Au cours d’une réunion du conseil général tenue, samedi dernier, à Soubré, le président par intérim du Fpi a interpellé le régime Ouattara sur certains agissements susceptibles de compromettre la réconciliation nationale. «Je voulais à travers cette tribune, interpeller les nouvelles autorités. Nous devons tirer les leçons de la crise pour faire un bond qualitatif. Il faut donc sortir de la logique surannée de vengeance et des règlements de comptes». Samedi dernier à Soubré, le Sylvain Miaka Ouretto n’est pas passé par quatre chemins pour mettre le pouvoir devant ses responsabilités. M. Miaka qui dirigeait, au foyer des jeunes, les travaux de la deuxième session ordinaire du conseil général, a dénoncé les exactions commises sur les partisans du Président Laurent Gbagbo, la « liquidation » de tous les cadres soupçonnés proches de l’ancien régime, la justice sélective et le manque d’une volonté de dépassement de soi. Pour le président par intérim du Fpi, la démocratie et la paix ne peuvent se construire que si les dirigeants tuent en eux les mauvais sentiments pour adopter des attitudes permettant de recoudre le tissu social effiloché par la guerre postélectorale. « Il ne faut pas dégager de hauts cadres de leurs postes parce qu’ils étaient d’un camp qui a perdu les élections. En démocratie, celui qui gagne doit faire prévaloir l’esprit d’émulation en cherchant à faire mieux que son prédécesseur», a-t-il indiqué avant d’inviter le pouvoir à donner un contenu réel à la réconciliation à travers des actes concrets. La réunion du conseil général de Soubré, la première du genre depuis le changement brutal de régime, a permis à Miaka d’exprimer sa compassion aux populations qui ont souffert le martyre. Une minute de silence a été observé en la mémoire de tous les fils du département tombés pendant les douloureux événements qu’a connu le pays. Miaka Ouretto a demandé aux uns et aux autres de s’armer de courage, de tourner la page triste de la tragédie, des meurtrissures et des ressentiments pour aller de l’avant non sans avoir exprimé sa foi en l’avenir. « Quand on traverse des moments difficiles, on se confie à Dieu. Toutes les grandes nations qui nous servent de modèle sont passées par là. La vie se renouvelle. Les communautés aussi. J’engage chacun de vous à fermer la parenthèse du passé pour ne regarder que l’avenir», a plaidé le nouveau patron de l’ex-parti au pouvoir dont le message a été accueilli avec beaucoup de soulagement par la population et salué par Tiégbé Bonaventure, secrétaire général de la préfecture de Soubré.
Jean Khalil Sella
Envoyé spécial à Soubré
Jean Khalil Sella
Envoyé spécial à Soubré