Un mort, plusieurs blessés par balles, d’importants dégâts matériels, dont les locaux de la brigade de la gendarmerie qui ont été littéralement détruits. C’est le triste constat fait à la suite d’un affrontement survenu avant-hier et hier jeudi dans le département d’Abengourou. Dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 novembre 2011, de violents heurts entre forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) et populations ont, en effet, éclaté dans la nouvelle sous-préfecture d’Ebilassokro à 45 km au sud-est d’Abengourou. Les affrontements se sont poursuivis dans la journée d’hier jeudi 17 novembre, obligeant les populations à se barricader chez elles. Tout a commencé dans la soirée du mercredi 16 novembre par une altercation entre le président des jeunes du bourg et un élément des Frci. Selon les témoignages recueillis auprès de cet homme en arme qui répond au nom de Ladji, il est un peu plus de 19h ce jour-là, quand Amon Ehora, le président des jeunes du bourg, sur sa grosse moto et revenant de son champ, arrive à leur corridor sud. Roulant à vive allure avec un phare défaillant, le motocycliste heurte au passage un véhicule des Frci et chute au sol. Comme il fallait s’y attendre, les agents de sécurité ne ratent pas l’occasion de faire des remontrances à Amon Ehora. S’éclatent alors des échauffourées entre le président des jeunes et Ladji, l’un des agents des Frci. Ce dernier aurait, selon lui, poussé au sol le président des jeunes. ‘’Faux ‘’ rétorque ce dernier, qui accuse plutôt le soldat des Frci de l’avoir giflé. Aussi, une fois au village, il alerte tous les jeunes de la localité. Ces derniers, exacerbés par les nombreuses exactions et qui, visiblement, n’attendaient qu’une occasion de régler leurs comptes à ces hommes en armes, s’attaquent alors aux Frci. C’est l’affrontement dans un cafouillage indescriptible. La tension est vive et un blessé par balles est enregistré au sein de la population. Les hommes en armes surpris et débordés au départ par ce vaste mouvement de foule, battent en retraite pour, finalement se refugier dans le village d’Apprompron-Affewa situé à environ 7 km de là, sur l’axe menant à Bettié. Sur leur lancée, les insurgés saccagent les locaux de la brigade de gendarmerie du bourg (où sont basées les Frci) avant de mettre finalement le feu au bâtiment. Après leur repli stratégique, les Frci projettent une expédition punitive à Ebilassokro. Dans un premier temps, ils en sont dissuadés par leurs hôtes d’Apprompron-Affewa, soucieux d’éviter un bain de sang. Mais en milieu d’après-midi de journée ce 17 novembre, les Frci sonnent la charge à Ebilassokro. Sur place, la tension monte à nouveau et des tirs nourris sont entendus. Dans la foulée, un ressortissant de la Cedeao dont nous n’avons pu avoir l’identité, est fauché par une balle perdue. Plusieurs jeunes sont tabassés et de nombreux blessés sont enregistrés. Au moment où nous mettons sous presse en fin d’après-midi, le calme n’était toujours pas revenu dans le bourg. Les populations étaient encore terrées chez elles, quand le commandant de la compagnie de la gendarmerie d’Abengourou tentait de ramener le calme dans la zone.
Zéphirin NANGO
(A Abengourou)
Zéphirin NANGO
(A Abengourou)