera aux juges l'autorisation d'ouvrir une enquête sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en Côte-d'Ivoire », avait annoncé à ce propos le bureau du procureur dans un communiqué, avant que celui-ci ne joigne l’acte à la parole. Lui-même avait été mis en selle par une demande faite par Abidjan, le 3 mai dernier, dans laquelle le président de la République faisant l’état des lieux de la justice ivoirienne, a souhaité que la Cpi se saisisse du dossier ivoirien. « La justice ivoirienne n'est, à ce jour, pas la mieux placée pour connaître des crimes les plus graves commis au cours des derniers mois », avait écrit Alassane Ouattara, invitant la Cpi à s’intéresser aux « crimes les plus graves », à savoir les crimes de sang. Il est toutefois bon d’indiquer que Luis Moreno s’appuie sur ses propres conclusions d’enquêtes préliminaires pour s’impliquer dans la situation des responsabilités criminelles post-électorales. Car, dans le communiqué d’hier, il a clairement reconnu qu’«il y a une base raisonnable de croire qu`à la suite de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire, des attaques ont été commises par les forces pro-Gbagbo contre la population civile à Abidjan et dans l’ouest du pays ». Cependant, M. Ocampo donnant des signes d’une justice inclusive a aussi relevé « une base raisonnable de croire que les forces pro-Ouattara ont mené des attaques contre la population civile, notamment dans l’ouest du pays en mars 2011 ». A partir d'aujourd'hui, l'accusation va collecter des preuves de manière impartiale et indépendante, et dès que possible, nous présenterons nos dossiers devant les juges, qui décideront qui doit être jugé, a aussi déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo dans le même communiqué. Le gouvernement ivoirien ne fait pas objection : « En tant que garde des Sceaux, a acquiescé le ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou, je ne peux qu’être heureux de voir la CPI autoriser le procureur à venir enquêter sur les événements post-électoraux. Nous n`avons aucune gêne, aucune crainte ». Il a également voulu une enquête transparente et exclu une investigation sélective. Selon des sources officielles (Onuci et gouvernement), la guerre a fait 3000 morts à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Bidi Ignace
Plus rien ne retient désormais Luis Moreno-Ocampo pour investiguer sur les crimes commis lors de la crise post-électorale ivoirienne. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a eu carte blanche de la part d’un démembrement de l’institution qu’il dirige. Un communiqué émanant de cette instance juridique internationale est précis à ce sujet. « Le 3 octobre 2011, la Chambre préliminaire III de la Cour pénale internationale (CPI) a fait droit à la requête du Procureur aux fins de l’ouverture d’une enquête sur les crimes présumés relevant de la compétence de la Cour… », annonce d’emblée le 1er paragraphe de ladite communication disponible sur la toile. Elle spécifie ensuite que l’enquête va porter sur les crimes « qui auraient été commis en Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010, ainsi que sur les crimes qui pourraient être commis dans le futur dans le contexte de cette situation ». La décision de la Chambre préliminaire fait suite à la demande formulée le 23 mai dernier par le procureur d’enquêter sur les crimes contre l’humanité et les crimes de guerre enregistrés en Côte d’Ivoire après les élections présidentielles du 28 novembre dernier. « Demain, le 23 juin 2011, le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo demandera aux juges l'autorisation d'ouvrir une enquête sur des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en Côte-d'Ivoire », avait annoncé à ce propos le bureau du procureur dans un communiqué, avant que celui-ci ne joigne l’acte à la parole. Lui-même avait été mis en selle par une demande faite par Abidjan, le 3 mai dernier, dans laquelle le président de la République faisant l’état des lieux de la justice ivoirienne, a souhaité que la Cpi se saisisse du dossier ivoirien. « La justice ivoirienne n'est, à ce jour, pas la mieux placée pour connaître des crimes les plus graves commis au cours des derniers mois », avait écrit Alassane Ouattara, invitant la Cpi à s’intéresser aux « crimes les plus graves », à savoir les crimes de sang. Il est toutefois bon d’indiquer que Luis Moreno s’appuie sur ses propres conclusions d’enquêtes préliminaires pour s’impliquer dans la situation des responsabilités criminelles post-électorales. Car, dans le communiqué d’hier, il a clairement reconnu qu’«il y a une base raisonnable de croire qu`à la suite de l`élection présidentielle en Côte d`Ivoire, des attaques ont été commises par les forces pro-Gbagbo contre la population civile à Abidjan et dans l’ouest du pays ». Cependant, M. Ocampo donnant des signes d’une justice inclusive a aussi relevé « une base raisonnable de croire que les forces pro-Ouattara ont mené des attaques contre la population civile, notamment dans l’ouest du pays en mars 2011 ». A partir d'aujourd'hui, l'accusation va collecter des preuves de manière impartiale et indépendante, et dès que possible, nous présenterons nos dossiers devant les juges, qui décideront qui doit être jugé, a aussi déclaré le procureur Luis Moreno-Ocampo dans le même communiqué. Le gouvernement ivoirien ne fait pas objection : « En tant que garde des Sceaux, a acquiescé le ministre de la Justice, Jeannot Ahoussou, je ne peux qu’être heureux de voir la CPI autoriser le procureur à venir enquêter sur les événements post-électoraux. Nous n`avons aucune gêne, aucune crainte ». Il a également voulu une enquête transparente et exclu une investigation sélective. Selon des sources officielles (Onuci et gouvernement), la guerre a fait 3000 morts à Abidjan et à l’intérieur du pays.
Bidi Ignace