Karamoko Lancina est un proche parmi les proches du professeur Mamadou Koulibaly, président de l'Assemblée nationale et de Lider, son parti politique. Il est également le coordonateur des activités d'implantation de ce parti politique. Dans l'entretien qui suit, M. Karamoko fait le point des activités de Lider et répond aux attaques contre son président.
Karamoko Lancina, vous êtes le coordonateur des activités d’implantation du parti LIDER. Comment se porte ce parti politique?
LIDER se porte assez-bien, pour un nouveau-né, je dirais qu’il a commencé à faire les quatre pattes directement.
Qu’entendez-vous par assez- bien ?
Nous sommes en pleine implantation du parti. On n’a même pas encore, de façon officielle, notre récépissé, mais tous les week-ends, nous sommes partis dans tous les quartiers d’Abidjan pour implanter le parti. Ce sont des cellules que nous implantons. Il faut le noter, une cellule est composée de 10 personnes et les week-ends, ce sont des dizaines de cellules que nous implantons. Nous étions à Marcory, à Koumassi et le week-end prochain nous évoluons vers Abobo, Yopougon, etc. Vu l’engouement et les demandes qu’il y a pour l’implantation du parti, je dis que ce sont de bons signes.
On a l’impression qu’on met la charrue avant les bœufs. Le parti n'a pas encore d’organisation, ni de structures, et pendant ce temps, vous faites des implantations. A quand une organisation avec des instances dirigeantes ?
Il faut retenir qu’après l’Assemblée générale constitutive, les membres fondateurs ont porté Mamadou Koulibaly à la tête de LIDER comme le président. En dehors de ça, il n’y a pas d’instances avec des animateurs bien déterminés. Nous voulons être légalistes, et c’est le congrès qui peut décider de tout cela. C’est là-bas que les instances du parti vont être formalisées, que les animateurs du parti vont être connus. Nous avons cependant une petite organisation interne, qui n’est pas encore très claire, mais qui nous permet de fonctionner sans problème.
Le microcosme politique ivoirien bouillonne, les partis politiques se préparent à aller aux élections législatives. LIDER est encore au stade d’implantation de ses bases. Doit-on comprendre que LIDER ne prendra pas part aux législatives ?
LIDER prendra part aux législatives, mais il ne faut pas se leurrer. On a dit qu’il y a quelques conditions minimales à avoir, notamment la sécurité. Une fois que ces conditions sont réunies, LIDER ira aux législatives. Mais voyez-vous, dès que le parti est né, nous avons en face des élections aussi importantes que sont les législatives. Faut-il faire l’implantation et ne pas aller aux élections ? Nous disons qu’on peut faire les deux ; en même temps qu’on implante le parti, on se prépare pour aller aux législatives. N’oubliez pas que LIDER compte dans ses rangs beaucoup de jeunes cadres, qui n’avaient pas fait la politique avant, mais qui ont de grandes ambitions pour leurs régions respectives. Quand ils sont venus, ils ont dit : « nous voulons être candidats chez nous ». Quand ces personnes viennent avec un tel enthousiasme, il faut les encourager. Bien que le parti soit en pleine installation de ses bases, le parti se prépare à aller aux législatives et nous sommes convaincus que nous allons avoir quelques sièges dans le nouveau parlement.
A ce niveau, est-ce-que vous avez déjà commencé à recevoir des dossiers de candidature ?
Les dossiers de candidature commencent à être constitués, les cadres et tous ceux qui veulent être candidats dans leurs régions, sont en train de faire les papiers qui sont exigés pour les candidatures. Au niveau de LIDER, on s’apprête à faire une réunion pour connaitre les noms de nos candidats dans les régions. On se prépare.
Si vous devez faire un point des cellules que vous avez installées, vous en êtes à combien ?
Nous sommes à plus de 200 cellules installées à la date d’aujourd’hui.
En même temps que LIDER nait, son président est attaqué de toutes parts ; on lui reproche d’avoir changé de discours, on dit même que c’est un pion de la France. Comment appréciez-vous tous ces discours ?
