Les premiers responsables du Rassemblement des jeunes pour la démocratie et la paix (Rjdp), après leur combat pour le respect du choix des Ivoiriens à l’élection présidentielle, on peut le dire, ont abandonné le terrain politique aux mains des jeunes du Fpi qui ne cessent de menacer le pouvoir issu des urnes. Le président de la Jpdci, Kouadio Konan Bertin (KKB), celui du Rjr, Karamoko Yayoro, le premier responsable de la Judpci,Yao Seraphin et N’Guettia Judicaël, le nouveau président de la Jmfa, sont subitement devenus muets face à l’actualité politique ivoirienne qui monte de plus en plus en intensité. Cette attitude est d’autant plus incompréhensible que ce sont la jeunesse et les femmes du Rhdp qui étaient au devant de la lutte ayant abouti à la réinstauration de la démocratie en Côte d’Ivoire en donnant aux Ivoiriens un président démocratiquement élu. L’ivresse de la victoire les aurait-elle déjà mis en hibernation pour en digérer les fruits ? La plupart d’entre eux sont dans le starting-blocks pour les législatives et chacun, mu par une ferme volonté de se tailler une part du gâteau, est préoccupé à élaborer ses stratégies de campagne. Pendant ce temps, la jeunesse du Fpi et les ultra- frontistes exilés au Ghana et ailleurs, bandent les muscles pour engager une bataille dite de libération de la Côte d’Ivoire. La nature ayant horreur du vide, le Fpi, au départ timoré, devient de plus en plus incisif et entend secouer le régime en place par toutes ses branches. Les Koua Justin, Amani N’guessan font feu de tous bois. Ils organisent des meetings dont celui de Koumassi s’est soldé par des casses et des actes de vandalisme. Pour eux, si on ne libère pas Laurent Gbagbo, point de réconciliation et les Ivoiriens n’auront aucun répit. Blé Goudé a clairement affirmé que « la guerre est terminée, mais pas la crise ». Ce qui devrait interpeller KKB et ses compagnons de lutte. Face aux manœuvres de déstabilisation, les jeunes du Rhdp devraient être à l’avant-garde de la lutte pour la protection du régime dont ils ont contribué l’accession au pouvoir. Malheureusement, depuis la fin de la crise, le Rjdp est devenu amorphe, aphone, flegmatique, mou, inconsistant et inexistant. Plus d’action, plus de réunion, plus aucune déclaration publique. On se demande légitimement si le Rjdp a choisi ainsi d’abandonner le pouvoir d’Alassane Ouattara.
François Konan
François Konan