Aller vers les victimes pour échanger avec elles est l’une des approches de la Commission Dialogue, Vérité et réconciliation. Hier encore à Abobo-Doumé, cette démarche a été respectée. Le président de la Commission, le Premier ministre Charles Konan Banny était à la place Henri Konan Bédié pour rencontrer les populations et surtout les victimes. Le président du CDVR a profité de l’occasion pour rappeler aux uns et aux autres sa mission. «La Commission Dialogue, Vérité et réconciliation a pour mission de faire en sorte qu’au bout du compte la nation ivoirienne naisse dans sa diversité. C’est le résultat que nous visons au bout. Nous voulons transformer l’Etat n’zassa en une nation. Faire en sorte que les divergences ethniques, linguistiques et géographiques fassent place à une nation forte», a-t-il expliqué. Car, selon lui, il est temps que les Ivoiriens se considèrent comme des Ivoiriens d’abord avant de se référer à leur ethnie. «Nous devons raisonner en Ivoirien tout en ayant en esprit que nous sommes originaires de quelle que part», a-t-il conseillé. Avant d’ajouter: «Le président Houphouët disait c’est parce que nous sommes divers que nous devons être un». Banny a ensuite appelé les populations d’Attécoubé et de Yopougon également présentes pour la circonstance au dialogue pour l’éclatement de la vérité sur tout ce qui s’est passé lors de a crise postélectorale. « On ne peut pas comprendre quelque chose si on ne dialogue pas ; il faut qu’on sache pourquoi ce pays naguère pays de paix est devenu un pays de guerre », a-t-il argué. Mais avant tout, il a exhorté tout un chacun de faire preuve de repentance. « Il n’y a pas de pardon sans reconnaissance de la faute commise. Ceux qui ont commis des fautes le reconnaissent et se repentent pour espérer le pardon. Nous allons prier Dieu pour qu’il donne le courage aux uns de pardonner et aux autres pour avoir le courage pour se repentir », a-t-il indiqué. Avant lui, le maire de la commune d’Attécoubé, Danho Paulin Claude a expliqué que la crise a profondément appauvri. Pour lui, donc il importe que le gouvernement multiplie les actions de développement pour absorber le chômage et l’insécurité. Car c’est ainsi que le travail de la Commission pourra être facilité. Quant à M. Kouadio Edé Bienvenu Alexandre, porte-parole des victimes, handicapé des deux membres inférieurs, il a fait pleurer plus d’un par son témoignage. « Je ne sais quoi dire à tous ceux qui m’ont fait cela. Mon cœur saigne. Mais je demande de pardonner », a-t-il lancé avec une voix étreinte d’émotion. Le président de la CDVR a offert quatre tonnes de riz, une tonne de savons et des enveloppes.
Jean-Claude Coulibaly
Jean-Claude Coulibaly
