Molestés dans la nuit du 10 au 11 octobre par des éléments des Forces républicaines de Côte d Ivoire (Frci), les agents de santé du Chu de Treichville ont décidé, hier, à la suite d’une assemblée, d’enlever la blouse.
Ils avaient déjà créé l’émoi au Chu de Cocody il y a 3 mois en molestant des agents de la santé. Cette fois, la colère des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) s’est déportée au Chu de Treichville, où trois agents de la santé ont copieusement été tabassés par ces hommes en armes. Toute chose qui a conduit les agents, suite à une assemblée tenue hier, à décider d’un arrêt de travail jusqu’au rétablissement de la sécurité dans leur structure sanitaire.
Revenant sur l’incident, les agents de la santé expliquent que tout est arrivé dans la nuit du 10 octobre. «Nous étions aux urgences lorsque nous avons reçu un malade qui présentait les signes de diarrhée sanguinolentes. Nous avons alors prescrit une ordonnance à ses parents. Mais malheureusement, tous les médicaments n’étaient pas disponibles à la pharmacie. Avec les premiers produits disponibles, nous avons procédé à son examen et fait les premiers soins en attendant l’arrivée des médicaments qui devaient être achetés en officine privée. Et lorsque ces médicaments son arrivés, il fallait poursuivre le traitement. Et là, nous nous sommes rendu compte que les gants manquaient. C’est alors qu’un des visiteurs du malade, un élément des Frci, est venu se plaindre à l’infirmier. Selon lui, ce n’est pas normal qu’on leur demande d’acheter des médicaments pendant cette période de gratuité.
Les échanges entre les deux éléments des Frci et les infirmiers et médecins ont vite dégénéré. Les Frci n’ont pas hésité à battre jusqu’au médecin de garde aux urgences ce jour-là», explique un agent sous le sceau de l’anonymat. «Dr Diaha (le médecin de garde) a eu une jambe endommagée et les 2 autres infirmiers ont été grièvement molestés. Dès le lendemain, nous avons adressé une motion de protestation au directeur du Chu avec ampliation au ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida ; et aux autres directeurs généraux. Et cela s’est traduit par un arrêt de travail de 48h aux urgences médicales du Chu de Treichville», explique Fofana Hamed, secrétaire général du Mouvement des infirmiers et infirmières diplômés d’Etat de Côte d’Ivoire (Mideci).
La motion de protestation dont nous avons eu copie disait en substance : «Suite à l’agression perpétrée sur le personnel de santé des urgences médicales du Chu de Treichville (Chut) ce 10 octobre 2011 à 23h, nous, médecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens, aides soignantes, filles et garçons de salle, assistants sociaux et personnels administratifs du Chut, venons par la présente, marquer notre indignation face à ces actes de vandalismes inqualifiables. Durant la crise postélectorale, nous, personnels de santé, avions maintenu les services hospitaliers ouverts. (…). Malgré notre bonne foi, nous avons subi les agressions des hommes en arme et celles des populations, et nous n’avons jamais reçu d’encouragement de notre ministère de tutelle, encore moins ceux du gouvernement.
Nous avons été choqué par les propos du ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida, qui a traité son personnel de ‘’Voleurs de médicaments’’. Ces propos livrent le personnel médical à la vindicte populaire créant ainsi un climat de méfiance entre la population et le personnel médical. (…) Constatant que le personnel de santé est livré à la vindicte populaire ; nous, personnels du Chut, crions notre indignation et protestons vivement contre ces agissements infâmes ; décidons d’un arrêt de travail de 48h aux urgences médicales du Chut ; demandons au directeur du Chut de tout mettre en œuvre pour que la sécurité soit assurée dans tout le Chut ; demandons à la tutelle de tout mettre en œuvre pour rétablir un climat de confiance entre la population et le personnel médical ; exhortons la tutelle à créer un climat de confiance et de défiance ; décidons de généraliser l’arrêt de travail à tout le Chut si les mesures idoines de sécurisation ne sont pas prises ». Et, selon les agents, c’est la non résolution de cette dernière revendication qui a entrainé cet arrêt de travail.