Ceux qui disent cela ne connaissent pas vraiment Koulibaly, ou alors ils sont animés de mauvaise foi. Le discours de Mamadou Koulibaly n’a pas changé. Ce qui est nouveau, c’est qu’après cette crise, il essaie d’interpeller les acteurs politiques ivoiriens quand il dit par exemple : « la France ne nous a pas envoyé la guerre, mais la France nous a fait la guerre ». Entre les verbes « envoyé » et « fait », je crois qu’il y a une nette différence. Il le dit pour rappeler que s’il n’y avait pas eu l’ivoirité, la rébellion qui a été soutenue par la France, si on avait fait le désarmement avant d’aller aux élections, on n’aurait pas connu cette guerre qui a été appuyée par la France. C’est nous qui avons demandé à la France de venir nous aider, donc nous avons envoyé la guerre, mais c’est la France qui l’a faite. C’est ce qu’il faut comprendre. Et les gens font semblant de ne pas le voir, mais en réalité, ils savent de quoi Koulibaly parle. Mamadou Koulibaly n’a jamais été un pion de la France, bien au contraire, il a été un pion de la Côte d’Ivoire où il cherche la liberté pour la population ivoirienne.
Comment expliquez-vous alors que les attaques viennent essentiellement d’anciens camarades du Front populaire ivoirien (FPI) ?
Là aussi, on n’est pas totalement surpris. Il y a quand même un dépit amoureux. Koulibaly a été toujours mal aimé au sein de la grande famille du FPI, en tout cas, au niveau de la direction du FPI. C'est quelqu’un qui par ses propos, a toujours dérangé les tenants du pouvoir d'alors. Après la chute du président Laurent Gbagbo, ceux-là voulaient l’utiliser comme un cheval, c'est-à-dire qu’ils sont prêts à monter sur son dos et l’envoyer partout sans qu’il puisse émettre un avis quelconque. Et comme il l'a fait pendant de nombreuses années, il a dit cette fois : « c’est fini, il faut qu’on tienne compte de mon avis avant qu’on avance dans des directions bien déterminées ». Aujourd’hui, ils ne comprennent pas que Koulibaly soit parti alors qu’ils avaient le plus besoin de lui. C’est un dépit amoureux simplement, mais ça commence à aller un peu loin et c’est normal que nous réagissions.
Ça va loin effectivement. Mamadou Koulibaly avait eu à dénoncer un certain nombre de faits imputés à l’ancien ministre de l’Intérieur, feu Désiré Tagro. Laurent Akoun a dit quelque part que Koulibaly sait pourquoi Tagro est mort. Cela est tout de même intriguant n'est ce pas ?
C’est intriguant, mais ça tombe bien parce qu’au niveau de l’Assemblée nationale, le président Laurent Akoun, est le président de la Commission défense et sécurité. Il a certainement mené son enquête avec sa commission, et peut être qu’il a même rendu les résultats de son enquête au président Koulibaly qui refuse de les rendre publics. C’est donc une occasion pour Laurent Akoun de publier les résultats de l’enquête qu’il a faite. Il doit rendre compte sur la mort de Tagro. Je pense que le président Koulibaly devrait autoriser Laurent Akoun à publier son enquête, cela va permettre au Procureur d’avancer, parce que tous les Ivoiriens, les autorités actuelles veulent voir clair dans la mort de Désiré Tagro. Laurent Akoun se présente comme un témoin et c’est une opportunité que le Procureur devrait saisir, qu’on l’entende et qu’il nous dise ce qu’il sait. Il a dit « pourquoi ?», mais il n’a pas dit « comment ?» ni « où ?» il a été tué. Il pourrait nous dire aussi quelque chose sur la mort de Boga Doudou et de Guéi Robert. A moins qu’il soit comme Malachie, ces gens qui regardent dans les boules de cristal.
Selon vous, pourquoi est-ce maintenant que Laurent Akoun a sorti cette phrase concernant Mamadou Koulibaly sur la mort de Tagro ?
Peut-être que c’est maintenant qu’il a bouclé son enquête. Je vous ai dit tantôt qu’il est le président de la commission défense et sécurité. Il doit avoir des preuves tangibles de ce que Koulibaly est mêlé de près ou de loin dans cet événement tragique. C’est lui seul qui peut dire pourquoi c’est maintenant qu’il dit cela. Je pense que le Procureur ne doit pas laisser passer cette opportunité.
Des militants du FPI qui étaient en meeting récemment à Koumassi, ont été attaqués par une bande de jeunes. Quel commentaire faites-vous de cette attaque contre des opposants en plein meeting ?
