La première prison de Côte d’Ivoire a enfin ouvert ses portes, lundi dernier après cinq mois de fermeture liée à la crise post-électorale. Elle a acceuilli ses premiers pensionnaires au nombre de 12. 3 sont sous mandat du juge d’instruction dont deux femmes et un mineur d’environ 16 ans. Ils sont répartis dans les 16 cellules que compose la maison d’arrêt et de correction de Grand-Bassam. Les détenus avant la crise ont été inculpés pour coups et blessures volontaires, vol à main armée, vol en réunion, assassinat. Ces derniers se sont évadés à la faveur de la crise post-électorale. Cette prison qui ouvre enfin au grand bonheur des populations du département de Grand-Bassam fera baisser le taux d’insécurité considérablement en hausse ces derniers jours. Cependant, cet espoir risque de s’évanouir au regard des difficultés auxquelles est confrontée la première prison du pays. Un tour au sein de la prison civile de l’ancienne capitale politique achève de convaincre sur la léthargie dans laquelle elle est plongée. Ce mercredi 28 septembre, la prison civile est animée de façon particulière. A l’entrée, des gardes pénitentiaires montent la garde. Assis sous un appâtam, la vigilance de leur côté est accrue. Cependant, ces piliers de la Macgb sont presque sinistrés à l’image de la prison, elle-même. Ces gardes sont sous-équipés. Le matériel de travail est dépassé. Manque criard d’outil informatique. Côté infrastructure, c’est le désastre. La prison souffre de problème d’électricité et de plomberie. Les serrures sont hors d’usage. Elles nécessitent un entretien quotidien. La cuisine ressemble à un moulin à vent abandonné. Les mets sont concoctés avec du bois. L’infirmerie non plus n’est pas mieux lotie. Elle offre également un spectacle désolant. Ses étagères sont vides en médicaments. La prison n’a plus de véhicule de liaison. Le véhicule de commandement a été volé pendant les évènements post-électoraux. Tout est à refaire dans cette prison devenue pauvre. La clôture non plus ne répond pas aux normes de sécurité. Elle fait à peine 10 mètres. « En 2004, nous avons assisté à un spectacle. 19 parmi les pensionnaires se sont évadés en pleine journée. Ils ont escaladé la clôture. Il est donc important de surmonter la clôture de barbelée pour éviter des cas d’évasion. En somme, cette prison civile est délaissée», a souligné notre source. Et elle poursuit : « dans la nuit de mardi, un court-circuit a plongé les gardes pénitentiaires dans le noir. Avec eux, les détenus. C’est inadmissible », s’est offusquée notre source, qui souligne que la prison est exposée sans cesse à des courts-circuits. Car selon elle, la tutelle devra jeter un regard du côté de Grand-Bassam.
Cette vieille prison était en chantier en 2008 à l’initiative du ministère d’Etat, ministère de la justice. Elle a connu des travaux de réhabilitation dont l’exécution n’a pas été achevée. Les travaux ont été interrompus en 2010 parce que les ressources financières n’ont pas suivi. Les travaux ont toutefois permis une réhabilitation partielle de ce vieil édifice.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam
Cette vieille prison était en chantier en 2008 à l’initiative du ministère d’Etat, ministère de la justice. Elle a connu des travaux de réhabilitation dont l’exécution n’a pas été achevée. Les travaux ont été interrompus en 2010 parce que les ressources financières n’ont pas suivi. Les travaux ont toutefois permis une réhabilitation partielle de ce vieil édifice.
Emmanuelle Kanga à Grand-Bassam