Les détenus du Congrès national pour la résistance et la démocratie qui ont recouvré provisoirement la liberté, mercredi dernier, ont été célébrés, c’est le moins que l’on puisse dire, avant-hier samedi par leurs camarades. La cérémonie a eu pour cadre, le siège du Cnrd sis à Cocody et était placée sous la présidence de Bernard Dadié. « Je suis venu voir si les prisonniers étaient là. J’ai vu. Nous aussi, nous avons été emprisonnés. Maintenant, vous êtes des anciens prisonniers », tels sont les mots que le doyen de 95 ans a eus à l’endroit de tous ceux que la justice ivoirienne a remis en liberté provisoire. Dans l’ambiance de joie mais aussi d’émotion et de tristesse que l’on a pu lire sur le visage des uns et des autres dans la salle, Laurent Akoun, à la suite de Bernard Dadié, a invité tous les ex détenus à garder la sérénité, arguant « qu’on peut emprisonner des combattants mais pas le combat ». Il a encore entonné le refrain de la libération de tous leurs camarades détenus, notamment le couple Gbagbo. Le député Kata Kéké qui a parlé au nom des ex détenus, lui a emboité le pas en ces termes : «(…) Nous demandons la libération du président Laurent Gbagbo, de son épouse Simone, du président du Fpi Pascal Affi N’guessan. Nous avons la majorité des cadres du Fpi qui sont encore en exil. Nous avons, au cours de cette crise, perdu de valeureux militants qui ont été arrachés à notre affection. Si on devrait s’en tenir à ce que nous avions subi, cette cérémonie allait se transformer en des funérailles. Il fallait laisser vivre la convivialité. Nous allons continuer le combat politique. J’étais en détention à Boundiali. Les conditions de détention étaient celles de l’univers carcéral, à savoir, pas de communication extérieure même s’il était possible de recevoir la visite de ses parents biologiques. Vous vous imaginez, 850 kilomètres d’Abidjan à Boundiali, avec toute l’insécurité qui règne. Nous avons subi l’isolement total. Dieu merci, nous avons la vie sauve, c’est l’essentiel. 08 personnes ont été libérées par voie judiciaire et 12 autres, on ne sait par quelle voie. Est-ce qu’on peut parler encore de justice dans cette affaire ? C’est le combat politique, et nous allons continuer à mener ce combat pour faire libérer nos autres camarades » a-t-il soutenu non sans apporter son appui à la direction actuelle du Fpi qui a conditionné la participation du parti aux élections législatives prochaines par la libération de tous les détenus. Plusieurs absences de taille ont été enregistrées à cette rencontre, notamment celle de Boni Claverie, Leba Chantale, Armand Ouégnin et Miaka Oureto.
Paul Koffi
Paul Koffi