Le président de la République, Alassane Ouattara, a effectué une visite d`Etat hier jeudi 6 octobre au Ghana, où il a demandé aux autorités ghanéennes, avec à leur tête le président John Atta-Mills, d’appliquer les mandats d’arrêt internationaux délivrés contre des proches de Laurent Gbagbo, en exil dans ce pays à la suite de la guerre post-électorale. Selon un communiqué conjoint, Alassane Ouattara et Atta-Mills ont eu un entretien, au cours duquel ils ont parlé entre autres de la situation des refugiés ivoiriens au Ghana et éventuellement de leur retour en terre ivoirienne. « Le président Ouattara a demandé au Ghana d`envisager la mise en œuvre du mandat (prévoyant), le gel des comptes et l`application des mandats d`arrêt émis contre des personnes présumées coupables d`actes criminels commis durant la crise », indique le communiqué dont l’Agence France presse (AFP) a reçu copie. Une requête que les autorités ghanéennes ont accepté d’étudier, selon le communiqué, annonçant une réunion entre les responsables de la sécurité des deux pays bientôt à Abidjan. « Nous ne permettrons à personne d`utiliser notre territoire pour déstabiliser la Côte d`Ivoire », a déclaré le président ghanéen lors d’une conférence de presse hier. Par ailleurs, le président ivoirien a rencontré des Ivoiriens vivant au Ghana. Il a exhorté les exilés et les réfugiés à rentrer au pays maintenant que la paix est revenue. « Chers compatriotes, je suis venu vous dire : rentrez au pays. Parce que la Côte d`Ivoire est en paix, la sécurité est revenue et se renforce de jour en jour. Venez apporter votre contribution au développement de notre pays car c`est ce développement qui va accélérer la réconciliation et le pardon (...) N`ayez pas peur (...) la Côte d`Ivoire est maintenant un Etat de droit », a-t-il assuré à quelque 1.500 Ivoiriens rassemblés dans une salle de conférence. A l’occasion de son premier voyage officiel au Ghana après la crise post-électorale, M. Ouattara, qui est arrivé à Accra dans la matinée de jeudi, a promis que tous les crimes commis pendant la crise meurtrière qu’a connue la Côte d’Ivoire seront punis. Toutefois, il a assuré que la justice ne sera pas abusive. « Ceux qui ont commis des crimes de quelque nature que ce soit, la justice ne sera pas abusive », a affirmé le président Ouattara. Selon notre source, une délégation de personnalités proches de l’ex-président Laurent Gbagbo, réfugiées au Ghana, devait participer à la rencontre. Mais elle est repartie peu après être arrivée au centre de conférence, semble-t-il après avoir constaté qu`elle n`aurait pas d`entretien particulier avec Alassane Ouattara, contrairement à ce qu`elle prévoyait. Notons que des milliers d’Ivoiriens dont des proches de Laurent Gbagbo, ont trouvé exil au Ghana après le déclenchement de la crise post-électorale qui a fait, selon l’ONU, plus de 3.000 morts. A son arrivée à l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët, après une journée de travail au Ghana, Alassane Ouattara a trouvé essentielle cette visite, estimant que « le temps est au retour. Ce serait mieux que nos compatriotes reviennent d’eux mêmes pour faciliter les choses ». Au cours de ce voyage, le chef de l’Etat a échangé avec les autorités ghanéennes sur le cacao, l’exploitation du pétrole et la gestion de la frontière maritime entre la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Hervé KPODION
Hervé KPODION