Il ne reste plus rien de la brigade de gendarmerie d’Ebilassokro. Cette sous-préfecture située à 65 km à l’Est d’Abengourou a été le théâtre d’heures chaudes entre la population et les éléments des Frci qui y sont basés. Selon les témoignages de première main recueillis sur place, il ressort que le mercredi 16 novembre, vers 19 heures alors qu’il revient de Manzankro, A. Ehora Jacques, dont les phares de la moto fonctionnent mal, heurte le véhicule des Frci au barrage d’Ebilassokro. L’infortuné, après s’être relevé se fond en excuses auprès des militaires qui ne l’entendent pas de cette oreille. Une gifle magistrale renvoie l’homme de nouveau à terre avec en prime la perte d’une dent. Ehora qui se trouve aussi être le président d’un groupe de salubrité publique court raconter sa mésaventure aux villageois. Très vite la population est ameutée et fait mouvement vers la brigade de gendarmerie où sont logés les éléments des Frci. De colère ils jettent les meubles et autres appareils hors de la bâtisse et y mettent le feu. La clôture et les portes de l’édifice sont détruites. Dans leur retraite vers le village d’Apprompron, les Frci lâchent des tirs dont une atteint le jeune Abadjina Kouamé au bras. De leur lieu de repli, les Frci qui veulent aller laver l’affront sont dissuadés par la notabilité d’Apprompron. Volonté qui a été mise à exécution hier jeudi. Les Frci déchainées ont tiré à l’horizontal sur les populations faisant un mort et six blessés par balles. Actuellement, la situation reste très explosive surtout que les jeunes auraient, selon certaines informations, récupéré des armes abandonnées par les soldats. Notons que la zone est sur des braises depuis quelques temps, les rapports entre Frci et populations se dégradant au rythme des fréquentes exactions que l’on y enregistre régulièrement. On se rappelle que la bastonnade d’un chauffeur a failli déclencher une grève vite étouffée par l’entregent des autorités préfectorales et militaires (commandant Morou Ouattara). Des médiations seraient actuellement en cours pour décanter la situation qui reste tendue.
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