On savait ce pays comme envoûté par un esprit de haine, de jalousie et de violence. On savait que certains des mouvements politiques ivoiriens en avaient fait un fonds de commerce depuis leur création. On savait même que ces pratiques avaient accouché d’une guerre meurtrière de trois mille personnes au bas mot. Mais on savait au moins que certains des citoyens les plus respectés de ce pays allaient finalement ôter leurs tailleurs et costumes et pénétrer dans l’arène des gladiateurs démocratiques, armés d’épées verbales aux tranchants potentiellement néfastes. Ainsi, comme si les Ivoiriens en avaient vraiment besoin, voici le désamour entre les partis LIDER et FPI en train de prendre des allures de guerre fratricide, particulièrement inquiétante. Les opinions diffèrent sur les raisons qui ont occasionné le départ de Mamadou Koulibaly du parti créé par Laurent Gbagbo mais, de grâce, devait-on en arriver là? Marthe Amon Agoh, première vice-présidente de l’Assemblée Nationale, se répandant publiquement dans les journaux en accusant son président d’avoir «parachevé le coup d’Etat de Ouattara » est tout simplement interloquant! Laurent Akoun, secrétaire général adjoint du FPI, suggérant à mots à peine couverts que Mamadou Koulibaly serait responsable de la mort de Désiré Tagro est tout simplement choquant! Assoa Adou, ex-ministre de la Construction et de l’Urbanisme, parlant de « faire sa fête » à Koulibaly – au sens propre ou au sens figuré du terme – est tout simplement déconcertant! Peu importe la véracité des accusations proférées par ces trois responsables politiques et peu importe la quantité de preuves “irréfutables” dont ils disposent, ces Honorables ont-ils seulement conscience des graves dommages que ce type de réactions peut engendrer? Ont-ils jaugé l’effet domino que ces accusations d’une rare férocité peuvent avoir dans un pays où les passions sont déjà à leur summum et où les frustrations attisées par le régime en place sont déjà à leur comble? Ont-ils pris le temps de sonder l’éventualité de la recrudescence de violence qui pourrait découler de leurs “convictions”, même si elles s’avéraient être justifiées ? Bien sûr, tous ceux qui stigmatisent l’action de Mamadou Koulibaly sont libres de le faire.
Mais posons-leur la question franchement: qui parmi eux est capable de produire une seule déclaration de l’homme qui menacerait de porter atteinte à l’intégrité physique des membres du FPI ? Comment comprendre que des responsables politiques de cet acabit, respectés justement pour leur positions claires mais dépassionnées pendant dix longues années de Refondation, sont soudain devenus des “va-t-en violence” à la suite de la folie qui a pris les rênes de ce pays? Font-ils ainsi preuve du degré de responsabilité qu’on serait en droit d’attendre de leur part? Pire, ils condamnent, non sans raison, les crimes perpétrés sur leurs militants et attribués aux hommes forts du moment. Et en face, ces mêmes personnes se muent en guérilléros et tiennent des propos incendiaires qui résultent – à en croire le camp LIDER – à des menaces de mort sur son président ? Serait-ce cela le “frémissement” que Laurent Akoun promet à la patrie ? Serait-ce là un petit aperçu du grand retour tant annoncé?
A entendre ces politiciens tempêter de la colère de Zeus tous leurs ressentiments quant aux choix opérés par Koulibaly, peut-on dire qu’ils valent finalement mieux que ceux qu’ils critiquent à tout bout de champ ? Mais enfin! Où donc se cache le sens des responsabilités dans ce pays? Que la clique Ouattara n’en dispose d’aucun, on peut le comprendre! Mais que les dirigeants du FPI prennent le relais de leurs militants les plus guerriers et s’époumonent en invectives tonitruantes et en menaces suffisantes, sans tenir compte du désastre que cela pourrait entraîner, est un énième exemple de la différence qu’il y a entre leurs intentions prétendument “pacifiées” et leurs actions apparemment “militarisées”.
