On a déploré des heurts, samedi, autour du meeting qu’a organisé le Front populaire ivoirien au ‘’Campement‘’, un secteur de la commune de Koumassi. Il n’y a pas eu de perte en vies humaines mais des blessés. Les faits.
Le député du Front populaire ivoirien (Fpi), de la circonscription de Koumassi, a organisé un second meeting, samedi dernier, au secteur Campement de ladite commune. Ceci, après le tout 1er rassemblement post-crise du parti qu’il avait initié le samedi 3 septembre au Stade de la Sogefiha de la même cité. Si ces retrouvailles se sont déroulées sans heurt, ce n’est pas le cas lors du deuxième essai. Il y a eu des envolées de chaises, des casses de tables et une débandade généralisée suivie d’une course-poursuite. Bilan : une dizaine de blessés légers. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à des affrontements ? Joints au téléphone, les principaux acteurs de l’incident expliquent.
Jules Yao Yao : « le meeting prévu à 14h a effectivement commencé à 15h. Une trentaine de minutes après, des gens du Rdr et des Frci, puisqu’ils portaient des tee-shirts sur lesquels il est écrit FRCI et ADO Solution, ont tiré de force les fils électriques qui alimentaient nos appareils. Donc la sonorisation s’est coupée. Nous avions pensé à une panne générale mais nous avons entendu de la musique aux alentours. Nous nous sommes dit, peut-être, qu’une panne était survenue à la source du courant. C’est quand nous y avons envoyé quelqu’un, qu’il a fait la mauvaise découverte. Alors, nous avons fait appel à un autre pour réparer (connecter) les fils ». Jules Yao Yao poursuit : « ils se sont mis à le frapper. Il a couru et ils ont commencé à casser les chaises. Des gens nous ont dit de monter dans les véhicules ». A l’en croire, ces abris de circonstance n’ont pas été épargnés. « Cinq véhicules, au moins, ont été cassés dont celui de Laurent Akoun (secrétaire général par intérim), de Claude Wanyou, député de San-Pedro. Marie-Odette Lorougnon a été attaquée pendant qu’on l’aidait à monter dans son véhicule. Une table était même tombée sur son pied », a-t-il relaté. Combien de blessés l’échauffourée a-t-elle fait ? « Je ne peux pas vous le dire, a-t-il renchéri, puisque chacun de nous fuyait. On essayait de sauver nos têtes ». Des agents de sécurité sont-ils intervenus ? « Nous ne les avons pas vus. Pourtant, nous leur avions envoyé une lettre comme je l’ai toujours fait. Avant d’organiser le meeting de la Sogefiha, j’avais envoyé une lettre au 36ème arrondissement qui avait envoyé des éléments. Ces derniers nous avaient assistés et nous avaient même raccompagnés. Mais cette fois-ci, nous n’avons rien compris ». Des témoins rapportent que des orateurs dont Justin Koua (JFpi) auraient tenu des « propos provocateurs » dans le genre « Ouattara n’est pas le président de la Côte d’Ivoire ». Le député s’en offusque et dément : « Je ne sais pas de quels propos, ils parlent. Il y a eu trois intervenants. Le 1er, c’est le fédéral ; il a dit akwaba en invitant les uns et les autres à se mobiliser. Koua a dit ‘’Gbagbo est président de la République‘’. Mais est-ce que le titre de président, ça va s’effacer ? Moi qui suis député, si demain je ne le suis plus, je continuerai de porter le titre de député. L’ancien ministre n’est plus ministre mais on l’appelle toujours ministre… »
La version du Rdr
Voici ce qu’a confié Diarrassouba Sékou, président de la Jeunesse du Rdr de Koumassi : « je n’étais pas présent, mais il paraît que c’est le député Jules Yao Yao qui tenait un meeting et qui aurait tenu des propos du genre il ne reconnaît pas Alassane Ouattara comme président. Le chef de l’Etat qu’il reconnaît c’est Gbagbo et des jeunes se sont révoltés. Sinon, rien n’était prévu ; c’est de façon spontanée qu’ils se sont révoltés… On m’a rapporté qu’il y a eu des blessés dont je ne sais pas le nombre ». Y a-t-il eu des blessés côté ‘’républicains‘’ ? « Non, a-t-il répondu, on ne m’a pas dit qu’il y a eu des blessés au niveau du Rdr ». Bamba Mamadou, lui, est le président des jeunes du Rdr du secteur en question. Son témoignage : « dans l’après-midi d’hier (samedi), vers 15h nous étions à une réunion. J’ai reçu un appel (téléphonique) selon lequel le Fpi tenait un meeting sur l’un de nos espaces dénommé Terrain mafia. 