Depuis un temps, le Fpi, parti de Laurent Gbagbo, dans sa branche radicale, redonne de la voix et se fait même menaçant. Passée la torpeur et sans doute loin de reconnaitre qu’il a perdu à la dernière élection présidentielle, le Fpi continue de penser que le peuple lui doit tout et qu’il ne doit rien à personne, au point où ses penseurs estiment que sans le Fpi au pouvoir, il n’est pas question que la Côte d’Ivoire connaisse la paix. Tous les actes et toutes les déclarations auxquels ils s’adonnent depuis, s’inscrivent dans cette logique. Quitte à donner dans la provocation dans l’espoir que la réaction du pouvoir ouvre la brèche par laquelle leurs va-t-en guerre vont installer la chienlit pouvant aller jusqu’à anéantir tous les efforts de reconstruction et de réconciliation. A petits pas donc, le Fpi avance dans sa logique. D’abord, ils ont fait circuler partout que « ce n’est pas fini ». Après il y a eu des sorties, dont celle d’Amani Nguessan qui disait, entre autres, «on va s’opposer au pouvoir Ouattara et il n’y aura rien ». Puis, le mercredi 05 octobre, le groupe parlementaire Fpi est allé assiéger l’Assemblée nationale, pour dit-il, réclamer l’ouverture de la 2ème session prévue le premier mercredi du mois d’octobre, tout en sachant pertinemment que le président de la République a fait suspendre toutes les activités de l’Assemblée nationale dont le mandat a expiré. Comme si de rien n’était. Dans la même semaine, les journaux du Fpi annonçaient : «Jeunesse du Fpi : grand meeting de libération de la Côte d’Ivoire », pendant qu’un autre écrivait en première page : « visite du Chef de l’Etat à l’ouest : une attaque se prépare contre Ouattara, tout sur l’opération coco taillé ». On apprendra par la suite que le meeting dit de libération est commandité depuis la cachette des exilés et qu’il prévoit de lancer dans les rues des centaines de jeunes pour créer la chienlit. D’ailleurs, Koua Justin, le président par intérim de la jeunesse du Fpi a déclaré le samedi dernier qu’ils allaient rendre « le pays ingouvernable » et Blé Goudé, ce même samedi, lançait par téléphone à des partisans en réunion : « Tout doit partir du 15 octobre. Je suis loin, mais je suis avec vous ». Ce même samedi, au cours d’un meeting autorisé par le gouvernement au nom de la démocratie, les animateurs dont Akoun Laurent, Yao Yao Jules ont ouvertement défié le pays en déclarant que pour eux, c’est Gbagbo qui est toujours le président de la République de Côte d’Ivoire. Jusqu’où le Fpi peut-il aller dans sa défiance vis-à-vis de la réalité et jusqu’à quand l’on le regardera faire ? Les autorités peuvent toujours observer sans rien dire, mais le Fpi n’entend visiblement pas en rester là. Ce silence du gouvernement devant tant de provocations et de défiance commence à inquiéter sérieusement les Ivoiriens, car à force de répéter, le Fpi risque de changer son mensonge en vérité. Pourquoi les autorités ne disent-elles rien ? Ouattara a-t-il si peur du Fpi, comme l’écrivent nos confrères qui estiment que Gbagbo fait peur ?
Eddy PEHE
Eddy PEHE