ACCRA - Le président ivoirien Alassane Ouattara est attendu jeudi au Ghana, terre d`exil de nombreux proches du chef d`Etat déchu Laurent Gbagbo, dont certains coulent des jours paisibles malgré des mandats d`arrêt lancés par Abidjan.
Il s`agit de la première visite officielle du président Ouattara chez son voisin de l`est, près de six mois après la fin de la crise née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, qui a fait quelque 3.000 morts selon l`ONU.
La rencontre dans la capitale Accra entre le président ghanéen John Atta-Mills et son hôte est prévue en fin de matinée.
Abidjan et Accra mettent ce déplacement sur le compte des bonnes relations entre les deux pays, la présidence ivoirienne évoquant une "politique de bon voisinage" qui a déjà conduit M. Ouattara au Burkina Faso ou au Liberia.
Mais le Ghana a la particularité d`abriter des camps accueillant plusieurs milliers de réfugiés ivoiriens, parmi lesquels de nombreux partisans de M. Gbagbo.
Les autorités ivoiriennes, ghanéennes et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) doivent d`ailleurs signer un accord jeudi pour le rapatriement volontaire de ces exilés.
Pendant que des dizaines de figures du régime déchu, dont Laurent Gbagbo lui-même, sont détenues en Côte d`Ivoire, des cadres politiques et d`anciens militaires de son bord ont aussi trouvé refuge à Accra.
Une "Coordination du Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo) en exil" a ainsi été montée, sous la direction d`Assoa Adou, un ancien ministre.
Le porte-parole de l`ex-chef d`Etat, Justin Koné Katinan, qui fut son ministre du Budget en pleine crise, signe ses communiqués virulents depuis la capitale ghanéenne.
Certains politiques issus de leurs rangs devraient participer au rendez-vous du président Ouattara avec la communauté ivoirienne du Ghana, prévu dans l`après-midi.
Mais l`activisme à ciel ouvert du camp Gbagbo à Accra agace le nouveau régime ivoirien, selon des sources concordantes.
"Ce qui irrite le pouvoir, c`est surtout le fait que des pro-Gbagbo se baladent à Accra alors que des mandats d`arrêt ont été émis par la justice ivoirienne à l`encontre de certains d`entre eux", explique à l`AFP une source diplomatique occidentale.
"Ouattara vient mettre la pression sur Atta-Mills", ajoute-t-elle.
A Abidjan, on en veut particulièrement au toujours influent Jerry Rawlings, ex-président ghanéen et proche de Laurent Gbagbo, soupçonné de jouer un jeu ambigu depuis la crise et de protéger les pro-Gbagbo.
"Si problème il y a, c`est avec Rawlings, qui est un dur", lâche une personnalité du camp Ouattara.
Le président Ouattara veut enfin "verrouiller" la frontière ivoiro-ghanéenne pour éviter tout risque d`infiltration, avance un proche des cercles du pouvoir à Abidjan.
Mais, souligne-t-il, malgré les rumeurs de déstabilisation dont s`enivre la presse ivoirienne, "le risque est nettement moins important au Ghana qu`au Liberia".
Depuis le territoire de cet autre voisin, de nombreux hommes en armes partent commettre des exactions dans l`Ouest ivoirien, théâtre des pires tueries durant la crise. Selon les Nations unies, quelque 176.000 réfugiés ivoiriens vivent encore au Liberia.
Par Christophe KOFFI
Il s`agit de la première visite officielle du président Ouattara chez son voisin de l`est, près de six mois après la fin de la crise née du refus de M. Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010, qui a fait quelque 3.000 morts selon l`ONU.
La rencontre dans la capitale Accra entre le président ghanéen John Atta-Mills et son hôte est prévue en fin de matinée.
Abidjan et Accra mettent ce déplacement sur le compte des bonnes relations entre les deux pays, la présidence ivoirienne évoquant une "politique de bon voisinage" qui a déjà conduit M. Ouattara au Burkina Faso ou au Liberia.
Mais le Ghana a la particularité d`abriter des camps accueillant plusieurs milliers de réfugiés ivoiriens, parmi lesquels de nombreux partisans de M. Gbagbo.
Les autorités ivoiriennes, ghanéennes et le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) doivent d`ailleurs signer un accord jeudi pour le rapatriement volontaire de ces exilés.
Pendant que des dizaines de figures du régime déchu, dont Laurent Gbagbo lui-même, sont détenues en Côte d`Ivoire, des cadres politiques et d`anciens militaires de son bord ont aussi trouvé refuge à Accra.
Une "Coordination du Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo) en exil" a ainsi été montée, sous la direction d`Assoa Adou, un ancien ministre.
Le porte-parole de l`ex-chef d`Etat, Justin Koné Katinan, qui fut son ministre du Budget en pleine crise, signe ses communiqués virulents depuis la capitale ghanéenne.
Certains politiques issus de leurs rangs devraient participer au rendez-vous du président Ouattara avec la communauté ivoirienne du Ghana, prévu dans l`après-midi.
Mais l`activisme à ciel ouvert du camp Gbagbo à Accra agace le nouveau régime ivoirien, selon des sources concordantes.
"Ce qui irrite le pouvoir, c`est surtout le fait que des pro-Gbagbo se baladent à Accra alors que des mandats d`arrêt ont été émis par la justice ivoirienne à l`encontre de certains d`entre eux", explique à l`AFP une source diplomatique occidentale.
"Ouattara vient mettre la pression sur Atta-Mills", ajoute-t-elle.
A Abidjan, on en veut particulièrement au toujours influent Jerry Rawlings, ex-président ghanéen et proche de Laurent Gbagbo, soupçonné de jouer un jeu ambigu depuis la crise et de protéger les pro-Gbagbo.
"Si problème il y a, c`est avec Rawlings, qui est un dur", lâche une personnalité du camp Ouattara.
Le président Ouattara veut enfin "verrouiller" la frontière ivoiro-ghanéenne pour éviter tout risque d`infiltration, avance un proche des cercles du pouvoir à Abidjan.
Mais, souligne-t-il, malgré les rumeurs de déstabilisation dont s`enivre la presse ivoirienne, "le risque est nettement moins important au Ghana qu`au Liberia".
Depuis le territoire de cet autre voisin, de nombreux hommes en armes partent commettre des exactions dans l`Ouest ivoirien, théâtre des pires tueries durant la crise. Selon les Nations unies, quelque 176.000 réfugiés ivoiriens vivent encore au Liberia.
Par Christophe KOFFI