Les militants du Fpi étaient bien nombreux le samedi dernier au Baron de Yopougon, à la conférence de presse donnée par Koua Justin, le secrétaire national par intérim de la Jfpi, en l’absence de Konaté Navigué en exil. «Nous avons besoin de ces genres de rencontres ; ça nous manque beaucoup» explique un militant visiblement heureux de retrouver ses camarades de lutte. Et ils n’ont pas été déçus par le conférencier du jour, en l’occurrence Koua Justin. L’homme a évoqué avec le verbe qu’on lui connaît, tous les sujets d’actualité. Surtout la plus importante, à savoir le one man show de Soro et son patron en ce qui concerne la Cpi. Pour lui, le meeting du samedi prochain est en quelque sorte une rencontre de vérité. C’est même pourquoi il a pris le soin d’informer les autorités politiques, administratives et religieuses. La Jfpi a aussi saisi les représentations diplomatiques accréditées en Côte d’Ivoire. Car la Jfpi veut s’inscrire dans un débat démocratique. «Nous n’avons pas les moyens d’une rébellion. Laurent Gbagbo ne nous a pas éduqués à ça», lâche-t-il. Avant de préciser les enjeux de la rencontre du samedi prochain. «C’est, précise-t-il, un signal fort à Dramane Ouattara. Nous allons démontrer que rien ne peut se faire en Côte d’Ivoire sans Laurent Gbagbo. Rien ne peut se faire si Laurent Gbagbo n’est pas libéré». Un peu plus loin, il s’adresse au maître français qui depuis l’Elysée, dirige la Côte d’Ivoire. «Nous allons contraindre Sarkozy à libérer Gbagbo. Puisque c’est lui qui a gagné les élections. La démonstration sera donc totale. Le sort de Gbagbo n’est pas entre les mains de Dramane. Nous allons dire à Sarkozy que si Laurent Gbagbo doit aller à la Cpi, il doit aller avec Dramane et Soro. Sinon... Pourquoi au lieu de faire le recomptage des voix on nous a fait la guerre ? C’est parce que Gbagbo a gagné les élections», fait remarquer le responsable de la Jfpi. Il ne peut tenir une telle rencontre sans évoquer le fonctionnement de l’Etat sous Ouattara. Il n’y va d’ailleurs pas avec le dos de la cuillère. «Dramane fonctionne sans tenir compte de la Constitution. Il veut installer le despotisme en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons pas accepter cela. Il a toujours l’épée levée pour frapper celui qui ne lui obéit pas. On va l’obliger à lancer des mandats d’arrêts contre tous ceux qui ont voté Gbagbo. Pour qu’il ait réconciliation il faut que les Ivoiriens sachent la vérité. Laurent Gbagbo l’a écrit. Pour l’histoire, il faut que le peuple de Côte d’Ivoire découvre la vérité. Soro peut faire de la publicité, il n’échappera pas à la Cpi. Laurent est en chaque ivoirien. Et ce peuple a pour Président de la République de Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo. Et la République s’est effondrée depuis le 11 avril. Si on avait des dirigeants sachants, ils allaient nous conduire vers la 3e République. Il faut noter que plusieurs structures proches du Fpi étaient à cette conférence de presse. A savoir «2 millions de filles pour Gbagbo» et le Cojep avec son président intérimaire Blé Sépé. Il a d’ailleurs lancé un message à la jeunesse ivoirienne. «J’appelle les militants du Cojep à ce meeting qui est celui de la libération. Bientôt, nous allons reprendre les choses en main».
Guéhi Brence
Guéhi Brence