L’ambiance festive consécutive à l’élection de Mamadou Koulibaly en qualité de président de Liberté pour la démocratie et la République (Lider) a fait place, samedi 12 novembre 2011, à une atmosphère un peu moins détendue dans l’amphithéâtre de la bourse de Travail. Le nouveau président élu était rapidement monté à la tribune et s’était employé à dépeindre une Côte d’Ivoire à laquelle ni le destin ni la classe politique n’ont fait de cadeau : crises successives, situation économique difficile, conflit armé… Dans son discours d’à peu près une heure, l’économiste et ancienne ponte du Front populaire ivoirien, s’en est pris, dans une séquence, à Alassane Ouattara qui aurait à son actif une suite de « violations » de la loi fondamentale : « Il nomme tout seul et de façon illégale les membres du Conseil constitutionnel…Il réorganise tout seul et de façon illégale la Commission électorale indépendante…Il dissout de façon illégale l’Assemblée nationale et suspend les activités et salaires des députés et du personnel…Cette longue suite de violations de son serment dans le silence complet de la Communauté internationale nous amène à penser que celle-ci est peut-être là, plus pour soutenir un homme, que pour soutenir les principes de l’état de droit et de la démocratie en Côte d’Ivoire». Mamadou Koulibaly, dont le parti tenait son premier congrès ordinaire, a laissé entrevoir une idée de l’opposant qu’il serait. En conférence de presse, il a expliqué qu’il se sentait « à l’aise » d’affirmer certaines positions : « Je ne me sens pas belligérant parce qu’aussi bien avant la crise (post-électorale) que pendant la crise, j’ai parlé aux belligérants. Je leur ai dit que la voie qu’ils empruntaient était suicidaire et que s’ils y allaient par la force, ils auraient à assumer les conséquences profondes, durables et générales. Je n’ai pas été entendu par les deux camps.». De la récente libération de 20 prisonniers « pro-Gbagbo », Mamadou Koulibaly a dit que l’acte était à saluer. « Il faut que le gouvernement aille plus loin pour détendre l’atmosphère encore plus », a jugé le député de Koumassi. Le chef de Lider ne pense pas d’ailleurs que la justice internationale soit un passage obligé pour les détenus Lmp dont les noms figurent sur des listes de la Cpi : « Nos résolutions disent que si les protagonistes disent : nous avons eu tort, nous avons mal fait, nous regrettons. Nous demandons pardon. Si c’était à refaire, on ne referait pas, alors, il vaut mieux régler ces questions ici plutôt qu’avec la justice internationale qui, elle-même, pourrait être source d’injustice si un seul des protagonistes était puni et l’autre non ». Koulibaly a encore dit qu’il fallait que l’accord tripartite d’Accra (6 Octobre 2011) soit mis en œuvre. L’accord en question traite du rapatriement volontaire des réfugiés ivoiriens au Ghana. Selon lui, s’il était appliqué, il devait permettre le retour des réfugiés dans la dignité et la sécurité. Au sujet de la réconciliation nationale, Mamadou Koulibaly, a défendu qu’il fallait « mettre tout à plat », « exorciser ». « Si pour une quelconque raison, on triche avec la vérité, elle va nous rattraper », dixit Koulibaly.
Kisselminan COULIBALY
Encadré : Le président de Lider présente son équipe
Ce n’est pas vraiment une surprise si Claude Brissi devient n°2 de Lider. Ce médecin dentiste est un très proche de Mamadou Koulibaly et membre fondateur de Lider. Il était d’ailleurs président du Congrès. Dans la présentation de son équipe, Koulibaly a cité le nom de Claude Brissi : 1er vice-président chargé de la vie du parti. Le poste de 2e vice-président en charge du porte-parolat reste à pourvoir. Mamadou Koulibaly a indiqué qu’il devait parachever l’organigramme. Mais des délégués ont été nommés : Alfred Guémené (Mobilisation et implantation) ; Mohamed Sylla (Réforme constitutionnelle et réforme de l’Etat) ; Benson de Gnacabi (Communication) ; Dr Prao Séraphin (système monétaire et financier) ; Bamba Adama (Economie et Libre entreprise) ; Dr Stéphane Angama (Santé) ; Abo Daniel (Relations diplomatiques) ; Vassiliki Konaté (Agriculture et réforme foncière) ; Sylvestre Konin (Trésorerie) ; Affoum Bamba (Justice)…
K.C.
Kisselminan COULIBALY
Encadré : Le président de Lider présente son équipe
Ce n’est pas vraiment une surprise si Claude Brissi devient n°2 de Lider. Ce médecin dentiste est un très proche de Mamadou Koulibaly et membre fondateur de Lider. Il était d’ailleurs président du Congrès. Dans la présentation de son équipe, Koulibaly a cité le nom de Claude Brissi : 1er vice-président chargé de la vie du parti. Le poste de 2e vice-président en charge du porte-parolat reste à pourvoir. Mamadou Koulibaly a indiqué qu’il devait parachever l’organigramme. Mais des délégués ont été nommés : Alfred Guémené (Mobilisation et implantation) ; Mohamed Sylla (Réforme constitutionnelle et réforme de l’Etat) ; Benson de Gnacabi (Communication) ; Dr Prao Séraphin (système monétaire et financier) ; Bamba Adama (Economie et Libre entreprise) ; Dr Stéphane Angama (Santé) ; Abo Daniel (Relations diplomatiques) ; Vassiliki Konaté (Agriculture et réforme foncière) ; Sylvestre Konin (Trésorerie) ; Affoum Bamba (Justice)…
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