Subitement, RFI est devenue la radio prisée du FPI. C’est sur les antennes de cette radio interdite, il y a peu par le pouvoir de Laurent Gbagbo qu’un cadre du FPI s’est prononcé hier, sur l’incident survenu samedi dernier à Koumassi campement, plus précisément au stade de la Maffia de ce quartier. Selon ce cadre, des militaires en tenue civile auraient empêché la tenue de leur meeting en ces lieux. La vérité, la réalité, est tout autre. Ce jour-là, selon plusieurs témoins, le meeting du FPI avait bien commencé. «Ils ont disposé quatre bâches, sous lesquels avaient pris place leurs militants dont plusieurs avaient porté des pagnes ou tee-shirt à l’effigie de Laurent Gbagbo», rapporte un jeune du quartier. Les responsables du quartier dont Yao Yao jules ont même traversé le quartier pour se retrouver au lieu du meeting qui avait même débuté, par l’animation du présentateur de la cérémonie. Ce dernier, contre toute attente, ne cessait de prononcer des paroles «tordues» selon l’expression du jeune K. Hervé. Des paroles du genre «Qui est le président de la Côte d’Ivoire?». Et l’assistance de répondre ‘’Laurent Gbagbo’’. « C’est pourquoi, nous vous invitons tous ce 15 octobre à un grand rassemblement pour sa libération afin qu’il vienne reprendre la tête du pays», a alors lancé l’animateur. A cet instant, les femmes du marché situé à proximité du lieu du meeting sont descendues sur les lieux pour crier leur colère. «Nous les jeunes, sommes allés vers le propriétaire de la sono qui est un habitant du quartier afin de lui dire de débrancher sa sono. Il s’est opposé. Nous avons-nous-mêmes débranché la sono», a-t-il poursuivi. C’est alors que les militants du FPI comme des chiens déchainés ont voulu s’en prendre à nous. Pour nous, c’était une provocation de trop. Nous avons réagi en les pourchassant», indique un autre témoin des faits. Pour tous ceux que nous avons interrogés, en cette période de réconciliation, il est inconcevable qu’un parti politique tienne des propos à contre-courant de la bonne marche du pays. «Nous ne sommes contre personne, la preuve Mamadou Koulibaly tient des meetings ici. Rien ne lui est arrivé. Nous ne tôlerons pas que les gens se moquent de tous ceux qui sont morts dans ce quartier et dans ce pays», explique Josué N. Depuis le samedi, la tension est redevenue vive dans ce quartier où les populations réapprennent à vivre ensemble après la division et la haine semée par le FPI. Pour les populations de ce quartier, il faut que le FPI s’aligne sur la voie de la réconciliation ou qu’il reste silencieux plutôt que de faire de la provocation. «Nous nous sommes levés spontanément pour arrêter ce meeting. Nous sommes tous des jeunes du quartier. Nous ne voulons pas qu’une autre guerre parte de notre quartier», a averti Bertin Kouadio.
Thiery Latt
Thiery Latt