10 à 15 minutes après, quelqu’un est venu nous dire que les gens se tabassaient sur le terrain. Je m’y suis rendu avec une équipe, pour vérification ». Il poursuit : « je me suis rendu compte que le modérateur de la manifestation a tenu des propos discourtois contre le président ; comme quoi, Ouattara est un président qui n’a pas été élu par le peuple ivoirien et qui a été installé par l’armée française. Eux, en tant que Fpi, ne reconnaissent pas Alassane Ouattara comme président de la République. Donc c’est un rebelle et que son pouvoir n’est pas légitime ». Il témoigne toujours : « ils ont même dit que le 15 octobre, ils organiseront une manifestation pour libérer la Côte d’Ivoire et Laurent Gbagbo, afin de pouvoir faire partir le président Ouattara du pouvoir. Ils ont aussi dit qu’il est un Burkinabé et qu’ils ne pouvaient pas accepter de se faire gouverner par un Burkinabé ». Résultat, « des jeunes se sont fâchés, ils sont allés débrancher les fils électriques. Eux (le Fpi) ont voulu forcément brancher à nouveau ces fils. Les jeunes leur ont dit soit ils modèrent leur langage sinon ils doivent arrêter le meeting, parce que le territoire sur lequel ils (les frontistes) se trouvent est sous l’autorité du président Alassane Ouattara. Tant qu’ils ne se reconnaîtront pas en ce président, ils (les jeunes du Rdr) ne seraient pas en mesure d’accepter le meeting ». Selon lui, ce sont plutôt des femmes qui les premières ont tout « déclenché » parce qu’elles « sont tombées » sur d’autres femmes dans le marché. Koné Sindou, président de section Rjr est intervenu pour protéger le véhicule de l’honorable Jules Yao Yao, a précisé Bamba Mamadou. D’autres responsables du Fpi ont été aussi protégés par des jeunes ‘’républicains‘’, a-t-il mentionné et déploré qu’ « une voiture a été prise à partie ». « En ma présence, va-t-il conclure, on a pu escorter toutes les voitures des responsables du Fpi pour les faire sortir (du secteur, Ndlr) ».
Bidi Ignace
Le député du Front populaire ivoirien (Fpi), de la circonscription de Koumassi, a organisé un second meeting, samedi dernier, au secteur Campement de ladite commune. Ceci, après le tout 1er rassemblement post-crise du parti qu’il avait initié le samedi 3 septembre au Stade de la Sogefiha de la même cité. Si ces retrouvailles se sont déroulées sans heurt, ce n’est pas le cas lors du deuxième essai. Il y a eu des envolées de chaises, des casses de tables et une débandade généralisée suivie d’une course-poursuite. Bilan : une dizaine de blessés légers. Que s’est-il passé pour qu’on en arrive à des affrontements ? Joints au téléphone, les principaux acteurs de l’incident expliquent.
Jules Yao Yao : « le meeting prévu à 14h a effectivement commencé à 15h. Une trentaine de minutes après, des gens du Rdr et des Frci, puisqu’ils portaient des tee-shirts sur lesquels il est écrit FRCI et ADO Solution, ont tiré de force les fils électriques qui alimentaient nos appareils. Donc la sonorisation s’est coupée. Nous avions pensé à une panne générale mais nous avons entendu de la musique aux alentours. Nous nous sommes dit, peut-être, qu’une panne était survenue à la source du courant. C’est quand nous y avons envoyé quelqu’un, qu’il a fait la mauvaise découverte. Alors, nous avons fait appel à un autre pour réparer (connecter) les fils ». Jules Yao Yao poursuit : « ils se sont mis à le frapper. Il a couru et ils ont commencé à casser les chaises. Des gens nous ont dit de monter dans les véhicules ». A l’en croire, ces abris de circonstance n’ont pas été épargnés. « Cinq véhicules, au moins, ont été cassés dont celui de Laurent Akoun (secrétaire général par intérim), de Claude Wanyou, député de San-Pedro. Marie-Odette Lorougnon a été attaquée pendant qu’on l’aidait à monter dans son véhicule. Une table était même tombée sur son pied », a-t-il relaté. Combien de blessés l’échauffourée a-t-elle fait ? « Je ne