Nous sommes dans une période très sensible et il ne faut pas encourager la violence d’où qu’elle vienne. Quels que soient les propos tenus par les responsables du FPI ce jour, ceux d’en face, on nous dit que ce sont des FRCI, des militants du RDR, n’avaient aucune raison d'aller à une telle violence. Je condamne cela. Mais en même temps, je dis quand on sort en public, il faut faire très attention à ses discours. Il ne faut pas tenir des propos haineux, qui puissent révolter. Je ne dis pas qu’il faut avoir le profil bas, mais je dis qu’il faut que les discours que nous tenons, soient conformes à l’attitude que nous avons. Je vais vous faire une révélation. Certains responsables du Fpi tiennent des discours pour harranguer les foules et gonfler les militants à bloc contre le pouvoir pendant la journée, et ils dînent avec des membres du pouvoir le soir. En même temps que vous tenez des propos à Koumassi, disant que le 15 octobre vous allez libérer la Côte d'Ivoire, en même temps que vous tenez des discours pour motiver les foules, les mobiliser pour combattre le pouvoir, en même temps, vous appelez pour des rendez-vous avec les tenants de ce pouvoir que vous voulez combattre. C’est ce genre d’attitude qui a amené la Côte d’Ivoire là où nous sommes aujourd’hui. Quand vous arrivez dans ces endroits comme Koumassi, et que vous tenez de tels discours, ne soyez pas étonnés de ces réactions. Nous, le lendemain dimanche, au même endroit, à la même heure, LIDER est allé faire une cérémonie d'implantation, et le président Koulibaly y a animé un meeting. De 16h30 jusqu’à 18 heures, on n’a eu aucune coup de sifflet, aucun caillou, aucune injure. Pourtant nous ne sommes pas allés dire que Ouattara était beau.
Cela pourrait conforter la position de ceux qui pensent que Mamadou Koulibaly a trahi ses anciens camarades de parti. Qu'en pensez-vous ?
Pour qui connait Mamadou Koulibaly, sait qu’il a toujours été constant dans ses propos, dans son discours. Depuis que le président Ouattara a interdit au Parlement de se réunir, il dénonce tous les jours le fait que l’Assemblée nationale soit fermée. Je ne me souviens pas, en dehors de Mamadou Koulibaly, depuis la chute de Laurent Gbagbo, qu’un homme politique ait tenu des propos directs à l’endroit du pouvoir en place. Ce ne sont pas des propos de déstabilisation, mais des propos de vérité, qui prennent en compte le respect de la Constitution de la Côte d’Ivoire. Sur cette base là, on devrait se mettre d’accord. On n’a pas besoin de tenir des propos de haine pour dire que tel ou tel est engagé. Koulibaly tient des propos responsables comme il l’a toujours fait. Ce ne sont pas des propos de traîtrise mais des propos de responsable.
Entretien réalisé par Hamadou ZIAO
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Karamoko Lancina, vous êtes le coordonateur des activités d’implantation du parti LIDER. Comment se porte ce parti politique?
LIDER se porte assez-bien, pour un nouveau-né, je dirais qu’il a commencé à faire les quatre pattes directement.
Qu’entendez-vous par assez- bien ?
Nous sommes en pleine implantation du parti. On n’a même pas encore, de façon officielle, notre récépissé, mais tous les week-ends, nous sommes partis dans tous les quartiers d’Abidjan pour implanter le parti. Ce sont des cellules que nous implantons. Il faut le noter, une cellule est composée de 10 personnes et les week-ends, ce sont des dizaines de cellules que nous implantons. Nous étions à Marcory, à Koumassi et le week-end prochain nous évoluons vers Abobo, Yopougon, etc. Vu l’engouement et les demandes qu’il y a pour l’implantation du parti, je dis que ce sont de bons signes.
On a l’impression qu’on met la charrue avant les bœufs. Le parti n'a pas encore d’organisation, ni de structures, et pendant ce temps, vous faites des implantations. A quand une organisation avec des instances dirigeantes ?
Il faut retenir qu’après l’Assemblée générale constitutive, les membres fondateurs ont porté Mamadou Koulibaly à la tête de LIDER comme le président. En dehors de ça, il n’y a pas d’instances avec des animateurs bien déterminés. Nous voulons être légalistes, et c’est le congrès qui peut décider de tout cela. C’est là-bas que les instances du parti vont être formalisées, que les animateurs du parti vont être connus. Nous avons cependant une petite organisation interne, qui n’est pas encore très claire, mais qui nous permet de fonctionner sans problème.
Le microcosme politique ivoirien bouillonne, les partis politiques se préparent à aller aux élections législatives. LIDER est encore au stade d’implantation de ses bases. Doit-on comprendre que LIDER ne prendra pas part aux législatives ?
