C’est désormais, le coup pour coup, voire la loi du talion, entre le Front populaire ivoirien ( Fpi) et Koulibaly Mamadou, ancien N° 1 par intérim de l’ex-parti au pouvoir (24 octobre 2000-11 avril 2011). La guerre à fleuret moucheté, notamment, nourrie de points de vue politiques contradictoires qui prévalait hier, a fait place aujourd’hui à une guerre ouverte et totale. Depuis quelques jours, en effet, les deux camps rivaux font, outrancièrement, feu de
tout bois. Apparemment, c’est la décision du président de l’Assemblée nationale
de fermer, le mercredi 05 octobre 2011, les portes de l’hémicycle au nez d’une
dizaine de députés Fpi venus, selon eux, ouvrir la session ordinaire, qui a mis le
feu aux poudres et déclenché l’escalade verbale entre les anciens
camarades. «Moi qui me suis plaint et ai dénoncé publiquement l’illégalité
d’une dissolution de l’Assemblée nationale, je ne saurais cautionner la tenue
d’une session illégale qui ne respecte pas la procédure », avait argué Koulibaly
Mamadou pour cadenasser les portes de l’Assemblée, ajoutant que «
l’Assemblée nationale, ce n’est pas uniquement le Fpi ». Par ailleurs, Koulibaly
Mamadou a accusé ses anciens compagnons d’être friands des coups bas. « Si
vous ne faites pas çà, ne comptez pas sur moi. Vous m’avez habitué à des faux
coups », a-t-il dit aux députés Guipié Yoro Charles et Amani N’Guessan, qui
étaient allés lui demander l’ouverture de cette session ordinaire. Une boule
puante que le Fpi a renvoyée, aussitôt, à son expéditeur. Et c’est Laurent
Akoun, Secrétaire général par intérim, porte-parole du Fpi, qui a sonné le
premier, la charge. Le dimanche 9 octobre 2011, en déplacement dans le village
de Lopou, dans la sous-préfecture de Dabou, il a rendu à Koulibaly Mamadou,
la monnaie de sa pièce. Sous le prétexte bien pensé de « rallumer la flamme »
des militants dans cette localité, Laurent Akoun s’est laissé aller à une révélation
aux allures de mise en accusation directe de Koulibaly Mamadou, notamment,
sur la mort de Désiré Assigni Tagro, ancien ministre de l’Intérieur, tué lors de
l’assaut des Forces nouvelles contre la résidence présidentielle, le 11 avril
2011. « Mamadou Koulibaly sait pourquoi Tagro est mort », a-t-il lâché. Dans
sa publication du mardi 12 octobre 2011, soit seulement deux jours après
l’accusation de Dabou, le journal pro-gouvernemental, Fraternité-Matin,
propose un grand déballage de Koulibaly Mamadou, notamment, sur ses
relations avec Laurent Gbagbo, son épouse Simone, son adhésion au Fpi, son
différend avec Désiré Tagro, son rejet de l’Apo. Comme pour dire les choses de
façon prosaïque, Koulibaly Mamadou a mis le C… du régime Gbagbo dehors.
