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Santé Publié le vendredi 28 octobre 2011 | Notre Voie

Malgré la campagne du pouvoir sur la gratuité des soins, Le Chu de Yopougon se meurt, des services ferment

© Notre Voie Par EMMA
Santé : Le Chu de Treichville a rouvert ses portes
Vendredi 14 Octobre, Treichville. Le Centre Hospitalier universitaire a rouvert ses portes
Faites un tour dans un centre hospitalier et universitaire (Chu) et vous vous rendrez compte que la gratuité des soins médicaux relève du pur mensonge de nos gouvernants. Le Chu de Yopougon où nous avons passé une journée est plus que malade sous Alassane Dramane Ouattara. Le personnel est là, mais les services n’existent que de nom désormais. La pharmacie du Chu ressemble à un
grenier vide. Gratuité des soins médicaux où es-tu?

Le Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Yopougon est en train de rendre l’âme sous Alassane Dramane Ouattara. Contrairement à la gratuité des soins qu’il a annonce dans les hôpitaux publics, les Ivoiriens sont toujours obligés de mettre la main à la poche pour payer leurs médicaments dans les pharmacies privées s’ils ne veulent pas mourir. A la place de la gratuité des soins, ce sont les pluies d’ordonnances qui tombent sur les malades. Les pharmacies des hôpitaux sont vides et des services ne fonctionnent plus depuis quelques mois que le pouvoir de Ouattara prône sa politique de soins médicaux gratuits. Les hôpitaux sont malades de la politique de Ouattara.
L’exemple du Chu de Yopougon est tellement édifiant qu’il ne faut plus se faire d’illusion sur une quelconque gratuité de soins.
En effet, le service de réanimation qui, comme son nom l’indique, est au premier plan des urgences est fermé. La pédiatrie est également fermée. Les travaux de réhabilitation du service de pédiatrie entamés sous Gbagbo, sont arrêtés on ne sait pour quelle raison. Selon nos interlocuteurs, ces travaux de réhabilitation avaient démarré dans le cadre des investissements liés au dédommagement suite aux déchets toxiques.
Le service de gynécologie et sa salle d’accouchement sont aussi fermés. La gestion du laboratoire du Chu a été confiée à un privé par le nouveau pouvoir, du fait, dit-on, de sa difficile gestion. Mais en confiant ce laboratoire public à un prestataire privé au sein d’un établissement public, on convient qu’il est impossible de faire de la gratuité des analyses médicales que prône le gouvernement. La conséquence est que ne pouvant pas exercer de façon gratuite en tant que privé, ce laboratoire a d’abord fermé et ouvert ensuite. Mais, il ne fait pas toutes les analyses. Ce qui est grave, juge un agent du Chu pour un hôpital de référence. Au Chu de Yopougon, la radio et le scanner ne sont plus fonctionnels parce qu’il n’y a plus de film depuis que Ouattara se trouve à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Le service de stérilisation du matériel médical avant leur utilisation au bloc opératoire ne fonctionne pas depuis plus de 3 mois. “Sans la stérilisation, on ne peut pas opérer un malade”, clarifie un agent de la santé.
Depuis plus de 2 mois, la pharmacie du Chu est à sec parce qu’il n’y a plus de médicaments. Alors on se demande bien avec quoi Alassane Ouattara fait sa gratuité de soins médicaux s’il n’y a pas de médicaments dans les pharmacies des hôpitaux. Violente question qui attend une réponse du gouvernement. “Quand on a lancé la gratuité des soins, une semaines après, il n’y avait plus de médicaments ici. Les malades payent trois fois plus cher dans les pharmacies privées parce que les pharmacies des hôpitaux sont subventionnées”, explique un agent. Qui ajoute que les énormes besoins sont exprimés et l’attente d’une suite favorable est bien longue et dépasse les limites de la patience des agents vu l’urgence. Les agents que nous avons trouvés à la pharmacie du Chu de Yopougon se tournaient les pouces du fait de l’inactivité dans leur service qui, dans le passé grouillait de monde.
Les grandes victimes de ce manque de médicaments sont les malades atteints d’insuffisance rénale et de diabète. “Les médicaments subventionnés et qui étaient vendus à 3.500FCFA au Chu sont maintenant payés dans les pharmacies privées à 16.000FCFA. C’est le cas de mista 30 qu’on prend pour piquer les diabétiques. Les produits qui servent à faire la dialyse manquent et les appareils aussi. Les appareils qui étaient destinés au Chu sont bloqués au Samu”, a fait remarquer un praticien.
“Aux urgences, on consulte et on délivre les ordonnances pour que les malades s’approvisionnent dans les officines privées. Il arrive régulièrement que des éléments armés des Frci viennent nous menacer ici quand on leur fait savoir que nous n’avons pas de médicaments pour les soigner gratuitement”, ajoute un autre praticien.
A Abidjan, la gratuité des soins est encore au stade de la rumeur. Parce que dans les faits, les populations n’ont encore rien vu de gratuit dans les hôpitaux. Celui qui ne met pas la main à la poche va mourir. Dans les Chu et hôpitaux publics, les ordonnances remplacent les médicaments. On pourrait penser qu’à l’intérieur du pays où vivent les populations rurales, quelque chose est fait pour les soulager ou atténuer leur calvaire en matière de politique sanitaire. A Korhogo où nous avons joint des personnes, on nous apprend que ni le laboratoire, ni la radio du Chr ne marche. “Ici on attend toujours de voir la gratuité des soins dont parlent Ouattara et son gouvernement. Il n’y aucun médicament ici. Chaque malade est obligé de se tourner vers les pharmacies en ville pour acquérir les médicaments”, témoigne un résident, agacé par cette grosse fausse promesse du pouvoir n

Benjamin Koré
benjaminkore@yahoo.fr
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