LIDER prendra part aux législatives, mais il ne faut pas se leurrer. On a dit qu’il y a quelques conditions minimales à avoir, notamment la sécurité. Une fois que ces conditions sont réunies, LIDER ira aux législatives. Mais voyez-vous, dès que le parti est né, nous avons en face des élections aussi importantes que sont les législatives. Faut-il faire l’implantation et ne pas aller aux élections ? Nous disons qu’on peut faire les deux ; en même temps qu’on implante le parti, on se prépare pour aller aux législatives. N’oubliez pas que LIDER compte dans ses rangs beaucoup de jeunes cadres, qui n’avaient pas fait la politique avant, mais qui ont de grandes ambitions pour leurs régions respectives. Quand ils sont venus, ils ont dit : « nous voulons être candidats chez nous ». Quand ces personnes viennent avec un tel enthousiasme, il faut les encourager. Bien que le parti soit en pleine installation de ses bases, le parti se prépare à aller aux législatives et nous sommes convaincus que nous allons avoir quelques sièges dans le nouveau parlement.
A ce niveau, est-ce-que vous avez déjà commencé à recevoir des dossiers de candidature ?
Les dossiers de candidature commencent à être constitués, les cadres et tous ceux qui veulent être candidats dans leurs régions, sont en train de faire les papiers qui sont exigés pour les candidatures. Au niveau de LIDER, on s’apprête à faire une réunion pour connaitre les noms de nos candidats dans les régions. On se prépare.
Si vous devez faire un point des cellules que vous avez installées, vous en êtes à combien ?
Nous sommes à plus de 200 cellules installées à la date d’aujourd’hui.
En même temps que LIDER nait, son président est attaqué de toutes parts ; on lui reproche d’avoir changé de discours, on dit même que c’est un pion de la France. Comment appréciez-vous tous ces discours ?
Ceux qui disent cela ne connaissent pas vraiment Koulibaly, ou alors ils sont animés de mauvaise foi. Le discours de Mamadou Koulibaly n’a pas changé. Ce qui est nouveau, c’est qu’après cette crise, il essaie d’interpeller les acteurs politiques ivoiriens quand il dit par exemple : « la France ne nous a pas envoyé la guerre, mais la France nous a fait la guerre ». Entre les verbes « envoyé » et « fait », je crois qu’il y a une nette différence. Il le dit pour rappeler que s’il n’y avait pas eu l’ivoirité, la rébellion qui a été soutenue par la France, si on avait fait le désarmement avant d’aller aux élections, on n’aurait pas connu cette guerre qui a été appuyée par la France. C’est nous qui avons demandé à la France de venir nous aider, donc nous avons envoyé la guerre, mais c’est la France qui l’a faite. C’est ce qu’il faut comprendre. Et les gens font semblant de ne pas le voir, mais en réalité, ils savent de quoi Koulibaly parle. Mamadou Koulibaly n’a jamais été un pion de la France, bien au contraire, il a été un pion de la Côte d’Ivoire où il cherche la liberté pour la population ivoirienne.
Comment expliquez-vous alors que les attaques viennent essentiellement d’anciens camarades du Front populaire ivoirien (FPI) ?
Là aussi, on n’est pas totalement surpris. Il y a quand même un dépit amoureux. Koulibaly a été toujours mal aimé au sein de la grande famille du FPI, en tout cas, au niveau de la direction du FPI. C'est quelqu’un qui par ses propos, a toujours dérangé les tenants du pouvoir d'alors. Après la chute du président Laurent Gbagbo, ceux-là voulaient l’utiliser comme un cheval, c'est-à-dire qu’ils sont prêts à monter sur son dos et l’envoyer partout sans qu’il puisse émettre un avis quelconque. Et comme il l'a fait pendant de nombreuses années, il a dit cette fois : « c’est fini, il faut qu’on tienne compte de mon avis avant qu’on avance dans des directions bien déterminées ». Aujourd’hui, ils ne comprennent pas que Koulibaly soit parti alors qu’ils avaient le plus besoin de lui. C’est un dépit amoureux simplement, mais ça commence à aller un peu loin et c’est normal que nous réagissions.
Ça va loin effectivement. Mamadou Koulibaly avait eu à dénoncer un certain nombre de faits imputés à l’ancien ministre de l’Intérieur, feu Désiré Tagro. Laurent Akoun a dit quelque part que Koulibaly sait pourquoi Tagro est mort. Cela est tout de même intriguant n'est ce pas ?