Le Fpi n’a pas attendu une lune pour réagir. Et c’est Marthe Ago, première vice-
présidente de l’Assemblée nationale, ex-proche collaboratrice de Koulibaly
Mamadou, qui ne s’est pas fait prier pour ‘’marcher sur le corps’’ du Professeur agrégé d’Economie. Dans des propos d’une rare virulence à l’encontre de l’auteur de « Le Libéralisme, Nouveau départ pour l`Afrique Noire, 1992,
L`Harmattan, Ago Marthe, présente, dans les colonnes d’un confrère, d’abord
le député de Koumassi, natif d’Azaguié-Gare en 1957, comme « un pion de la
France ». Il n’y a pas pire anathème chez les militants du Fpi que de présenter
un adversaire sous ce qualificatif. En ce qui concerne l’échec de la tenue de la
session du mercredi 05 octobre 2011, Ago Marthe rend entièrement responsable
Koulibaly Mamadou. « C’est Koulibaly Mamadou qui a mis fin à l’existence de
l’Assemblée nationale… Le chef de l’Etat qui vient d’arriver n’ a jamais dissout
l’Assemblée nationale, comme l’avait fait en son temps la junte militaire dès sa
prise de pouvoir, le 24 décembre 2004… Soyons des citoyens responsables. Il
faut dire que Koulibaly Mamadou n’a pas joué son rôle. Il a violé la
constitution de Côte d’Ivoire », accuse-t-elle. « Les sociétés modernes,
puisqu’il se comporte comme un demi-dieu, n’ont plus besoin de ce genre de
personnes… Moi, je prends les gens tels qu’ils sont. Sur le plan juridique,
Koulibaly Mamadou vient de mettre fin à l’existence de l’Assemblée nationale…
Il vient de nous montrer, à travers ce qui s’est passé la semaine dernière à
l’Assemblée nationale, que c’est sa volonté de bloquer l’Assemblée nationale…
Aujourd’hui, il vient de donner la preuve qu’il est un allié de la France. C’est
l’un des bourreaux du peuple ivoirien. S’il a bien caché son jeu au départ,
aujourd’hui, toutes les preuves de son implication dans les attaques contre
notre pays sont réunies. Il a vraiment joué sa partition… », enfonce-t-elle le
clou. Ago Marthe s’est dite convaincue que Koulibaly Mamadou fait partie des
personnes qui ont attaqué la Côte d’Ivoire en 2002. « Je vais dire franchement
que tous ceux qui ont fomenté le coup d’Etat contre la Côte d’Ivoire depuis
2002 continuent de se couvrir. Parmi ces hommes, Mamadou Koulibaly qui, à
l’époque, indexait la France, au même titre que nous… Vous savez, un fils peut
tuer son papa. Il suffit qu’il vous plante un couteau pendant que vous dormez.
Je n’ai jamais pensé qu’il pouvait en arriver là. C’est un coup de force qu’il
vient d’opérer en nous mettant devant le fait accompli ». La guerre entre
Koulibaly et ses camarades ne fait que commencer. Les prochaines semaines
s’annoncent palpitantes ? En tout cas, la ligne rouge semble avoir été franchie.
Armand B. DEPEYLA
tout bois. Apparemment, c’est la décision du président de l’Assemblée nationale
de fermer, le mercredi 05 octobre 2011, les portes de l’hémicycle au nez d’une
dizaine de députés Fpi venus, selon eux, ouvrir la session ordinaire, qui a mis le
feu aux poudres et déclenché l’escalade verbale entre les anciens
camarades. «Moi qui me suis plaint et ai dénoncé publiquement l’illégalité
d’une dissolution de l’Assemblée nationale, je ne saurais cautionner la tenue
d’une session illégale qui ne respecte pas la procédure », avait argué Koulibaly
Mamadou pour cadenasser les portes de l’Assemblée, ajoutant que «
l’Assemblée nationale, ce n’est pas uniquement le Fpi ». Par ailleurs, Koulibaly
Mamadou a accusé ses anciens compagnons d’être friands des coups bas. « Si
vous ne faites pas çà, ne comptez pas sur moi. Vous m’avez habitué à des faux
coups », a-t-il dit aux députés Guipié Yoro Charles et Amani N’Guessan, qui
étaient allés lui demander l’ouverture de cette session ordinaire. Une boule
puante que le Fpi a renvoyée, aussitôt, à son expéditeur. Et c’est Laurent
Akoun, Secrétaire général par intérim, porte-parole du Fpi, qui a sonné le
premier, la charge. Le dimanche 9 octobre 2011, en déplacement dans le village
de Lopou, dans la sous-préfecture de Dabou, il a rendu à Koulibaly Mamadou,
la monnaie de sa pièce. Sous le prétexte bien pensé de « rallumer la flamme »
des militants dans cette localité, Laurent Akoun s’est laissé aller à une révélation
aux allures de mise en accusation directe de Koulibaly Mamadou, notamment,
sur la mort de Désiré Assigni Tagro, ancien ministre de l’Intérieur, tué lors de
l’assaut des Forces nouvelles contre la résidence présidentielle, le 11 avril
2011. « Mamadou Koulibaly sait pourquoi Tagro est mort », a-t-il lâché. Dans
sa publication du mardi 12 octobre 2011, soit seulement deux jours après
l’accusation de Dabou, le journal pro-gouvernemental, Fraternité-Matin,
propose un grand déballage de Koulibaly Mamadou, notamment, sur ses
relations avec Laurent Gbagbo, son épouse Simone, son adhésion au Fpi, son
différend avec Désiré Tagro, son rejet de l’Apo. Comme pour dire les choses de
façon prosaïque, Koulibaly Mamadou a mis le C… du régime Gbagbo dehors.
