La réconciliation est un défi pour la Côte d’Ivoire. Mais il l’est encore plus pour Toulépleu. Pour que ce département ne reste pas en marge de la dynamique de la réconciliation nationale, Anne-Désirée Ouloto, la ministre de la Salubrité urbaine, a démarché ses « frères » guérés d’Abidjan. Objectif, se donner la main, au-delà de toute divergence politique, pour développer le département. Mais, cela passe d’abord par la réconciliation de ses fils et de ses filles. Accompagnée de cadres dont des proches de Félix Tiéhoulou, elle a invité ses parents à faire table-rase du passé. Les partisans de l’ex-camp au pouvoir n’ont pas fait qu’accompagner le groupe. Ils ont aussi parlé à leurs parents. Ils leur ont demandé de tourner la page. « Puisque ce sont eux qui ont créé la division, il fallait qu’ils s’adressent à nos parents. Le message passe mieux comme cela », a expliqué un responsable local du Rdr.
La ministre de la Salubrité et les autorités ivoiriennes ont été vraiment bien inspirées en associant les cadres de l’ex-camp au pouvoir à la sensibilisation. Par exemple, pour la visite du président de la République, le comité d’organisation est assisté de conseillers dont d’anciens proches de l’ex-chef de l’Etat. Il n’y avait qu’à voir les signes d’approbation de l’assistance, dimanche, à la salle de conférence de la préfecture de Toulépleu, pour comprendre que des gens à eux-seuls peuvent ramener la confiance chez leurs parents. Cependant, au-delà de leur simple image, ces gens doivent accepter, en toute sincérité, de s’engager dans le processus de réconciliation. Sans double langage (en tenir un en public et le contraire en secret devant leurs proches), en toute responsabilité. Ils doivent arrêter de faire croire que si certains ne peuvent pas revenir, c’est parce qu’il n’y a pas de sécurité dans le département. Selon le préfet du département, Diarra Abdoul Karim, l’ennemi numéro un, «c’est la rumeur». A l’en croire, dès qu’une vague de personnes commence à revenir, une rumeur les amène à partir. « C’est ceux qui sont au Libéria qui suscitent ces rumeurs parce qu’ils savent que si tout le monde revient, ils resteront seuls », explique un responsable local du Rdr. Ce dernier confie que certains des exilés ne reviendront pas de si tôt. « Lorsqu’on parle du retour des exilés, nous qui sommes ici, nous rions. Parce qu’il y a certains parmi eux qui ne pourront pas revenir ici avant deux ans. Ils n’ont pas peur des Frci mais de leurs victimes. Ils croient que nous allons rendre notre coup parce qu’ils se disent que nous sommes comme eux», explique-t-il. Selon notre interlocuteur, les militants du Rdr étaient traités comme des sorciers : « dans certains villages, ils étaient déshabillés, ligotés et mis au soleil du matin jusqu’au soir ». Même le préfet, Diarra Abdoul Karim, soutient-il, a été pris au collet par des jeunes qui l’ont menacé de mort. En sus, il rapporte que les miliciens avaient un registre dans lequel il y a leurs photos et leurs nom et prénom. Ce registre, poursuit-il, est en possession du responsable des forces républicaines, Sangaré Aboubakar. C’est pourquoi tous estiment que la visite d’Alassane Ouattara arrive à point nommé pour ramener la confiance.
Bamba K. Inza
La ministre de la Salubrité et les autorités ivoiriennes ont été vraiment bien inspirées en associant les cadres de l’ex-camp au pouvoir à la sensibilisation. Par exemple, pour la visite du président de la République, le comité d’organisation est assisté de conseillers dont d’anciens proches de l’ex-chef de l’Etat. Il n’y avait qu’à voir les signes d’approbation de l’assistance, dimanche, à la salle de conférence de la préfecture de Toulépleu, pour comprendre que des gens à eux-seuls peuvent ramener la confiance chez leurs parents. Cependant, au-delà de leur simple image, ces gens doivent accepter, en toute sincérité, de s’engager dans le processus de réconciliation. Sans double langage (en tenir un en public et le contraire en secret devant leurs proches), en toute responsabilité. Ils doivent arrêter de faire croire que si certains ne peuvent pas revenir, c’est parce qu’il n’y a pas de sécurité dans le département. Selon le préfet du département, Diarra Abdoul Karim, l’ennemi numéro un, «c’est la rumeur». A l’en croire, dès qu’une vague de personnes commence à revenir, une rumeur les amène à partir. « C’est ceux qui sont au Libéria qui suscitent ces rumeurs parce qu’ils savent que si tout le monde revient, ils resteront seuls », explique un responsable local du Rdr. Ce dernier confie que certains des exilés ne reviendront pas de si tôt. « Lorsqu’on parle du retour des exilés, nous qui sommes ici, nous rions. Parce qu’il y a certains parmi eux qui ne pourront pas revenir ici avant deux ans. Ils n’ont pas peur des Frci mais de leurs victimes. Ils croient que nous allons rendre notre coup parce qu’ils se disent que nous sommes comme eux», explique-t-il. Selon notre interlocuteur, les militants du Rdr étaient traités comme des sorciers : « dans certains villages, ils étaient déshabillés, ligotés et mis au soleil du matin jusqu’au soir ». Même le préfet, Diarra Abdoul Karim, soutient-il, a été pris au collet par des jeunes qui l’ont menacé de mort. En sus, il rapporte que les miliciens avaient un registre dans lequel il y a leurs photos et leurs nom et prénom. Ce registre, poursuit-il, est en possession du responsable des forces républicaines, Sangaré Aboubakar. C’est pourquoi tous estiment que la visite d’Alassane Ouattara arrive à point nommé pour ramener la confiance.
Bamba K. Inza