M. Hamadoun Touré, porte-parole de l`Onuci, est revenu sur le rôle de cette organisation en terre ivoirienne, notamment pendant la douloureuse crise post-électorale qui a fait, selon le gouvernement ivoirien, plus de 3000 morts. Il a fait savoir que dans l’exercice de leur mandat, ils n`étaient pas neutres et agissaient sous le contrôle du conseil de sécurité de l`Onu. « Nous ne sommes pas neutres parce que nous avons un mandat du conseil de sécurité que nous devons exécuter dans un pays donné », a-t-il confié le jeudi 6 octobre dernier, au cours d`un point presse qui a sanctionné les journées de l`Onuci qui se sont déroulées du mercredi 5 au vendredi 7 octobre 2011 à Gagnoa, chef-lieu de la région du Fromager. Hamadoun Touré s`est par ailleurs prononcé sur les préparatifs des élections législatives en Côte d’Ivoire prévues pour le 11 décembre prochain et la présidentielle du 11 octobre au Liberia. Sur le premier sujet, il a échangé avec les vice-présidents et les commissaires de la CEI afin que le scrutin se déroule dans les meilleures conditions. Il a aussi fait remarquer que pour ce qui concerne la question sécuritaire à l’ouest du pays à quelques jours de la présidentielle au Liberia, une mission de l’Onuci se rendra à partir du vendredi 7 octobre 2011 à Toulepleu pour une évaluation de la question du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration (DDR) des ex-combattants suivie d’une cérémonie de collecte d’armes. Ensuite la mission, indique-t-il, se rendra à Taï, Tabou, et San Pedro. « Bientôt il y aura les élections présidentielles au Libéria, nous allons pour voir ce qui va se passer dans ce pays en octobre et en décembre, en Cote d’Ivoire. Il faudra discuter des implications de la présence des réfugiés, des personnes déplacées, la circulation des armes avec la situation politique mais de la question sécuritaire. Les casques bleus de l’Onuci ont conduit la semaine écoulée 6714 patrouilles terrestres et aériennes sur l’ensemble du territoire ivoirien. Les patrouilles mixtes se poursuivent avec les troupes des forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les troupes de la force licorne en vue de rassurer les populations », a-t-il rassuré. En revanche, le porte-parole de l`Onuci a attribué le rôle de la sécurité des biens et des personnes aux autorités ivoiriennes qu`elle appuie dans le cadre de leur mandat. Sur la récente visite d’une délégation onusienne à Laurent Gbagbo, le porte-voix de l’Onuci a certifié qu’aux dernières nouvelles, l`ancien président se porterait très bien. « Aux dernières nouvelles, il se porte très bien, ceux qui y étaient (ndlr : récente visite de l’Onuci à Gbagbo) on dit qu’ils ont eu des échanges intéressants avec lui. Les détails seront donnés aux autorités compétentes. Il faut que nous les rencontrions avant de les rendre publics » a-t-il révélé. Avant de revenir sur le cas des exilés: « Un travail est en train d’être fait par les autorités ivoiriennes, elles-mêmes avec les personnes concernées. En ce qui les concerne, c’est de participer aux conditions propices, à la confiance, à la sécurité et à la sérénité pour que ces personnes soient persuadées de rentrer en paix ». Hamadoun Touré n`a pas oublié la Commission dialogue, vérité et réconciliation. Selon lui, l’Onuci a été sollicité pour fournir son expertise par une assistance qui se fera à travers le haut commissariat chargé des droits de l’homme. « la réconciliation se fait avec son adversaire et non avec ses amis. On fait la réconciliation avec quelqu’un avec qui on s’est éloigné pour diverses raisons », a-t-il conseillé. « Gagnoa est une plaque centrale. Nous ne sommes pas venus ici par hasard. C’est une région que nous n’avons pas pu visiter mais qui était inscrite dans notre calendrier. C’est un endroit sensible, le caractère cosmopolite de la région nous donne une idée de la réconciliation nationale. C’est un endroit important pour nous et c’est pourquoi nous y avons installé un camp. Nous avons voulu le faire, il y avait eu des difficultés parce qu’on n’était pas toujours les bienvenus ici. Les braquages, le banditisme (…) c’est un casse tête pour nous. Ce que nous pouvons faire, c’est de renforcer nos patrouilles », a-t-il justifié la présence de l`Onuci dans la région du Fromager.
Venance KOKORA à Gagnoa
Venance KOKORA à Gagnoa