Le Fpi n’a pas attendu une lune pour réagir. Et c’est Marthe Ago, première vice-
présidente de l’Assemblée nationale, ex-proche collaboratrice de Koulibaly
Mamadou, qui ne s’est pas fait prier pour ‘’marcher sur le corps’’ du Professeur agrégé d’Economie. Dans des propos d’une rare virulence à l’encontre de l’auteur de « Le Libéralisme, Nouveau départ pour l`Afrique Noire, 1992,
L`Harmattan, Ago Marthe, présente, dans les colonnes d’un confrère, d’abord
le député de Koumassi, natif d’Azaguié-Gare en 1957, comme « un pion de la
France ». Il n’y a pas pire anathème chez les militants du Fpi que de présenter
un adversaire sous ce qualificatif. En ce qui concerne l’échec de la tenue de la
session du mercredi 05 octobre 2011, Ago Marthe rend entièrement responsable
Koulibaly Mamadou. « C’est Koulibaly Mamadou qui a mis fin à l’existence de
l’Assemblée nationale… Le chef de l’Etat qui vient d’arriver n’ a jamais dissout
l’Assemblée nationale, comme l’avait fait en son temps la junte militaire dès sa
prise de pouvoir, le 24 décembre 2004… Soyons des citoyens responsables. Il
faut dire que Koulibaly Mamadou n’a pas joué son rôle. Il a violé la
constitution de Côte d’Ivoire », accuse-t-elle. « Les sociétés modernes,
puisqu’il se comporte comme un demi-dieu, n’ont plus besoin de ce genre de
personnes… Moi, je prends les gens tels qu’ils sont. Sur le plan juridique,
Koulibaly Mamadou vient de mettre fin à l’existence de l’Assemblée nationale…
Il vient de nous montrer, à travers ce qui s’est passé la semaine dernière à
l’Assemblée nationale, que c’est sa volonté de bloquer l’Assemblée nationale…
Aujourd’hui, il vient de donner la preuve qu’il est un allié de la France. C’est
l’un des bourreaux du peuple ivoirien. S’il a bien caché son jeu au départ,
aujourd’hui, toutes les preuves de son implication dans les attaques contre
notre pays sont réunies. Il a vraiment joué sa partition… », enfonce-t-elle le
clou. Ago Marthe s’est dite convaincue que Koulibaly Mamadou fait partie des
personnes qui ont attaqué la Côte d’Ivoire en 2002. « Je vais dire franchement
que tous ceux qui ont fomenté le coup d’Etat contre la Côte d’Ivoire depuis
2002 continuent de se couvrir. Parmi ces hommes, Mamadou Koulibaly qui, à
l’époque, indexait la France, au même titre que nous… Vous savez, un fils peut
tuer son papa. Il suffit qu’il vous plante un couteau pendant que vous dormez.
Je n’ai jamais pensé qu’il pouvait en arriver là. C’est un coup de force qu’il
vient d’opérer en nous mettant devant le fait accompli ». La guerre entre
Koulibaly et ses camarades ne fait que commencer. Les prochaines semaines
s’annoncent palpitantes ? En tout cas, la ligne rouge semble avoir été franchie.
Armand B. DEPEYLA