C’est intriguant, mais ça tombe bien parce qu’au niveau de l’Assemblée nationale, le président Laurent Akoun, est le président de la Commission défense et sécurité. Il a certainement mené son enquête avec sa commission, et peut être qu’il a même rendu les résultats de son enquête au président Koulibaly qui refuse de les rendre publics. C’est donc une occasion pour Laurent Akoun de publier les résultats de l’enquête qu’il a faite. Il doit rendre compte sur la mort de Tagro. Je pense que le président Koulibaly devrait autoriser Laurent Akoun à publier son enquête, cela va permettre au Procureur d’avancer, parce que tous les Ivoiriens, les autorités actuelles veulent voir clair dans la mort de Désiré Tagro. Laurent Akoun se présente comme un témoin et c’est une opportunité que le Procureur devrait saisir, qu’on l’entende et qu’il nous dise ce qu’il sait. Il a dit « pourquoi ?», mais il n’a pas dit « comment ?» ni « où ?» il a été tué. Il pourrait nous dire aussi quelque chose sur la mort de Boga Doudou et de Guéi Robert. A moins qu’il soit comme Malachie, ces gens qui regardent dans les boules de cristal.
Selon vous, pourquoi est-ce maintenant que Laurent Akoun a sorti cette phrase concernant Mamadou Koulibaly sur la mort de Tagro ?
Peut-être que c’est maintenant qu’il a bouclé son enquête. Je vous ai dit tantôt qu’il est le président de la commission défense et sécurité. Il doit avoir des preuves tangibles de ce que Koulibaly est mêlé de près ou de loin dans cet événement tragique. C’est lui seul qui peut dire pourquoi c’est maintenant qu’il dit cela. Je pense que le Procureur ne doit pas laisser passer cette opportunité.
Des militants du FPI qui étaient en meeting récemment à Koumassi, ont été attaqués par une bande de jeunes. Quel commentaire faites-vous de cette attaque contre des opposants en plein meeting ?
Nous sommes dans une période très sensible et il ne faut pas encourager la violence d’où qu’elle vienne. Quels que soient les propos tenus par les responsables du FPI ce jour, ceux d’en face, on nous dit que ce sont des FRCI, des militants du RDR, n’avaient aucune raison d'aller à une telle violence. Je condamne cela. Mais en même temps, je dis quand on sort en public, il faut faire très attention à ses discours. Il ne faut pas tenir des propos haineux, qui puissent révolter. Je ne dis pas qu’il faut avoir le profil bas, mais je dis qu’il faut que les discours que nous tenons, soient conformes à l’attitude que nous avons. Je vais vous faire une révélation. Certains responsables du Fpi tiennent des discours pour harranguer les foules et gonfler les militants à bloc contre le pouvoir pendant la journée, et ils dînent avec des membres du pouvoir le soir. En même temps que vous tenez des propos à Koumassi, disant que le 15 octobre vous allez libérer la Côte d'Ivoire, en même temps que vous tenez des discours pour motiver les foules, les mobiliser pour combattre le pouvoir, en même temps, vous appelez pour des rendez-vous avec les tenants de ce pouvoir que vous voulez combattre. C’est ce genre d’attitude qui a amené la Côte d’Ivoire là où nous sommes aujourd’hui. Quand vous arrivez dans ces endroits comme Koumassi, et que vous tenez de tels discours, ne soyez pas étonnés de ces réactions. Nous, le lendemain dimanche, au même endroit, à la même heure, LIDER est allé faire une cérémonie d'implantation, et le président Koulibaly y a animé un meeting. De 16h30 jusqu’à 18 heures, on n’a eu aucune coup de sifflet, aucun caillou, aucune injure. Pourtant nous ne sommes pas allés dire que Ouattara était beau.
Cela pourrait conforter la position de ceux qui pensent que Mamadou Koulibaly a trahi ses anciens camarades de parti. Qu'en pensez-vous ?
Pour qui connait Mamadou Koulibaly, sait qu’il a toujours été constant dans ses propos, dans son discours. Depuis que le président Ouattara a interdit au Parlement de se réunir, il dénonce tous les jours le fait que l’Assemblée nationale soit fermée. Je ne me souviens pas, en dehors de Mamadou Koulibaly, depuis la chute de Laurent Gbagbo, qu’un homme politique ait tenu des propos directs à l’endroit du pouvoir en place. Ce ne sont pas des propos de déstabilisation, mais des propos de vérité, qui prennent en compte le respect de la Constitution de la Côte d’Ivoire. Sur cette base là, on devrait se mettre d’accord. On n’a pas besoin de tenir des propos de haine pour dire que tel ou tel est engagé. Koulibaly tient des propos responsables comme il l’a toujours fait. Ce ne sont pas des propos de traîtrise mais des propos de responsable.
Entretien réalisé par Hamadou ZIAO
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