Touré Yelly
Ils avaient déjà créé l’émoi au Chu de Cocody il y a 3 mois en molestant des agents de la santé. Cette fois, la colère des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) s’est déportée au Chu de Treichville, où trois agents de la santé ont copieusement été tabassés par ces hommes en armes. Toute chose qui a conduit les agents, suite à une assemblée tenue hier, à décider d’un arrêt de travail jusqu’au rétablissement de la sécurité dans leur structure sanitaire.
Revenant sur l’incident, les agents de la santé expliquent que tout est arrivé dans la nuit du 10 octobre. «Nous étions aux urgences lorsque nous avons reçu un malade qui présentait les signes de diarrhée sanguinolentes. Nous avons alors prescrit une ordonnance à ses parents. Mais malheureusement, tous les médicaments n’étaient pas disponibles à la pharmacie. Avec les premiers produits disponibles, nous avons procédé à son examen et fait les premiers soins en attendant l’arrivée des médicaments qui devaient être achetés en officine privée. Et lorsque ces médicaments son arrivés, il fallait poursuivre le traitement. Et là, nous nous sommes rendu compte que les gants manquaient. C’est alors qu’un des visiteurs du malade, un élément des Frci, est venu se plaindre à l’infirmier. Selon lui, ce n’est pas normal qu’on leur demande d’acheter des médicaments pendant cette période de gratuité.
Les échanges entre les deux éléments des Frci et les infirmiers et médecins ont vite dégénéré. Les Frci n’ont pas hésité à battre jusqu’au médecin de garde aux urgences ce jour-là», explique un agent sous le sceau de l’anonymat. «Dr Diaha (le médecin de garde) a eu une jambe endommagée et les 2 autres infirmiers ont été grièvement molestés. Dès le lendemain, nous avons adressé une motion de protestation au directeur du Chu avec ampliation au ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida ; et aux autres directeurs généraux. Et cela s’est traduit par un arrêt de travail de 48h aux urgences médicales du Chu de Treichville», explique Fofana Hamed, secrétaire général du Mouvement des infirmiers et infirmières diplômés d’Etat de Côte d’Ivoire (Mideci).
La motion de protestation dont nous avons eu copie disait en substance : «Suite à l’agression perpétrée sur le personnel de santé des urgences médicales du Chu de Treichville (Chut) ce 10 octobre 2011 à 23h, nous, médecins, infirmiers, sages-femmes, techniciens, aides soignantes, filles et garçons de salle, assistants sociaux et personnels administratifs du Chut, venons par la présente, marquer notre indignation face à ces actes de vandalismes inqualifiables. Durant la crise postélectorale, nous, personnels de santé, avions maintenu les services hospitaliers ouverts. (…). Malgré notre bonne foi, nous avons subi les agressions des hommes en arme et celles des populations, et nous n’avons jamais reçu d’encouragement de notre ministère de tutelle, encore moins ceux du gouvernement.
Nous avons été choqué par les propos du ministre de la Santé et de la Lutte contre le sida, qui a traité son personnel de ‘’Voleurs de médicaments’’. Ces propos livrent le personnel médical à la vindicte populaire créant ainsi un climat de méfiance entre la population et le personnel médical. (…) Constatant que le personnel de santé est livré à la vindicte populaire ; nous, personnels du Chut, crions notre indignation et protestons vivement contre ces agissements infâmes ; décidons d’un arrêt de travail de 48h aux urgences médicales du Chut ; demandons au directeur du Chut de tout mettre en œuvre pour que la sécurité soit assurée dans tout le Chut ; demandons à la tutelle de tout mettre en œuvre pour rétablir un climat de confiance entre la population et le personnel médical ; exhortons la tutelle à créer un climat de confiance et de défiance ; décidons de généraliser l’arrêt de travail à tout le Chut si les mesures idoines de sécurisation ne sont pas prises ». Et, selon les agents, c’est la non résolution de cette dernière revendication qui a entrainé cet arrêt de travail.
Touré Yelly