La volonté du président de la République Alassane Ouattara de doter la Côte d’Ivoire d’une armée homogène et républicaine risque d’être une illusion si on n’y prend pas garde. Depuis la fin 2011, après la crise postélectorale, conformément à l’Accord politique de Ouagadougou (Apo) des affectations de grande masse ont eu lieu au sein de la Grande muette. Pendant que les gendarmes, des militaires et des policiers des ex-Fds sont affectés manu militari et priés de rejoindre leurs nouveaux postes d’affectation, sous peine de sanctions sévères, les 6000 éléments des ex-Fafn affectés en zone ex-gouvernementale sont, jusqu’à ce jour, encore absents dans les casernes. C’est ce que nous a confié un gradé de l’Armée, sous le sceau de l’anonymat. Alors qu’ils perçoivent leurs soldes au Groupement Ministériel des moyens généraux (Gmmg), service solde du ministère de la Défense et ce depuis plus de trois mois, ces militaires n’ont pas encore intégré les camps où ils ont été respectivement affectés. A savoir les camps d’Akouédo, BB, Basa, 1er Bcp, Génie Bcs, Gmmg, Inspection, Gatl et Marine. Les gendarmes, militaires, policiers et leur hiérarchie respective affectés en zone Centre, Nord et Ouest (ex-Cno) dans le cadre du redéploiement de l’administration ne digèrent pas cette situation qu’ils qualifient d’injuste. « S’il faut que ces 6000 éléments viennent à Abidjan chaque fin du mois pour percevoir leurs salaires et ensuite retourner en zone ex-Cno pour s’adonner à des anciennes pratiques en situation de guerre, cela n’est pas fait pour aider les nouvelles autorités militaires à remplir objectivement la mission que le président de la République leur a assignée », a ajouté notre informateur. Il appartient maintenant à la haute hiérarchie militaire qui crie partout où besoin est sa volonté d’instaurer la discipline dans les armées de s’efforcer de faire comprendre aux ex-Fafn de rejoindre leur place dans les casernes tel que voulu par le chef suprême des Armées, le président Alassane Ouattara.
ADAYE KOUAKOU
ADAYE KOUAKOU