peux pas vous le dire, a-t-il renchéri, puisque chacun de nous fuyait. On essayait de sauver nos têtes ». Des agents de sécurité sont-ils intervenus ? « Nous ne les avons pas vus. Pourtant, nous leur avions envoyé une lettre comme je l’ai toujours fait. Avant d’organiser le meeting de la Sogefiha, j’avais envoyé une lettre au 36ème arrondissement qui avait envoyé des éléments. Ces derniers nous avaient assistés et nous avaient même raccompagnés. Mais cette fois-ci, nous n’avons rien compris ». Des témoins rapportent que des orateurs dont Justin Koua (JFpi) auraient tenu des « propos provocateurs » dans le genre « Ouattara n’est pas le président de la Côte d’Ivoire ». Le député s’en offusque et dément : « Je ne sais pas de quels propos, ils parlent. Il y a eu trois intervenants. Le 1er, c’est le fédéral ; il a dit akwaba en invitant les uns et les autres à se mobiliser. Koua a dit ‘’Gbagbo est président de la République‘’. Mais est-ce que le titre de président, ça va s’effacer ? Moi qui suis député, si demain je ne le suis plus, je continuerai de porter le titre de député. L’ancien ministre n’est plus ministre mais on l’appelle toujours ministre… »
La version du Rdr
Voici ce qu’a confié Diarrassouba Sékou, président de la Jeunesse du Rdr de Koumassi : « je n’étais pas présent, mais il paraît que c’est le député Jules Yao Yao qui tenait un meeting et qui aurait tenu des propos du genre il ne reconnaît pas Alassane Ouattara comme président. Le chef de l’Etat qu’il reconnaît c’est Gbagbo et des jeunes se sont révoltés. Sinon, rien n’était prévu ; c’est de façon spontanée qu’ils se sont révoltés… On m’a rapporté qu’il y a eu des blessés dont je ne sais pas le nombre ». Y a-t-il eu des blessés côté ‘’républicains‘’ ? « Non, a-t-il répondu, on ne m’a pas dit qu’il y a eu des blessés au niveau du Rdr ». Bamba Mamadou, lui, est le président des jeunes du Rdr du secteur en question. Son témoignage : « dans l’après-midi d’hier (samedi), vers 15h nous étions à une réunion. J’ai reçu un appel (téléphonique) selon lequel le Fpi tenait un meeting sur l’un de nos espaces dénommé Terrain mafia. 10 à 15 minutes après, quelqu’un est venu nous dire que les gens se tabassaient sur le terrain. Je m’y suis rendu avec une équipe, pour vérification ». Il poursuit : « je me suis rendu compte que le modérateur de la manifestation a tenu des propos discourtois contre le président ; comme quoi, Ouattara est un président qui n’a pas été élu par le peuple ivoirien et qui a été installé par l’armée française. Eux, en tant que Fpi, ne reconnaissent pas Alassane Ouattara comme président de la République. Donc c’est un rebelle et que son pouvoir n’est pas légitime ». Il témoigne toujours : « ils ont même dit que le 15 octobre, ils organiseront une manifestation pour libérer la Côte d’Ivoire et Laurent Gbagbo, afin de pouvoir faire partir le président Ouattara du pouvoir. Ils ont aussi dit qu’il est un Burkinabé et qu’ils ne pouvaient pas accepter de se faire gouverner par un Burkinabé ». Résultat, « des jeunes se sont fâchés, ils sont allés débrancher les fils électriques. Eux (le Fpi) ont voulu forcément brancher à nouveau ces fils. Les jeunes leur ont dit soit ils modèrent leur langage sinon ils doivent arrêter le meeting, parce que le territoire sur lequel ils (les frontistes) se trouvent est sous l’autorité du président Alassane Ouattara. Tant qu’ils ne se reconnaîtront pas en ce président, ils (les jeunes du Rdr) ne seraient pas en mesure d’accepter le meeting ». Selon lui, ce sont plutôt des femmes qui les premières ont tout « déclenché » parce qu’elles « sont tombées » sur d’autres femmes dans le marché. Koné Sindou, président de section Rjr est intervenu pour protéger le véhicule de l’honorable Jules Yao Yao, a précisé Bamba Mamadou. D’autres responsables du Fpi ont été aussi protégés par des jeunes ‘’républicains‘’, a-t-il mentionné et déploré qu’ « une voiture a été prise à partie ». « En ma présence, va-t-il conclure, on a pu escorter toutes les voitures des responsables du Fpi pour les faire sortir (du secteur, Ndlr) ».
Bidi Ignace