Supposons un court instant que Laurent Gbagbo recouvre sa liberté à la suite d’un bain de sang similaire à celui qui a déjà mortifié la population ivoirienne: ceux qui s’auto-attribuent le titre de “patriotes ivoiriens” en seraient-ils plus réconfortés? Pensent-ils franchement que Laurent Gbagbo lui-même se réjouirait d’une telle situation? Le même Laurent Gbagbo qui, en pleine guerre, a refusé de faire usage d’un arsenal de feu destructeur sur le Golf Hôtel, afin de ne pas attenter à la vie des innocents travailleurs qui s’y trouvaient? Difficile de le croire.
Par contre, il va sans dire que le camp d’en face doit bien rigoler de ces bagarres entre soi-disant “démocrates”, francs donneurs de leçons mais incapables de porter des critiques sans étalage de leurs plus viles passions. Et nous le dirons: tous les responsables politiques ivoiriens qui cautionnent le fait que la Côte d’Ivoire puisse renouer avec le crépitement des armes lourdes font tous et sans exception le jeu d’Alassane Ouattara qui est d’établir durablement son règne de terreur sur la Côte d’Ivoire. Aussi à chacun d’entre eux, nous suggérons de méditer ce précieux conseil de Victor Hugo: «Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ; tout peut arriver d’un mot qu’en passant vous perdîtes»…
Fabien d’Almeida, pour Pensées noires
Mais posons-leur la question franchement: qui parmi eux est capable de produire une seule déclaration de l’homme qui menacerait de porter atteinte à l’intégrité physique des membres du FPI ? Comment comprendre que des responsables politiques de cet acabit, respectés justement pour leur positions claires mais dépassionnées pendant dix longues années de Refondation, sont soudain devenus des “va-t-en violence” à la suite de la folie qui a pris les rênes de ce pays? Font-ils ainsi preuve du degré de responsabilité qu’on serait en droit d’attendre de leur part? Pire, ils condamnent, non sans raison, les crimes perpétrés sur leurs militants et attribués aux hommes forts du moment. Et en face, ces mêmes personnes se muent en guérilléros et tiennent des propos incendiaires qui résultent – à en croire le camp LIDER – à des menaces de mort sur son président ? Serait-ce cela le “frémissement” que Laurent Akoun promet à la patrie ? Serait-ce là un petit aperçu du grand retour tant annoncé?
A entendre ces politiciens tempêter de la colère de Zeus tous leurs ressentiments quant aux choix opérés par Koulibaly, peut-on dire qu’ils valent finalement mieux que ceux qu’ils critiquent à tout bout de champ ? Mais enfin! Où donc se cache le sens des responsabilités dans ce pays? Que la clique Ouattara n’en dispose d’aucun, on peut le comprendre! Mais que les dirigeants du FPI prennent le relais de leurs militants les plus guerriers et s’époumonent en invectives tonitruantes et en menaces suffisantes, sans tenir compte du désastre que cela pourrait entraîner, est un énième exemple de la différence qu’il y a entre leurs intentions prétendument “pacifiées” et leurs actions apparemment “militarisées”.
Supposons un court instant que Laurent Gbagbo recouvre sa liberté à la suite d’un bain de sang similaire à celui qui a déjà mortifié la population ivoirienne: ceux qui s’auto-attribuent le titre de “patriotes ivoiriens” en seraient-ils plus réconfortés? Pensent-ils franchement que Laurent Gbagbo lui-même se réjouirait d’une telle situation? Le même Laurent Gbagbo qui, en pleine guerre, a refusé de faire usage d’un arsenal de feu destructeur sur le Golf Hôtel, afin de ne pas attenter à la vie des innocents travailleurs qui s’y trouvaient? Difficile de le croire.
Par contre, il va sans dire que le camp d’en face doit bien rigoler de ces bagarres entre soi-disant “démocrates”, francs donneurs de leçons mais incapables de porter des critiques sans étalage de leurs plus viles passions. Et nous le dirons: tous les responsables politiques ivoiriens qui cautionnent le fait que la Côte d’Ivoire puisse renouer avec le crépitement des armes lourdes font tous et sans exception le jeu d’Alassane Ouattara qui est d’établir durablement son règne de terreur sur la Côte d’Ivoire. Aussi à chacun d’entre eux, nous suggérons de méditer ce précieux conseil de Victor Hugo: «Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ; tout peut arriver d’un mot qu’en passant vous perdîtes»…
Fabien d’Almeida, pour Pensées noires