Le samedi 12 novembre dernier, le CPAD (Comité de Pilotage des Actions de la Diaspora) a appelé à manifester à Paris pour demander la libération de Laurent Gbagbo et de ses proches. Annoncée comme la seconde grande manifestation des partisans de Laurent Gbagbo en Europe, la marche n’a pas tenu toutes ses promesses. La précédente qui s’était déroulée le 02 juillet dernier avait rassemblé près de 5000 participants (source policière). Les organisateurs de cette marche espéraient égaler les chiffres de l’été dernier, ou dans le meilleur des mondes, les battre. Un millier de manifestants, toujours de source policière, ont battu le pavé le samedi dernier pour demander la libération de Laurent Gbagbo. Il est 14 heures quand le rassemblement débute à la place de la République dans le onzième arrondissement de Paris. A 15 heures passées de trente minutes, le cortège des manifestants s’ébranle dans le boulevard du Temple, direction place de la Bastille. Au terme de trois quarts d’heure de marche, en scandant ‘’libérez Gbagbo !’’, ‘’Sarkozy assassin !’’, les partisans de Laurent Gbagbo de France ont atteint la place de la Bastille où les attendait un dispositif policier qui les a contraints à rester dans un angle de trottoir à la lisière de ladite place. Les responsables des organisations et mouvements de résistance se sont succédé sur le camion-podium. Dans l’ensemble, les propos étaient les mêmes: la libération de Laurent Gbagbo et de tous les prisonniers consécutifs à la crise postélectorale. Un discours a tranché net avec le reste des interventions, il s’agit de celui de Mireille Saki. Arrêtée le mardi 08 novembre dernier devant le palais Bourbon (Assemblée nationale française) pour outrage au chef de l’État français Nicolas Sarkozy, lors d’une manifestation appelée et organisée par le CRD (conseil pour la résistance et la démocratie) de Pacôme Zégbé, la présidente du collectif des Français d’origine ivoirienne est devenue dès lors une icône de la résistance ivoirienne en France. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle s’est indignée devant le fait que ce sont les femmes qui ont payé le plus lourd tribut dans la crise ivoirienne ; et malgré le fait qu’elles soient les plus nombreuses et les plus actives lors des manifestations, ce sont toujours les hommes qui occupent le premier plan. «Diantre, pourquoi faudrait-il toujours reléguer la femme au second plan, surtout que c’est elle qui souffre, qui mobilise les hommes et les ressources pour organiser les manifestations de résistance ?», s’est-elle interrogée.
Jean-Paul Oro à Paris
Jean-Paul Oro à Paris