Assises à même le sol, les épouses des gendarmes délogés étaient en sanglots. Le samedi dernier, nous les avons trouvées amères, à la limite révoltées. Elles trouvent injustes qu'on les vide de leurs domiciles alors que des démarches sont entreprises par leurs époux auprès de la hiérarchie pour trouver une solution à leur problème. « Mon mari vient d'être affecté à Séguéla. Il est parti là-bas pour nous trouver un logement. Derrière lui, on vient me vider. Où vais-je dormir avec les enfants. Que le président Alassane Ouattara nous vienne en aide. Qu'il soit la solution pour nous », a lâché, d'une voix pathétique, Mme N'Guessan. Comme elle, plusieurs épouses de gendarmes ont souhaité que le chef de l'État ou le Premier ministre trouve une solution. « Regarde cette femme-là. Elle est en grossesse et on l'a jetée dehors. Ce n'est pas juste. Ils ont même violenté l'une de nos sœurs », a soutenu une épouse de gendarme. Qui appelle les nouvelles autorités au secours. « On nous jette à la rue comme de vulgaires locataires. Que les autorités aient pitié de nous », a renchéri une autre dame. En groupe, ces femmes tentaient de se consoler en prédisant des lendemains meilleurs pour elles. Quant à leurs époux, soucieux, ils ne cessaient de se concerter sur la conduite à tenir. En attendant, l'épée de Damoclès d'une seconde phase de déguerpissement plane sur la tête des 18 familles restantes. Qui a décidé de ne pas partir, quitte à ce que les commandos marchent sur leurs corps.
Y.DOUMBIA
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